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« Ce train fou qu’est devenu l’euro-mondialisme… »

Bruno GollnischPolitique d’austérité, menaces sur les  retraites et les allocations familiales, collusion UMPS, affaire Morelle, politique de santé, réforme des collectivités territoriales, Ukraine, élections…La Gazette de  Dijon a ouvert ses colonnes à Bruno Gollnisch pour un tour d’horizon de l’actualité politique.

Gazette de Dijon :  Manuel Valls a annoncé un plan d’économie de 50 milliards d’euros. Auriez-vous souhaité, comme l’ont dit des députés socialistes, un peu plus de concertation de la part du Premier Ministre ?

 Bruno Gollnisch : Le Plan  annoncé est en fait assez vague. Quand on fait l’addition de ce qu’a annoncé M. Valls dans son discours de présentation à l’Assemblée Nationale, il manque 10 milliards ! Et les modalités sont encore plus nébuleuses. Il s’est contenté de dire  Tant de Milliards à la charge de l’Etat, tant pour les Collectivités territoriales, tant pour la sécurité sociale , etc. Mais où, plus précisément, et dans quel secteur précis ? Mystère…

Gazette de Dijon :   Comment accueillez-vous la décision de geler les salaires des fonctionnaires jusqu’en 2017, en se souvenant qu’ils le sont déjà depuis 4 ans ?

 Bruno Gollnisch: Je crois que les fonctionnaires, qui cependant n’ont pas démérité,  sont victimes de leur nombre, trop important dans certains secteurs. De ce fait, tout mouvement d’un point d’indice coûte très cher à l’Etat. Et leurs traitements deviennent la variable d’ajustement des politiques d’austérité ! Sarkozy prétendait remédier à cette situation en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux, ce qui est aussi simpliste que le gel décidé par Valls. En fait, il y a des secteurs pléthoriques, et d’autres en effectif insuffisant. On pourrait affecter à d’autres fonctions beaucoup de fonctionnaires de l’administration des Finances si l’on simplifiait drastiquement la fiscalité. En revanche, le nombre de magistrats n’a guère varié depuis 150 ans, ce qui est notoirement insuffisant. Ce n’est qu’un exemple…

Gazette de Dijon: Le gouvernement a également décidé de geler jusqu’en octobre 2015 les retraites, ainsi que les prestations sociales (hors RSA notamment). Quelle est votre analyse, et craignez-vous que ce gel aille au-delà de cette date ?

 Bruno Gollnisch :  Bien sûr, les prestations sociales, et notamment familiales, mais aussi les retraites sont menacées de façon grave et immédiate. Les gouvernements UMP aussi bien que PS, sous Sarkozy comme sous Hollande, pensent que les retraités ne descendront pas dans la rue. Alors ils en profitent. Pour connaître l’avenir, il suffit de lire le rapport de M. Didier Migaud. M. Migaud est un exemple vivant de la collusion  UMPS  : député socialiste, il a été nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de la Cour des Comptes, alors qu’il n’était même pas membre de cette prestigieuse institution, et que rien ne l’y prédisposait ! M. Migaud répond aux commandes de ses mentors : il vient de publier un rapport sur les retraites que vous pouvez vous procurer. Il pourrait s’intituler «Comment spolier les retraités  Jugez-en :

-Il préconise de mettre fin aux 10% supplémentaires pour avoir élevé 3 enfants à charge, ce qui n’est pourtant qu’une légitime prise en compte des sacrifices consentis par les familles.

-Il préconise de supprimer l’abattement de 10% d’impôt sur les retraites pour les taxer, contrairement aux autres revenus déclarés par des tiers, dès le premier Euro.

 Que l’on ne vienne pas invoquer ici la situation difficile des finances de la France. Car cette situation est d’autant plus scandaleuse qu’elle est à rapprocher des largesses invraisemblables que les gouvernements français, UMP aussi bien que PS, consentent et continuent de consentir au monde entier. Par exemple :

Toute personne qui débarque en France, sans même jamais y avoir mis les pieds auparavant, peut prétendre, si elle a 65 ans, à 709 euros de retraite par mois ou même à 1 157 euros si elle vit en couple. 
C’est :

-plus que la pension moyenne de nos agriculteurs après une carrière complète,

-plus que la pension de la majorité de nos commerçants et artisans,

-plus que la pension de nombreux employés et ouvriers.

 Cela signifie tout simplement que nos caisses de retraite paient bien souvent davantage à des personnes qui n’ont jamais cotisé, ni participé à l’économie de notre pays qu’à leurs propres affiliés, qui ont souvent trimé toute leur vie.
 Ce dispositif aberrant est vanté noir sur blanc dans le livret d’accueil Vivre en France diffusé par le ministère de l’Immigration aux nouveaux arrivants. 
S’ ajoute à cela le fait que la CNAV verse des pensions à l’étranger sans aucun contrôle, au point que la Cour des comptes dénonce le versement de pensions à des morts, notamment en Algérie (mais sans proposer le moindre remède). C’est à se taper la tête contre les murs.

Gazette de Dijon :   Est-ce une politique d’austérité ? Va-t-elle augmenter la précarité ?

 Bruno Gollnisch : Oui, bien sûr. Ce dont il faut que les Français soient conscients, c’est que ni l’UMP ni le PS n’y pourront rien, changer. Ils y sont contraints par la politique de Bruxelles, qui est celle de l’ouverture de nos marchés à la concurrence de pays qui n’ont ni salaire minimum, ni protection sociale, ni système de retraites, ni normes d’hygiène ou de sécurité, etc. La Chine communiste est ainsi devenue le paradis du capitalisme le plus cynique !

