Rapporteur du projet de loi Taubira, Jean-Pierre Michel criait encore sa fureur en février dernier à la suite du recul arraché par nos compatriotes au gouvernement sur la la GPA (Gestation pour autrui) et la PMA (Procréation médicalement assistée). Sur Public Sénat il éructait: « Si le gouvernement est effrayé par quelques dizaines de milliers de manifestants qui battent le pavé, il ne faut plus gouverner. C’est une victoire pour la réaction et pas pour le progrès (sic) (…). Enfin merde, la gauche est là pour transformer la société ! S’il n’y avait pas la gauche, il n’y aurait pas eu l’abolition de la peine de mort, le mariage pour les personnes de même sexe. »
La gauche transforme en effet, en mal, la société, la saccage même souvent, notions nous alors et ce n’est pas le philosophe, essayiste et homme de gauche (sincère) Michel Onfray qui nous dira le contraire. Adversaire intelligent du FN, il s’exprimait longuement sur le site du Figaro le 26 septembre. D’abord pour attaquer dans des termes similaires à ceux de Bruno Gollnisch cette gauche libérale-libertaire, que M. Onfray juge « libérale et technocratique » et qu’il oppose à « la gauche libertaire et sociale » dont il se revendique, qui détruit les fondements de la transmission du savoir au sein de l’Education dite « nationale. »
« L’école constate-t-il, se substitue aux familles en matière d’éducation , dès lors, et pour ce faire, elle a renoncé à l’instruction. Demander à l’école qu’elle apprenne à lire, écrire, compter, penser devrait être une demande de bon sens: elle devient désormais une provocation! (…) Le fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage que je suis s’en est sorti grâce à une école qui n’existe plus. L’école d’aujourd’hui tue sur place les enfants de pauvres et sélectionne les enfants des classes favorisées qui monnaient dans la vie active non pas ce qu’ils ont appris à l’école, mais ce qu’ils ont appris chez eux (…). »
M. Onfray qui affirme avoir » créé une Université Populaire en province, à Caen, en 2002, pour lutter contre les idées du FN« , conspue aussi » cette presse qui se dit de gauche alors qu’elle n’a plus aucun souci du peuple qu’elle méprise et renvoie ainsi dans les bras de Marine Le Pen (…). Cette presse-là défend le programme économique libéral et européen de l’UMP et du PS. Quand l’UMP est au pouvoir , elle est contre, mais quand le PS l’y remplace , elle est pour. Dès lors , pour laisser croire que droite et gauche ça n’est pas la même chose, la presse dite de gauche s’excite sur des sujets sociétaux en croyant que la gauche est là. Or elle ne s’y trouve que de façon minoritaire ».
Contre les « mondains » de la gauche bobo, »(mon) monde c’est le peuple » affime encore Onfray, peuple que ces gens là « méprisent la plupart du temps en traitant de populiste quiconque en a le souci… Sollers m’a un jour traité de tribun de la plèbe en croyant m’insulter, il n’imagine pas combien il m’a fait plaisir! Le peuple , c’est celui qui dit non à l’Europe et à qui l’UMP et le PS (…) infligent tout de même l’Europe à laquelle ils avaient dit non. C’est ce peuple là que j’aime ».
A défaut d’être d’accord sur tout (et peut être même sur l’essentiel si on l’écoute) reste que M. Onfray partage avec le FN son « populisme », compris sous sa définition d’une défense intransigeante du peuple, et notamment des plus modestes. Autant dire que son antifrontisme nous apparaitra toujours plus honnête et franc que celui d’un personnage qui incarne jusqu’à la caricacture la petite caste qu’il abhorre, à savoir Bernard-Henry Lévy.
Sur le site de sa médiocre revue, La régle du jeu, BHL vient de publier sa dernière tribune en date qu’il pond habituellement chaque semaine pour Le Point. Notre menteur professionnel y utilise toujours la même technique de sidération consistant à empiler, avec son culot proverbial, poncifs, mensonges et contre-vérités comme d’autres enfilent les perles. Il glose de nouveau sur » la médiocrité (du) programme (de Marine Le Pen), pour ne pas dire sa nullité et, en tout cas, sa dangerosité. Y a-t-il un expert, en France, pour douter que son application mènerait le pays à la faillite ? » (sic).
