L’UDC qui a fait campagne en utilisant un slogan simple mais efficace : «La démesure nuit à la Suisse, Stopper l’immigration massive», avance au nombre de arguments en faveur de cet arrêt le fait que depuis sept ans, le solde des immigrants dépasse largement (+80 000) celui des émigrants. «Chaque année, cet accroissement de la population requiert une surface d’habitat et d’infrastructures de la taille de 4 448 terrains de football », constate l’UDC, qui pointe les effets pervers de cette immigration mal maîtrisée : hausse du prix des terrains, augmentation du chômage (toute relative comparée à celle que nous subissons) et de la criminalité (bien réelle) , pression à la baisse sur les salaires, « perte d’identité culturelle dans la conduite des entreprises »…
Basé sur le principe de la préférence nationale et précise Polemia dans son étude de cette votation, sur le «l’attribution des autorisations d’immigration (qui) doit répondre aux intérêts économiques globaux de la Suisse », le texte insiste aussi sur le fait que «les salariés demeureront à l’avenir la principale catégorie d’immigrants recevant une offre d’emploi en Suisse».
«Le critère déterminant de la capacité d’intégration est celui des qualités personnelles du demandeur. On n’admet que des immigrants dont on peut penser qu’ils vont s’intégrer dans la société suisse et s’adapter à ses us et coutumes (…). L’indépendance financière prévisible de l’immigrant joue également un rôle déterminant. Il s’agit d’éviter que les immigrants tombent à la charge des institutions sociales suisses ».
Tant de bons sens patriotique ne pouvait que heurter «Bruxelles». Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait multiplié ces dernières semaines les mises en garde aux Suisses leur intimant de ne pas voter Oui à ce référendum.
« Les résultats de la votation suisse sur l’immigration et l’instauration d’une préférence nationale ont surpris les milieux européens qui estimaient encore, à la veille du scrutin, que le oui ne l’emporterait pas» rapporte Le Monde qui fait état du communiqué de la Commission évoquant son « regret »…comme Angela Merkel l’a fait le soir même à la télévision allemande. Pour la Commission, la votation « va à l’encontre du principe de libre-circulation des personnes entre l’UE et la Suisse ».
La colère de M. Barroso, dissimulée par ce communiqué laconique, est bien réelle. A la hauteur de l’idéologie qui anime ce personnage, lequel symbolise jusqu’à la caricature l’Europe mondialiste bruxelloise. Président de la Commission qui fut aussi le maître d’œuvre dernièrement de «ce Grand marché transatlantique qui n’a aucune urgence ni nécessité absolue, sauf peut-être les espoirs de récompense puisqu’il lorgne, dit-on, sur le secrétariat général de l’OTAN ou de l’ONU » relevait Bruno Gollnisch.
M. Barroso est un adversaire intransigeant de l’Europe des patries souveraines, et il s’en prenait encore en juin dernier à la France en intimant l’ordre à Arnaud Montebourg de faire taire ses critiques: « Quand il s’agit de mondialisation, de réformes économiques, de l’Europe et ses institutions, certains souverainistes de gauche et d’extrême droite ont exactement le même discours. Il faudrait que certains responsables politiques français abandonnent l’ambiguïté vis-à-vis de l’Europe et la défendent davantage vis-à-vis du nationalisme, du populisme, voir du chauvinisme» (sic).
Viviane Reding, commissaire à la justice et aux droits fondamentaux, a elle aussi vivement critiqué ce référendum suisse. Ce qui n’est pas pour nous surprendre quand on se souvient que cette dernière avait dressé, en 2010, un parallèle particulièrement délirant entre le renvoi annoncé par le gouvernement Fillon de quelques Roms et la déportation des Tziganes par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale…
En France MM Ayrault et Valls ont fustigé le «repli» des Suisses. Au Parlement européen, l’Autrichien Hannes Swoboda, président du groupe socialiste, a évoqué lui aussi un «recul inquiétant (…). La Suisse tourne le dos à l’un des éléments les plus importants de sa relation avec l’UE (…). L’immigration n’est pas une menace mais un atout appréciable pour le développement économique et social de tout Etat moderne»(sic).
