Monsieur le Président,
je voudrais très brièvement faire observer, avant que ne soit voté le rapport de Mme Wickström sur l’immunité parlementaire de Marine Le Pen, que l’intéressée n’a pas pu obtenir que ce rapport soit débattu en plénière, qu’elle n’a pas la possibilité de s’exprimer sur ce sujet devant l’ensemble de nos collègues, et qu’il n’a même pas été possible d’obtenir sur ce sujet, pour que chacun prenne ses responsabilités, un vote nominal.
En d’autres termes, cette procédure s’apparente plus à celles du Soviet Suprême de l’ex- Union Soviétique qu’à celles d’un parlement respectueux du droit de ses membres.
Explication de vote de Bruno Gollnisch sur le rapport Wikström (A7-0236/2013) sur la levée d’immunité parlementaire de Marine Le Pen
Le Parlement européen s’est toujours montré clément vis-à-vis de ses députés.
Vous avez par exemple protégé l’immunité parlementaire de M. Pannela et Mme Bonino, qui contribuaient à la pratique d’avortements illégaux en Italie, au nom du fait que leurs actions rentraient « dans le cadre de [leur] lutte politique ».
Vous avez toléré les insultes de M. Voggenhuber, qui qualifiait M. Haider et le FPÖ de fascistes, au nom de « l’évolution des mœurs » dans la politique et de la possibilité aujourd’hui de proférer des « paroles dures », « plus acérées, plus offensantes » qu’auparavant.
Vous avez défendu M. Valenzi, suspecté de dilapidation de fonds publics, ou encore M. Cohn-Bendit accusé d’entrave à l’action de la justice dans le but d’aider un terroriste.
Vous avez refusé de laisser la justice belge entendre M. Öger dans une affaire d’enlèvement et de séquestration.
Enfin, vous avez soutenu M. Brok alors qu’il était poursuivi pour fraude fiscale.
Ce Parlement en vient maintenant à toujours protéger les députés appartenant aux courants dominants, même coupables de crimes de droit commun, et à toujours avaliser les persécutions contre la liberté d’expression de la minorité. Ce « deux poids – deux mesures » n’est pas seulement inéquitable. Il vous déshonore.