Notre philosophe pipo(le) s’arrête ensuite sur » ce ton quasi factieux (de Marine, NDLR) ; cette violence mal contenue ; ce côté mort aux banksters anglo-saxons et autres Américains à passeport français qui rappelle les Ligues des années 30« . En pleine montée d’amphétamine (?) il en déduit dans la foulée que l’inimitié bien connue de la journaliste Anne-Sophie Lapix à l’encontre de la présidente du FN a comme raison sous-jacente l’antisémitisme, convoquant pour se faire « le régime de Vichy et ses lois scélérates « . Il fallait s’y attendre…
Notre faux judoka et faux ami du commandant Massoud embraye ensuite sur sa contribution à la lutte contre la bête immonde, à savoir sa délirante publication lors des élections municipales de 2014, » sans recevoir le moindre démenti » (faux), d’une centaine de portraits de candidats frontistes parmi lesquels un nombre ahurissant de repris de justice, de trafiquants en tous genres, de sombres zozos » (sic). A croire, au vu des résultats du FN, que les « enquêteurs » de BHL n’ont pas été pris au sérieux. On se demande bien pourquoi avec un patron qui bénéficie d’une telle réputation de rigueur et d’objectivité…
Nous savons aussi que ce comique atlantiste disciple de Bothul s’est à peu prés trompé sur tout quand il s’est essayé aux analyses géopolitiques. Il n’a pas peu contribué à la déstabilisation de toute une région en emportant la conviction du catastrophique Sarkozy d’intervenir en Libye, avec les conséquences désastreuses que l’on sait. Il excite pareillement depuis des mois à la guerre contre la Russie de Poutine dans le dossier ukrainien et déplore encore que l’Otan n’est pas entrepris de liquider en Syrie Bachar el Assad et les Syriens qui lui sont fidèles, en lutte contre la terreur islamiste…
Cela ne l’empêche pas bien sûr d’affirmer qu’il n’y a » pas un théâtre où se joue, pour son pays, la question de la paix et de la guerre et où (Marine Le Pen) ne prenne, systématiquement, parti contre son camp. Mme Le Pen ne perd jamais une occasion de préférer à la France les ennemis de la France« .
A ce degré de duplicité, d’inversion de la charge accusatoire, on reste partagé entre la consternation et le fou rire. Certes, l’obsession de ce très médiatique escroc intellectuel vis-à-vis du FN ne date pas d’hier , elle est pratiquement aussi vieille que sa détestation de la France des terroirs et des clochers qu’il vomissait déjà dans son « Idéologie française » (1979).
Barbey d’Aurevilly affirmait que « comme toutes les choses haïes et enviées, la naissance exerce physiquement sur ceux qui la détestent une action qui est peut être la meilleure preuve de son droit ». Mais cette détestation sourde, palpable de BHL vis-à-vis de cette filiation française, cette haine d’une France plurimillénaire, enracinée ( « moisie » dirait Philippe Sollers) à laquelle il se sent certainement étranger, et son pendant, sa fascination-répulsion vis-à-vis du Mouvement national, est-elle rationnellement explicable?
Ne nous y trompons pas, Bernard-Henry Lévy n’est ni plus ni moins qu’un clone médiatique, un simple rouage d’une machinerie plus complexe, qui répète la même propagande, les mêmes mots d’ordre en direction de nos compatriotes.
Une leçon entonnée par d’autres que BHL, avec plus ou moins de finesse et de talent, sous une forme parfois différente mais dont le fond est invariant: défendre la nation c’est mal, c’est ringard, c’est dépassé; défendre son identité (physique, culturelle, civilisationnelle…) quand on est un Européen c’est louche et dangereux, c’est avoir des tendresses coupables, mêmes inconscientes pour les heures les plus sombres…
Bref, l’avenir indépassable ne peut être que celui du mondialisme sur le modèle états-uniens, celui de l’Amérique « pays monde » vanté par un Jacques Attali (avec une franchise que n’ont pas ses amis de l’UMPS) qui compare la France à un lieu de passage, un « hôtel ». Alors, effectivement pour Bruno Gollnisch, pour le Front National notre pays, ni même l’Europe d’ailleurs, n’est pas un hôtel. Ni le peuple français une abstraction condamnée à disparaître sur la route du « progrès« .