«Si l’hypothèse d’un retour au centre de Sarkozy se confirme dans les semaines qui viennent, ce sera non seulement le dernier clou dans le cercueil de la nation, mais aussi et surtout le dernier clou dans le cercueil du politique ». Au-delà du cas Sarkozy , nous souhaitons bon courage à M. Liccia pour trouver un candidat ayant ses faveurs au sein de l’UMP…
Marine Le Pen a rappelé hier depuis Hénin-Beaumont sa conviction selon laquelle Sarkozy était « un très bon candidat pour le FN» du fait qu’il « va très vite apparaître comme un homme du passé et d’un passé plombé par ses très mauvais résultats, par les affaires qui se révèlent chaque jour». « Nicolas Sarkozy nous explique qu’il va revenir, mais pour faire quoi d’autre que ce qu’il a fait? Avec quelle autre promesse? On n’a rien vu et on ne verra rien d’autre de plus que ce qu’on a vu hier !».
Une grille de lecture partagée par beaucoup si l’on en croit même Le Figaro qui, sondant empiriquement « (ses) internautes », rapportait le 12 septembre qu’une majorité d’entre eux ne voulait plus entendre parler de Sarkozy : «l’antisarkozyme renaîtra dès qu’il reviendra. Quels bons souvenirs a-t-il laissés au pays?», prédit l’un. Un autre renchérit: Quand va-t-il comprendre que plus personne ne veut de lui et de Hollande? Les Français veulent autre chose.»
Les Français certainement, mais Bernard-Henri Lévy, tête de gondole d’un certain microcosme, c’est une autre affaire. Il était invité du journal de France 3 samedi pour parler de la première à Paris sur les planches de l’énième nanar qu’il a pondu, la nullissime et lourdingue pièce, au comique involontaire, Hôtel Europe -pauvre Jacques Weber embarqué dans cette galère! Une occasion offerte à BHL se dire également franchement favorable au «retour de Nicolas Sarkozy dans le débat politique». «Je pense que c’est un bon», plus « énergique qu’Alain Juppé », «je pense que face au Front National et à leur montée en puissance dingue (sic), il est probablement à droite le meilleur rempart » ; « Il faut une droite républicaine qui siphonne les voix de Marine Le Pen », a déclamé le philosophe pipo(le). C’est Henri Guaino qui doit être ravi d’un tel soutien…
Sur le site du quotidien Les Echos le 11 septembre, Cécile Cornudet posait assez bien la singularité de cette rentrée politique alors que la marche de l’histoire, toujours lourde d’incertitudes semble s’accélérer.
« Ce n’est pas la première fois écrit-elle, que les socialistes se divisent, que la droite se cherche, que le FN progresse. Il y a longtemps que le personnel politique est discrédité, que les Français doutent de leurs mots et ne croient plus leurs promesses; il y a longtemps aussi que la crise économique s’installe. En cette rentrée 2014, rien de neuf dans le paysage français. Rien de neuf sauf une chose : toutes ces failles s’ouvrent en même temps. Et la terre tremble ».
« En réalité affirme l’éditorialiste, la situation dépasse tout le monde. L’UMP y compris, qui se prépare à un affrontement de chefs pour 2017. Combien de ralliements pour Nicolas Sarkozy ? Quel niveau dans les sondages pour Alain Juppé ? Deux ans et demi après la défaite, elle n’a défini ni ligne politique ni stratégie. Elle donne même le sentiment de se dérober devant le pouvoir lorsque ses responsables, François Fillon en tête, disent non à une hypothétique cohabitation». « Ce n’est pas tant le désarroi des politiques qui est problématique, mais le sentiment que donnent la plupart d’entre eux de ne pas parvenir à prendre la mesure de ce qui se passe », s’alarmait mi-août le politologue Dominique Reynié ( Le Figaro ) ».
La phrase de Nietzsche est connue, «Ce qui doit tomber il ne faut pas le retenir mais le pousser». Dans cette situation de crise aigüe, au moment ou la conviction de nos compatriotes selon laquelle ce Système pervers, à bout de souffle, doit être balayé ne cesse de croître, Mme Cornudet tente de se rassurer ( ?) en affirmant par ailleurs que «le FN reste un parti largement rejeté dans l’opinion».
Est-ce si certain ? Le nouveau sondage Odoxa réalisé pour i > télé – CQFD et le Parisien Aujourd’hui en France, publié cette fin de semaine démontre une adhésion en forte hausse des Français vis-à-vis du programme porté par l’opposition nationale. Notamment si on le compare avec l’enquête d’opinion BVA de même nature (pour Absoluce, Les Echos et France Info), effectuée en mars 2011.
Certes, selon ce sondage Odoxa, 65 % des Français considèreraient que le Front National n’aurait pas la capacité de gouverner, mais les personnes interrogées sont beaucoup plus nombreuses qu’auparavant (35 %) à estimer le Mouvement national capable de diriger notre pays.
C’est à «droite» que cette conviction est la plus ancrée. 54 % des sympathisants de droite (contre seulement 16% des sympathisants de gauche, 23% de ceux de l’UMP) estiment que le FN peut gouverner la France. Et si 30% des cadres supérieurs ou professions libérales partagent cette conviction, celle-ci atteint 53 % chez les ouvriers ou les employés .
Ce n’est pas une surprise pour Bruno Gollnisch, c’est l’adhésion aux parties de notre programme concernant l’immigration qui progressent spectaculairement dans l’opinion, qui apparaissent comme les moins clivantes, les mieux partagées. Elles recueillent même un véritable plébiscite.
65 % des personnes interrogées souhaitent ainsi le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’UE (+ 19 points) ; 67 % se disent favorables à ce que les aides sociales et les allocations familiales soient réservées aux seuls Français au nom du principe de priorité/préférence nationale (+ 27 points) ;68% se prononcent pour la suppression du regroupement familial (+24 points).
Ce qui importe dans les sondages, c’est la dynamique, l’évolution qu’ils enregistrent assure Bruno Gollnisch. Celui-ci est donc indubitablement encourageant sachant qu’il reste deux ans et demi à Marine, et au FN tout entier, pour convaincre nos compatriotes du bien fondé global de nos propositions alternatives.