Bernard Cazeneuve préfère, par son choix sémantique, entretenir la confusion, voire laisser penser que le christianisme pourrait aussi être responsable d’ assassinats du type de ceux perpétrés par Nemmouche…Utiliser ici le terme évangéliser (selon la définition du Larousse «prêcher l’évangile à des populations non chrétiennes dans le but de les convertir au christianisme») dans le sens d’endoctrinement djihadiste est un tour de passe-passe bien affligeant, pour ne pas dire plus.
Parfois, il n’est nul besoin de surinterpréter le vocabulaire utilisé dans le champ politique. Quand, dans les manifestations les « antifa» beuglent « Le Pen une balle, le FN une rafale », chacun comprend à quoi nous avons affaire.
Quand un ex grand maître du Grand Orient assurait de la même façon que son officine sectaire menait « une guerre à mort contre le FN » nous savons aussi de quoi il retourne.
Quand le député socialiste Malek Boutih, en octobre de l’année dernière, expliquait sur France 2, dans un débat l’opposant à Florian Philippot, que « Même si vous (le FN, NDLR) gagnez (l’élection présidentielle), vous aurez un problème de légitimité à notre égard. On ne se laissera pas faire», l’incitation de ce cadre socialiste au trouble à l’ordre public, à l’insurrection contestant le verdict des urnes et la souveraineté populaire, est limpide.
Quand en 1989 le politicien radical et futur ministre du gouvernement Rocard, Michel Durafour, appelait à « exterminer le Front National», (exterminer : « faire périr entièrement ou en grand nombre ; massacrer», Larousse), le propos dans sa violence même était aussi sans ambiguïtés.
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Jean-Marie Le Pen a utilisé vendredi le mot «fournée» pour qualifier la clique d’ «artistes » (Bedos, Bruel, Noah) ayant promis de quitter la France en cas de victoire du FN. Pourquoi là aussi ne pas s’attacher à la définition du terme employé ? «Fournée : ensemble de personnes soumises à un même traitement ou exécutant le même programme ». « Ensemble de personnes appelées aux mêmes fonctions, aux mêmes dignités » (Larousse).
Patrick Bruel, SOS racisme, l’UEJF, des personnalités de l’UMP ou du PS, les médias orientés jouant leur rôle de caisse de résonance pour faire oublier un instant les turpitudes du Système, ont vu dans ce terme de « fournée » une connotation antisémite !!! Nous sommes de notre côté totalement persuadés que Jean-Marie Le Pen a utilisé ce mot sans aucune malice et qu’il aurait pu utiliser aussi bien celui de « charrette ».
Dans un communiqué, le président d’honneur du FN ne dit pas autre chose quand il écrit que « la dénonciation médiatique des prétendus dérapages de Jean-Marie Le Pen fait partie de l’arsenal de combat des ennemis du Front National. Le mot fournée que j’ai employé dans mon journal de bord hebdomadaire n’a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles».
Le vice-président du FN Florian Philippot assure aussi qu’il lui apparaît qu’avec le mot que l’on reproche à Jean-Marie Le Pen, nous sommes « bien loin de cette connotation» antisémite, puisqu’il utilise l’expression pour désigner un groupe de personnes qui ne compte, comme juif, que Patrick Bruel. Trésorier et avocat du FN, Wallerand de Saint-Just souligne avec la même justesse qu’il s’agit là d’« une polémique artificielle ».
Comme l’a expliqué Marine Le Pen , «Je suis convaincue que le sens donné à ses propos relève d’une interprétation malveillante. Il n’en demeure pas moins a-t-elle ajouté que, avec la très longue expérience qui est celle de Jean-Marie Le Pen, ne pas avoir anticipé l’interprétation qui serait faite de cette formulation est une faute politique dont le Front National subit les conséquences. Si cette polémique peut avoir une retombée positive, c’est celle de me permettre de rappeler que le Front National condamne de la manière la plus ferme toute forme d’antisémitisme, de quelque nature que ce soit.»
Il est apparemment nécessaire de le rappeler tant il est vrai que la montée en puissance du FN ne va cesser d’alimenter jusqu’en 2017 un tir de barrage de plus en plus puissant d’un Système qui a tout à perdre d’une victoire du peuple français.
Certes les mensonges sur le Front, du type de ceux véhiculés dans le passé par des campagnes médiatiques infâmes, n’ont plus la même efficacité sur l’opinion. Mais ils peuvent encore ébranler les plus faibles, les plus indécis, les plus influençables, les moins armés de nos compatriotes devant la grosse propagande de nos adversaires. Et priver ainsi le FN de voix précieuses pouvant faire la différence.
Pour le grand poète Lucrèce, c’est le fantôme de la peur qui engendra les dieux. Paniqués par les succès de l’opposition nationale, les adversaires du FN créent eux de toute pièce des monstres chimériques, enfantent des dérapages qui n’existent que dans leur imagination maladive. Il faut alimenter la boite à fantasme, les peurs, et cerise sur le gâteau, si c’est possible, créer des tensions au sein du FN…Que nos amis soient rassurés, nous ne tomberons pas dans ce piège grossier !
Effectuant cette fin de semaine le pèlerinage de Chartres, il s’est trouvé un journaliste de l’Echo républicain pour retrouver Bruno Gollnisch au milieu des milliers de pèlerins et recueillir sa réaction ! « C’est une tempête dans un verre d’eau a-t-il déclaré. Le propos de Jean-Marie Le Pen ne visait pas spécifiquement Patrick Bruel. Il visait toutes les personnes médiatiques qui voudraient quitter la France (en cas de victoire du FN, NDLR). Dans un pays décomposé, qui connaît des difficultés, on s’occupe plus de vocabulaire que d’autres choses ». Bruno a encore précisé qu’il avait envoyé le SMS suivant à Jean-Marie Le Pen: « solidarité contre les censeurs et les pisse-froid »!
Questionné par l’Afp aujourd’hui, Bruno Gollnisch a réitéré ses propos: «C’est une tempête dans un verre d’eau médiatique. C’est effarant, la glose. C’est l’école des glossateurs et des post-glossateurs. C’est effarant. Il (Jean-Marie Le Pen, NDLR) ne parle pas de Patrick Bruel, mais il traite d’une série de personnes. Ça sera pour la prochaine fournée des gens que je vais mettre en cause. J’ai été voir le Robert... Il faut faire la liste des 500 mots qu’on n’a pas le droit de prononcer ! Que n’aurait-on pas dit s’il avait dit brochette ? Qu’il veut les embrocher ?».
Interrogé sur les personnalités qui en interne ont regretté cette formule du président d’honneur, Bruno a estimé qu’elles «ont été sensibles à l’interprétation malveillante que donnaient certains médias. On ne peut pas leur en vouloir, c’est assez naturel qu’ils s’en émeuvent. Pour Marine Le Pen, c’est inhérent à sa fonction de présidente. Elle est forcément plus sensible à l’impact médiatique que l’on prête aux propos de son père».
«Ils vont se rencontrer, se parler, il y a des réunions régulières. On s’est vus à Bruxelles récemment, on va se revoir», a-t-il ajouté avant d’expliquer au journaliste de l’Afp l’une des finalités de cette offensive médiatique : «C’est sûr que les négociations pour obtenir un groupe au Parlement européen vont être plus ardues. Un certain nombre de vos confrères vont s’emparer de la déclaration et la mettre à leur sauce pour interroger ceux avec qui on veut s’allier: Quelle est votre réaction à de tels propos infâmes ?». C’est bien la manœuvre qui se dessine en arrière plan, encore faut-il en être conscient.