Pire encore, un autre sondage, TNS-Sofres-Sopra pour le Figaro Magazine, réalisé lui aussi avant la sortie du livre de Valérie Trierweiler, est encore plus apocalyptique, enregistrant un taux de popularité du chef de l’Etat qui chute à 13% (- 5 points). Ce qui fait de lui le président de la République le plus impopulaire de l’histoire de ce baromètre, créé en 1978. Il entraîne dans l’abîme le Premier ministre Manuel Valls qui dévisse de 14 points pour atteindre 30% de bonnes opinions. Il est désormais un chef de la majorité… nettement minoritaire dans son propre camp.
Sur le site du Nouvel Obs, Olivier Picard exhorte les partis du Système a serrer les coudes dans la tourmente car « Marine Le Pen est prête à récupérer le rejet du politique qui n’atteint pas seulement le gouvernement et la gauche mais toute la classe dirigeante. La droite va mal, elle aussi, et a besoin de temps pour proposer au pays un projet d’alternance crédible. Une présidentielle en 2015 aurait toutes les chances de mettre la candidate Le Pen en tête au premier tour et lui garantirait un bon résultat au second quel que soit son adversaire UMP ou PS »….
« Allons-nous lui offrir ce cadeau sur un plateau. Imagine-t-on un instant ce qu’une telle redistribution des cartes impliquerait pour la France et pour son image ? Ce serait un saut dans un inconnu particulièrement sombre dont nul ne peut présager aujourd’hui les contours et les limites ». Nous citons ici les propos de M. Picard car ils sont assez révélateurs de l’état d’esprit d’un microcosme qui vacille sur son piédestal et qui est en plein déni du réel.
Une caste et ses chiens de garde qui ne voient pas ou ne veulent pas voir à quel point l’image de la France justement, entraînée vers le fond, paupérisée par les politiques menées, est déjà terriblement abîmée à l’étranger.
Devant cette crise du régime, le « peuple de droite » veut pourtant le changement, maintenant! Le scan du Figaro s’en est fait l’écho hier, « en février dernier, 40% des sympathisants de l’UMP (sondage TNS Sofres) se disaient pour des alliances locales avec le Front National. Un chiffre suffisamment élevé pour que le débat soit tranché à l’occasion du prochain congrès qui désignera le successeur de Jean-François Copé? Ça ne sera pas le cas ».
C’était pourtant le voeu de Philippe Herlin, 46 ans, enseignant, docteur en économie se définissant comme « libéral-conservateur » , spécialiste notamment du bitcoin et des monnaies complémentaires. Officiellement candidat depuis juin dernier à la présidence de l’UMP, comme Bruno Le Maire et Hervé Mariton, M. Herlin a rallié l’UMP à la fin des années 2000.
Ce féru de musique classique n’est pas un inconnu. Il fut candidat du FN à Paris, participa à la campagne de Marine lors des régionales de 2004, et collabora aux Commissions « Culture » et « Acteurs économiques » dans le cadre de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen en 2007.
Le Figaro précise que Philippe Herlin a eu l’audace de se dire « favorable à des alliances locales au cas par cas avec le Front National » tout en précisant sagement qu’il était « contre des accords nationaux » … Cela a été suffisant pour entraîner l’invalidation pure et simple de sa candidature!
La présidente de la Haute autorité de l’UMP, Anne Levade, a en effet expliqué dans un courrier adressé à M. Herlin que « le Bureau politique (de l’UMP, NDLR) a estimé, à l’unanimité, que ladite déclaration, dans laquelle vous vous présentez comme un favorable à des accords électoraux avec le FN portait atteinte à l’image de notre formation politique et constituait une faute grave de la part d’un potentiel candidat à la présidence de notre mouvement.»
» L’élection serait justement l’occasion d’en parler » explique Philippe Herlin, tandis qu’ « un parlementaire membre du Bureau politique confirme qu’un débat a eu lieu à l’initiative de Jean-Pierre Raffarin. Mais cet élu s’étonne et ironise: L’argument de droit me paraît léger. On se base sur la charte des valeurs de l’UMP. Mais les emplois fictifs de certains rentrent-ils en compte dans cette charte? Cet élu aurait préféré laisser Philippe Herlin candidater: Il n’aurait pas eu de parrainages de députés… ».
Certainement. Mais il aurait surtout rendu encore plus perceptible par sa démarche publique l’alliance objective, implicite qui lien entre eux les dirigeants des deux principales formations euromondialistes, UMP et PS, qui se partagent le pouvoir à tour de rôle. Quant au maintien du « cordon sanitaire » autour du FN, Bruno Gollnisch en a reçu de nombreux témoignages, c’est peu de dire que les électeurs de droite, mais aussi de nombreux cadres intermédiaires et élus de l’UMP, sont très nombreux à ne pas le comprendre et à s’en agacer.