 Cela conduit inéluctablement à la faillite de nos entreprises, ou bien à leur délocalisation, et, sous le prétexte de compétitivité retrouvée, à la baisse continue en Europe occidentale des salaires, pensions, traitements, prestations, etc. Il fallait évidemment restreindre la libre circulation des marchandises aux pays d’Europe ayant le même degré de protection sociale que nous, et continuer à taxer les produits venant d’ailleurs. L’Union Européenne a trahi les peuples d’Europe en faisant exactement le contraire, pour le plus grand profit d’un tout petit nombre, et l’appauvrissement continu de la majorité de la population.

Gazette de Dijon :  Craignez-vous un démantèlement de la politique de santé ?

 Bruno Gollnisch : C’est déjà entamé, il me semble ! Je dirai comme pour les retraites : on ne peut pas soigner gratuitement le monde entier, avec la Couverture Médicale Universelle  (CMU), et assurer le maintien de la couverture santé de nos compatriotes. Il faut choisir.

Gazette de Dijon :  Êtes-vous favorable à une réforme des collectivités territoriales ?

 Bruno Gollnisch : Bien sûr ! Je la réclame depuis des années. Je demande par exemple que les régions cessent de s’occuper de tout. Je vois qu’au moins sur ce point on retourne-enfin !- à plus de bon sens, en supprimant la  compétence générale  qui leur permettait de financer tout et n’importe quoi, y compris des ambassades  à Bruxelles !  Mais le reste du projet est aberrant : Plus on parle de réduire le  millefeuilles  administratif dont nous avons le record mondial, plus on en ajoute une tranche !

 La dernière en date est le projet de  Métropoles  qui empiète sur les compétences des communes, des départements, et des régions !

Egalement, la suppression des élus des départements, et la réduction des régions de 23 à une dizaine, annoncée par Manuel Valls, me paraît effarante : cela aboutirait à éloigner encore les élus des électeurs. Les citoyens ne pourraient plus peser sur la gestion des départements. On constituerait des Länder   conformes aux traditions allemandes, mais totalement étrangères aux nôtres.

 Cela faciliterait les visées hégémoniques des Eurocrates de Bruxelles. Cela n’économisera pas un centime. L’expérience souvent malheureuse de l’intercommunalité le démontre, hélas ! Si l’on veut diminuer le nombre d’élus –pourquoi pas ?-, commençons par ramener le nombre de députés à 500 grand maximum au lieu de 577, les Sénateurs à 250 au lieu de 348, à élire la moitié des conseillers départementaux à la proportionnelle, et à investir une fraction d’entre eux du soin de gérer une institution régionale très allégée…Je fais ces propositions à titre personnel.

Gazette de Dijon :   L’affaire Morelle est-elle une affaire d’Etat ?

 Bruno Gollnisch : C’est beaucoup dire. Hollande a réagi immédiatement, et il a bien fait. Je crois seulement que cette affaire est révélatrice des mœurs de cette gauche caviar , qui prétend donner des leçons de morale au monde entier, mais qui n’oublie pas de se sucrer au passage…

Gazette de Dijon :  Que pensez-vous de la situation en Ukraine ?

 Bruno Gollnisch : Elle est périlleuse. Nos attitudes sont souvent  anti-Poutine  voire  anti-russes  de façon primaire. Ne refaisons pas l’erreur de Napoléon III, qui, en 1854,  engagea la France dans une guerre contre la Russie… en Crimée, pour le compte essentiellement de l’Angleterre. On y envoya 400.000 hommes, dont 90.000 ne revinrent pas, sans aucun intérêt pour nous.

 J’ai beaucoup de sympathie pour les patriotes Ukrainiens, que je connais, mais je suis obligé de constater qu’il existe un fort sentiment pro-russe dans une partie au moins de la population, spécialement à l’Est du pays. J’aurais souhaité que la France adoptât une position d’arbitre, plutôt que d’être à la remorque des Etats-Unis et de l’Allemagne. En particulier, l’extension indéfinie de l’OTAN à l’Europe de l’Est ne se justifiait pas, et ne pouvait être comprise que comme une provocation par la Russie. Or, nous avons beaucoup de perspectives de coopération future avec cet immense pays.

Gazette de Dijon :  Quelles sont vos perspectives pour les prochaines élections européennes ?

 Bruno Gollnisch : Nos ambitions sont grandes : arriver en tête de toutes les formations politiques françaises. Si l’on en croit les sondages, c’est possible. Encore faut-il que ceux qui partagent nos analyses quant à ce train fou qu’est devenu l’Euro-mondialisme se mobilisent. Il y a des gens qui croient qu’ils contestent le système en restant chez eux le jour du vote. C’est absurde.

 Les tenants du système sont ravis si les mécontents s’abstiennent de voter. Ce qu’ils redoutent, c’est que les mécontents au contraire aillent voter, pour les remplacer. Je suis effaré de voir avec quelle audace aujourd’hui les socialistes comme l’UMP se mettent à critiquer l’Union Européenne, alors que durant toutes ces années, comme tous les observateurs peuvent le vérifier, ils ont co-géré, de concert et sans aucune réserve, le dispositif qu’ils feignent de condamner aujourd’hui, le temps d’une élection ! La vérité commence à se faire jour un peu partout en Europe. Nous aurons beaucoup d’alliés pour bloquer avec nous la machine à broyer les peuples…

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