Hannes Swoboda est bien évidemment un grand démocrate: très en pointe dans le combat contre les formations patriotiques, voulant priver les groupes de la minorité des droits que se reconnaissent les groupes de la majorité, il plaide parallèlement pour une relance du processus d’adhésion de la Turquie dans l’UE. Et ce, tout en expliquant (dans le journal Profil en novembre 2012) que « l’adhésion turque à l’UE fait de la Turquie un cheval de Troie des États-Unis.»…
Les Français regardent avec envie leurs voisins suisses qui sont en encore en capacité d’agir sur leur destin, droit dont ils ont été privés en France, notamment dans le domaine essentiel des flux migratoires non européens.
Ainsi, après sa première mouture de décembre dernier, le gouvernement a présenté mercredi 44 propositions pour lutter contre les discriminations, s’inspirant du calamiteux principe américain de la « discrimination positive.»
Selon le dernier sondage BVA pour i>télé et Le Parisien-Aujourd’hui en France, 67 % des personnes interrogées y sont pourtant opposées (dont 83 % de sympathisants de droite), alors qu’une majorité de nos compatriotes y était encore favorable il y a neuf ans… 77 % des Français sondés estiment que c’est aux personnes d’origine étrangère elles-mêmes de s’intégrer, plutôt qu’à la société de faciliter leur intégration ( 95 %des sympathisants de droite, 56% des sympathisants de gauche).
La semaine dernière dans Le Figaro, Malika Sorel-Sutter (ancien membre du collège du Haut Conseil à l’Intégration et de sa mission Laïcité) , réagissait à ces 44 propositions, constatant que «la philosophie» de cet arsenal anti-discriminations « est la même» que celle des rapports présentés en décembre et qui ont soulevé un tollé ( le rapport de Thierry Tuot notamment) . « Elle consiste à attribuer la responsabilité de l’échec de l’intégration aux Français qui entraveraient la réussite des immigrés et de leurs descendants et c’est à ce titre qu’il convient de lutter contre les discriminations ».
«Des Français de souche européenne seront mis de côté uniquement parce qu’ils ne sont pas de la bonne ascendance biologique. C’est du racisme anti-Français» indique-t-elle. Oui, le pouvoir bascule vers la préférence étrangère. »
« L’axe du rapport est énoncé dans la feuille de route: il ne doit plus y avoir de confusion entre intégration et immigration. Or, ces deux sujets sont inséparables si l’on souhaite véritablement conduire une politique d’intégration! (…) . C’est la consécration de la déresponsabilisation totale des immigrés et de leurs descendants. Clairement, le modèle français d’intégration, qui prend en compte l’existence d’une identité culturelle française, disparaît (…). Le projet est clairement affiché. Il s’agit de rééduquer les Français en leur inculquant ce que la bien-pensance identifie comme la pensée juste.»
Rapport dans lequel constate encore Malika Sorel-Sutter, « il n’y a eu aucune volonté de réduire de manière drastique les flux migratoires. Or ils constituent l’un des vecteurs principaux du ré-enracinement des enfants de l’immigration dans la culture de leurs pays d’origine. La feuille de route n’aborde absolument pas ce point crucial sur lequel il est urgent d’agir (…).»
Avec pour le coup une très grande dose de naïveté et/ou d’aveuglement ( ?), Mme Sorel-Sutter espère que «La droite qui a longtemps gouverné durant ces trente dernières années (fasse) son examen de conscience et (renoue) avec la défense des intérêts de la France et de son peuple. Notre modèle d’intégration garantissait la concorde civile. Son abandon engage officiellement la France sur la voie de la libanisation ».
Faute de référendum (le FN le mettra en place quand il sera au pouvoir), les Français peuvent déjà manifester dans les urnes en mars et juin prochains leurs refus de cette évolution mortifère. Ils doivent voter affirme Bruno Gollnisch, pour la formation politique qui avait vu juste et qui a crié dans le désert pendant des décennies… avant que la réalité ne rejoigne nos prédictions les plus sombres.