Hier soir Jean-François Copé a avoué qu’il était prêt à s’effacer devant la candidature de Nicolas Sarkozy en 2017, répétant qu’il sera « à ses côtés ». Il n’a pas été pour autant interrogé sur les accusations de son ami, le sulfureux homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, dont il barbotait dans la piscine, l’un des protagonistes de tout premier plan de l’affaire Karachi.
Mis en examen dans l’enquête sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, M. Takiedinne avait réitéré en avril dernier ses accusations contre l’ex-président de la République, avançant que ce dernier aurait touché 300 millions d’euros du Qatar.
Un émirat également en pointe dans le financement du djihadisme, également en Syrie où une ONG, Human Rights Watch, vient de dénoncer les crimes contre l’humanité, les atrocités commises par les miliciens des brigades internationales islamistes en lutte contre le régime laïc de Damas. Les terroristes soutenus de facto notamment par MM. Fabius, Hollande et les Etats-Unis, auraient exécuté au moins 190 civils lors d’une attaque en août dernier dans la province alaouite de Lattaquié.
Un émirat qui est aussi pointé du doigt dans la cadre de sa préparation de la coupe de monde de football qu’elle accueillera en 2022. Une délégation syndicale internationale s’est vue ainsi refusée mercredi l’accès à un chantier près de Doha, dans le cadre d’une enquête au sur le conditions de travailleurs immigrés dans ce pays.
Selon un reportage publié cette semaine par le quotidien britannique The Guardian, des ouvriers (esclaves) népalais travaillant au Qatar sont morts par dizaines ces dernières semaines, et des milliers d’autres endurent des conditions de travail épouvantables. Et ce journal, citant des documents fournis aux journalistes du Guardian par l’ambassade népalaise à Doha, affirme qu’ au moins 44 travailleurs sont morts entre le 4 juin et le 8 août.
Interrogé sur cette question, la Fédération internationale de foot (Fifa), qui a confié l’organisation du Mondial 2022 à l’émirat, s’est déclarée «très préoccupée à propos des rapports dans les médias faisant état d’abus en matière de droit du travail et des conditions des travailleurs de la construction des projets menés à Lusail City, au Qatar».
Sepp Blatter, président de la fédération internationale, a même parlé d’une «erreur» à propos de cette désignation. Silence assourdissant en revanche de la France autoproclamée championne des droits de l’homme.
Même le site de Libération (le 26 septembre) a « osé » rappeler qu’en « novembre 2010, un mois avant la désignation du Qatar, une réunion à l’Elysée aurait réuni Nicolas Sarkozy, l’émir du Qatar et Michel Platini. En échange du rachat du PSG et du lancement de BeInSports, l’émirat aurait obtenu que la France, par l’intermédiaire de Michel Platini, membre influent de la Fifa, soutienne le dossier qatari. »
Le Qatar, nous l’avons déjà souligné sur ce blog, se voit aussi dérouler le tapis rouge en France, notamment dans le cadre de son offensive dans nos banlieues. Le fonds initié par cet émirat (d’un montant de 100 millions d’euros croyait savoir Libération) , pour financer des projets économiques dans les quartiers pluriels, fut approuvé en son temps par Sarkozy et le gouvernement UMP.
Il fut avalisé dès l’arrivée à l’Elysée de François Hollande , officiellement par le ministère du Redressement productif d’Arnaud Montebourg . Un fonds était-il annoncé, cofinancé par l’État français et par des entreprises privées, afin de faire taire les accusations formulées selon lesquelles le Qatar cherche à prendre pied dans les quartiers sensibles à des fins de prosélytisme islamiste.
Marine Le Pen rappelait alors que cet OPA du Qatar, « cheval de Troie de l’islamisme », avec la complicité de M. Montebourg, « (démontrait) que notre pays est bel et bien à vendre aux monarchies pétrolières qui soutiennent par ailleurs, partout dans le monde, l’islamisme radical et le djihadisme ».
Sur le site de France 24, il était rappelé que le Qatar étant «suspecté de soutenir des mouvements islamistes radicaux », l’ancien président Nicolas Sarkozy avait mis le projet en veilleuse au mois de mars dernier ». Mais « les élections passées, le Qatar peut repasser à l’offensive, estime Karim Sader, politologue et spécialiste des pays de la péninsule arabique. »
Or note-t-il encore, « de la part du Qatar, rien n’est gratuit. Et beaucoup ont été assez naïfs pour ne pas voir la main du Qatar derrière les révolutions arabes et l’établissement de gouvernements proches des Frères musulmans ».
Pourtant Laurent Fabius et Arnaud Montebourg s’étaient rendus à Doha au cours de la campagne présidentielle, émirat qui avait pris soin d’inviter au cours de ces dernières années « Manuel Valls, François Hollande, Ségolène Royal, Fadela Amara et Rachida Dati », «rapporte une source anonyme qui les a rencontrés tour à tour autour de la piscine d’un des somptueux palaces de l’émir. Depuis mai 2012, les délégations de Doha ont plus souvent été reçues sous les ors de la République françaises que toute autre puissance étrangère. »
Là encore, gauche et droite mondialistes naviguent de concert constate Bruno Gollnisch. Une politique de compromission, soumise au veau d’or, qui pour le coup, et pour reprendre la formule de M. Copé , n’est pas seulement absurde mais assurément dangereuse et peu soucieuse de nos intérêts nationaux bien compris.