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« Changement(s) historique(s) »: nous y travaillons !

marine-lepen-et-bruno-gollnischLe Figaro évoquait hier dans un article mis en ligne sur son site un Front National qui, même s’il semble marquer le pas dans les enquêtes d’opinions, reste comme Marine Le Pen, à un étiage très élevé, jamais atteint dans les sondages. Selon les instituts, le niveau de popularité de la présidente du FN oscille entre 25 % (TNS Sofres) 27 % (OpinionWay), voire 29 %(CSA, IPSOS). Le quotidien insiste sur la difficulté pour le FN de boucler ses listes municipales, puisque au final, les 770 candidats investis ne pourraient permettre de  monter « que » 500 listes en mars prochain. Ce n’est pourtant pas rien, eu égard aux moyens qui sont ceux du FN, des manœuvres et autres pressions que subissent celles et ceux qui veulent nous rejoindre. Cela permettrait presque d’égaler  le record des municipales de  1995  ou près de 600 listes frontistes étaient en lice. D’autant que cette fois,  l’opposition nationale peut espérer conquérir plus de mairies qu’à l’époque (Orange, Toulon, Marignane, puis Vitrolles en 1997) et faire entrer dans les mairies des centaines de conseillers municipaux, des cadres en devenir…

 Le Figaro donne la parole au politologue  Stéphane Rozès : « La séquence Dieudonné marque, de la part de l’exécutif, une certaine fermeté en matière républicaine, ce qui stabilise momentanément la progression du FN » analyse-t-il …sans vraiment  nous convaincre sur la nature réelle de cette fermeté là…

 Jérôme Fourquet, de l’Ifop, juge que le FN a été inaudible (?) sur l’affaire Dieudonné et sur la vie privée de François Hollande. Mais tout ce qu’ils ont engrangé auparavant n’est pas perdu, nuance-t-il encore avant de prévoir des niveaux de votes FN élevés au prochain scrutin».

 «On est souvent dans l’excessif quand il s’agit du FN, » indique-t-il encore.  Soit sa dynamique est inexorable, soit il dévisse. Mais il faut raison garder, même si on a l’impression que ce mouvement ascensionnel est stoppé pour l’instant.» «Le Front National ne parvient pas à occuper le devant de la scène. Depuis la victoire de Brignoles, sa visibilité est moindre, mais sa progression est arrêtée à un niveau très élevé, jamais atteint».

 Dans toutes les enquêtes de l’Ifop sur les municipales poursuit-il, «systématiquement et à quelques rares exceptions près, les prévisions de scores pour le FN sont au-dessus, voire très au-dessus des résultats obtenus par ­Marine Le Pen dans les mêmes villes à la présidentielle.» Le sondeur parle de retournement complet et même de changement historique, car, habituellement, le FN enregistre ses meilleurs scores aux présidentielles.»

 Changement historique que Le Monde prend en compte aujourd’hui dans son article consacré à l’enquête d’Ipsos-Steria,  portrait d’«Une société française défiante et repliée sur elle »…comment pourrait-il en être autrement pour ses commentateurs, puisque cette France qui en fait ne veut pas mourir et abdiquer apparaît comme de plus en plus perméable au discours  alternatif, salvateur  du FN ?

 Jean-Baptiste de Montvalon, auteur de l’article que nous citons ici, le déplore :  seulement « Un Français sur deux (51 % contre 49 %) considère que le Front National est  un parti dangereux pour la démocratie. La perspective que ce sentiment puisse être minoritaire dans le pays (…) est l’un des enseignements majeurs (de cette enquête).»

 « L’entreprise de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen a incontestablement marqué les esprits  (…) 47 % de l’échantillon total juge que le FN est un parti utile; une proportion qui atteint 67 % chez les sympathisants de l’UMP. »

 « Environ un tiers des personnes interrogées estiment qu’il incarne une alternative politique crédible au niveau national », qu’il « propose des solutions réalistes », et qu’il est « proche de (leurs) préoccupations ». Une proportion qui oscille entre 40 % et 44 % parmi les sympathisants de l’UMP

 Cette « droitisation  des esprits qui témoigne de l’influence du FN » est flagrante  comme le prouverait notamment le fait que  87 % des Français  jugent que « l’autorité est une valeur qui est trop souvent critiquée aujourd’hui ».

