Cela n’a pas empêché M. Noah se faire rattraper par la patrouille suite à l’entretien qu’il a accordé au JDD dans lequel il tenait pourtant des propos qui flattent toujours les oreilles de la caste: « Je ne trouve aucune circonstance atténuante, aucune excuse au fait de voter pour le FN. Je ne peux avoir d’empathie pour une personne raciste, homophobe ou antisémite. Si tu es raciste, tu m’insultes. » La lucidité, l’intelligence, le courage citoyen de Yannick forcent le respect…Mais cela ne suffit pas toujours. Le Figaro ne s’est ainsi pas privé de pointer, comme d’autres, l’ incohérence des propos de ce dernier dans les colonnes du JDD, comme plus tard sur RTL.
«Après avoir déclaré qu’il ne pouvait avoir d’empathie pour une personne raciste, homophobe ou antisémite (Noah) se voit jeter à la figure par le journaliste de l’hebdomadaire son amitié avec Dieudonné » (…) : Je ne cautionne ni son discours, ni ses amitiés, notamment avec Alain Soral se défend-il. Ses délires sont à l’opposé de ce que j’essaie de faire de ma vie. Diviser et stigmatiser, ce n’est pas le sens de mon combat». «Hollandiste convaincu, poursuit l’article, (Yannick Noah) a semble-t-il déjà oublié que Manuel Valls a fait de la lutte anti-Dieudonné l’un de ses fers de lance. De plus, il affirme n’avoir aucune empathie pour les sympathisants du Front National et pourtant il réaffirme son amitié pour un homme qui a choisi Jean-Marie Le Pen pour être le parrain de sa fille… » s’amuse (?), s’indigne ( ?) Le Figaro.
Indignations qui dans un autre registre (quoi que), ont été savamment orchestrées par le lobby dit antiraciste contre le célèbre chroniqueur de RTL, Eric Zemmour. Le socialiste Bruno Roger-Petit, éditorialiste sur le site du Nouvel Obs relève ainsi que Laurent Bazin, animateur de la matinale de cette station, « éprouverait de plus en plus de difficultés à supporter Éric Zemmour au petit matin ce qui expliquerait la fâcheuse position de ce dernier ».
Dans les faits, le chroniqueur est de nouveau sur le gril depuis son billet du 6 mai dernier dans lequel il expliquait que «seules les sociétés homogènes comme le Japon, ayant refusé de longue date l’immigration de masse, et protégées par des barrières naturelles, si elles n’ignorent nullement les trafics de mafia, échappent à cette violence de la rue ».
« Notre territoire, poursuivait-il, privé de la protection de ses anciennes frontières, renoue dans les villes, mais aussi dans les campagnes, avec les grandes razzias, les pillages d’autrefois, les Normands, les Huns, les Arabes. Les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacées par des bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains, qui dévalisent, violentent ou dépouillent. Une population française sidérée et prostrée crie sa fureur, mais celle-ci se perd dans le vide intersidéral des statistiques».
Une coquille vide, le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) avait alors saisi le CSA et «(invité) RTL à mesurer la gravité des propos » du récidiviste Zemmour. Selon le président du Cran, Louis-Georges Tin, le chroniqueur se serait rendu coupable d’une «tirade digne des pires pamphlétaires des années 1930», d’un «délire xénophobe» qui «appelle implicitement à une politique de purification ethnique». SOS racisme, la Licra, ont hurlé sur le même mode contre la « haine » la « xénophobie » la glorification «des sociétés homogènes »…
Sujet passionnel s’il en est, en tout cas capital et de tout premier plan, l’immigration reste bien une préoccupation principale pour nos compatriotes qui ont bien compris que les flux migratoires à haut débit tiers-mondisent notre pays et menacent son identité dans ses fondements. Selon le sondage Opinionway pour Le Figaro publié au lendemain du 25 mai, au moment de voter, l’immigration a été un thème déterminant pour 85% des électeurs frontistes (mais aussi pour 40% du total des votants), loin devant les questions de sécurité (53%) , l’emploi (48%) le pouvoir d’achat (44%), le poids de l’Europe dans le monde (8%), le thème du libre échange ( 7% )…
Dans ce contexte, la tribune du groupe de réflexion (Think Tank) baptisé Different, publiée le 29 mai dans Libération (signée collectivement par Pierre Lénel, Marie-Cécile Naves, Virginie Martin et Maylis Buonomo) , a au moins le mérite de mettre le doigt sur une vérité.
Les auteurs de celle-ci s’emploient ainsi à balayer l’idée reçue selon laquelle « il suffirait de réduire le taux de chômage, d’augmenter le pouvoir d’achat des Français pour que, mécaniquement, le vote FN disparaisse ». Ils appuient leur démonstration sur les exemples d’autres pays européens où les mouvements anti-immigration (au sens large) ont également le vent en poupe mais dont la situation économique est bien meilleure que la notre (Danemark, Autriche…).
« Dans les pays où la crise économique est la plus forte, c’est l’extrême gauche qui effectue une poussée : les Podemos espagnols, nés du mouvement des Indignés, conquièrent 5 sièges ; en Grèce, le parti Syriza (coalition de la gauche radicale) gagnerait l’élection (…). Bien sûr, la question économique est centrale, mais il faut(aussi) se rendre à l’évidence (…) : la question du vote FN est bel et bien une question culturelle, religieuse, et d’ordre civilisationnel ».
Different invite dans ces conditions les partis du Système et les faiseurs d’opinions à « dire non à cette polarisation de notre vie politique autour du FN en proposant un autre projet de société fondé sur l’acceptation du cosmopolitisme ». « C’est dans un débat de philosophie politique qu’il faut s’engager si l’on veut réduire l’audience du FN ».
Ce sont en effet deux visions du monde qui s’affrontent constate Bruno Gollnisch. Nos compatriotes ont, hélas, appris à juger de la pertinence et des effets de la doxa cosmopolite. Une pensée dominante, un dogme totalitaire même, très prégnant au sein des élites, mondialisées et hors-sol, qui exerce ses ravages depuis des décennies en France et en Europe, et qui est à la fois la cause et la conséquence de notre décadence. Le poisson pourrit par la tête. Autant dire que ce débat de philosophie politique ne nous fait pas peur et que nous l’appelons de nos vœux depuis longtemps!