Les raisons de ce fossé qui ne cesse de se creuser entre les élites euromondialistes autistes et le peuple, ne sont d’ailleurs pas uniquement d’ordre économique. Elles sont aussi à chercher sur le terrain de notre identité nationale, de nos valeurs helléno-chrétiennes bafouées par les « progressistes », de l’antinomie existant entre la véritable civilisation européenne et sa contrefaçon bruxelloise qui en est souvent la radicale antithèse.
Manuel Valls qui intervenait samedi soir lors d’un meeting des jeunes socialistes à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), a pris la mesure du danger, de la vague nationale et populiste qui peut prendre l’allure d’une déferlante. Il a solennellement appelé à ne pas « laisser le terrain à ceux qui en veulent à l’Europe et qui l’accusent de tout pour (…) ébranler ses fondements ». « C’est à nous de porter le rêve européen », « l’Europe est notre destin commun ». « Il faut battre les extrêmes dans les urnes en envoyant dans trois semaines une majorité progressiste » a-t-il encore affirmé, fustigeant les patriotes, les souverainistes du FN, «qui n’aiment ni leur patrie ni l’Europe, car ils n’aiment pas l’avenir». « Argument dérisoire » a relevé Bruno Gollnisch.
Alors oui, en effet, les nationaux espèrent un autre avenir que le projet porté à bout de bras par l’UMPS. Depuis vingt-cinq ans, élections après élections, européistes socialo-libéraux ou libéraux-progressistes promettent du rêve , « une autre Europe », qui celle-là fonctionnerait enfin !
Oui, répétons-le, le cauchemar européiste, cette France rabougrie, ravalée au rang de petite colonie de l’Empire, encore visitée par les touristes mais dépouillée de sa grandeur, que veulent nous imposer Valls et les cénacles planétariens n’est pas une fatalité. Une autre voie est possible que l’inféodation à cette Europe mondialiste, envahie, sous domination atlantiste, mue par les idéologues d’un constructivisme bruxellois désincarné, sans âme, contraire aux intérêts de la France.
Selon le sondage Viavoice paru aujourd’hui dans Libération, il est clair que cette Europe défendue par l’UMP et le PS n’est plus considérée, comme un modèle viable et performant par un nombre croissant de nos compatriotes. Si 59% des sondés estiment encore qu’il ne faut pas sortir de l’euro, 60% que la France doit rester dans l’Union européenne, 64% souhaitent que l’UE se recentre sur certains pays (les pays fondateurs).
Signe de la confusion existant encore dans l’esprit de nos compatriotes, résultat de décennies de propagande intensive sur le thème « Hors Bruxelles point de salut », les réponses aux autres questions posées par cet institut peuvent apparaître contradictoires avec les précédentes. Ainsi, pour 49% des personnes interrogées, l’Union européenne évoque « quelque chose de négatif » (45% qui jugent le contraire). De même 52% considèrent que l’Europe de Bruxelles est « une contrainte politique, pénalisante pour la France », moins d’un Français sur trois (32%) y voit un « atout ».
Dans ce contexte délicat, pontes de l’UMP et du PS se relaient pour tirer à boulets rouges sur l’opposition nationale, n’hésitant pas, à défaut de bilan présentable, à mentir effrontément. A ce petit jeu là, le fédéraliste européen Alain Lamassoure, tête de liste de l’UMP en Ile-de-France, se montre très zélé. Il a ainsi accusé la semaine dernière les députés européens FN de faire n’importe quoi, en voulant pour preuve le fait que les députés FN Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch se soient abstenus de voter sur la révision de la directive sur les travailleurs détachés.
France info en a rajouté une louche en écrivant sur sont site au sujet de cette abstention que « Pour le coup, la présidente du Front National se comporte finalement comme beaucoup d’hommes politiques. Leurs votes ne sont pas toujours le reflet exact de leurs prises de positions ». En réalité, comme l’a expliqué Bruno Gollnisch sur France Inter le 2 mai, les élus FN se sont « abstenus sur ce texte parce qu’il avait le mérite d’organiser un minimum de contrôles. Donc nous ne voulions pas voter contre. En revanche, nous ne voulions pas voter pour parce que nous sommes contre le fait que l’on incite un certain nombre de travailleurs des pays de l’Est à venir travailler sur notre territoire à des conditions qui sont celles du droit social de leurs pays, c’est-à-dire à 50, 60 % de charges en moins que celles qui sont imposées aux ouvriers, aux artisans, aux commerçants français, que l’on ruine méthodiquement. »
Bruno a proposé à M. Lamassoure un débat pour faire justice des mensonges de cet acabit, colportés par lui ou d’autres…lequel a pris grand soin de ne pas relever le gant…