 Le rejet de la mondialisation (61 % considèrent qu’il s’agit d’une « menace »), le souhait de plus de protectionnisme  (58 % estiment que « la France doit se protéger davantage du monde d’aujourd’hui », ou encore « la défiance vis-à-vis de la plupart des institutions démocratiques (en particulier le Parlement, les médias et les partis politiques)», seraient aussi des éléments tangibles de cette droitisation.

 79 % des personnes interrogées jugent qu’on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres . 66 % (- 4 points, toutefois) estiment qu’« il y a trop d’étrangers en France »; 62 % qu’«on ne se sent plus chez soi comme avant ».

 Lundi,  le Huffington Post faisait aussi état au détour d’un article consacré à la croisade anti FN lancée par le curé d’Hénin-Beaumont, de l’étude  réalisée par Paradox Opinion et  publiée par l’hebdomadaire La Vie début décembre dernier.

 «Seulement 7% des catholiques pratiquants en France -contre 13% des Français- (se sentiraient) proches du Front National, alors que 42% se disent proches de la droite».

 Cependant, « des fissures apparaissent du côté des plus jeunes. Les catholiques partagent largement les crispations identitaires (sic) des Français concernant la présence immigrée et la peur de l’islam. 67% trouvent qu’il y a trop d’immigrés en France (même pourcentage pour les Français) et 68 % (contre (67 %) pensent que l’islam est une menace pour l’Occident ».

« Les prises de position du FN en faveur d’une régulation anti-avortement ou contre le mariage gay (qui ne date pas d’hier, NDLR) pourraient accélérer ce phénomène (…)».

 Notons enfin avec Bruno Gollnisch qu’à trop vouloir prouver que le FN se trompe, trompe les Français et est incapable d’un discours cohérent, les « spécialistes » se prennent souvent les pieds dans le tapis de leur partialité.

 Dans Le Point, l’«Ancien diplomate, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et spécialiste de géopolitique, Philippe Moreau Defarges »,  s’échine ainsi à démonter « le programme du Front National en matière de politique étrangère.»

 Déjà connu   pour ses charges virulentes contre le protectionnisme économique, favorable à l’européisme bruxellois, M. Moreau Defarges est invité par l’’hebdomadaire à donner son sentiment à l’occasion de « la conférence dédiée à l’international » tenue ce matin par Marine Le Pen et le géopoliticien Aymeric Chauprade ; « quelqu’un d’assez compétent » (sic) concède- t-il. Monsieur est trop bon…

 A la lumière du résumé, forcément  succinct des positions frontistes dans ce domaine figurant sur le site du FN, Philippe Moreau Defarges  parle d’un  « programme anachronique ». « Ici il n’y a que des affirmations de ce que la France doit être :souveraine, grande puissance mondiale dont on attendrait les médiations. Un idéal qui renvoie à une certaine littérature des années 1930, celle d’un Drieux La Rochelle (pas de « x » à Drieu, NDLR) ou d’autres auteurs qui méprisaient les États-Unis et rêvaient d’une France indépendante alors que celle-ci était faible et allait être occupée par l’Allemagne».

 Pour ce «spécialiste», la France de 2014, soumise aux dogmes iniques d’une Europe de  Bruxelles elle-même largement vassale de Washington, serait donc plus forte et plus indépendante que celle des années 30 ? C’est déjà un scoop en soi !

 Et Philippe Moreau Defarges d’expliquer doctement que «la dénonciation de l’impérialisme anglo-saxon» dans le programme frontiste renvoie aussi « aux années 30», car «il était autant le fait de l’Union soviétique que de l’Allemagne nazie. Les extrêmes se rejoignent toujours !».

 Les avertissements du  FN contre l’effacement de  la France et la décadence ? : « encore une fois, le discours des années 1930. Celui des anciens combattants style Brasillach (mort à 35 ans en 1945, celui-ci aurait eu du mal à être un  ancien combattant de 14! NDLR) qui regrettent une grandeur passée et dénoncent la décadence actuelle ».

 Et c’est le FN paraît-il qui, coupable de vouloir redonner à la France toute sa place de puissance indépendante sur la scène mondiale, vivrait avec les yeux rivés dans le rétroviseur et une grille de lecture périmée…

 

 

 

 

 

 

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