Gérard Filoche ex responsable de la LCR qui comme beaucoup d’anciens trotskistes a trouvé le gîte et couvert au PS, s’est attiré les foudres de Manuel Valls pour son tweet (« il ne mérite pas d’être au PS »), tandis que le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis indiquait que cet apparatchik sera bientôt convoqué par la Haute autorité du parti chargée des questions d’éthique.
Un moindre couac certes pour le PS et le gouvernement au regard de la montée en puissance de la fronde contre sa propre politique. 39 députés socialistes se sont abstenus mardi sur le budget 2015 –des « Prophètes de malheur » selon le secrétaire d’État à la Réforme de l’État Thierry Mandon-, dont les anciens ministres Benoît Hamon (Education) , Aurélie Filippetti (Culture), Delphine Batho (Ecologie) et l’ «alliée» écolo-gauchiste Cécile Duflot (Logement).
Le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a invité M. Hamon à «(quitter) le Parti Socialiste » ce dernier ayant affirmé que la politique de l’exécutif « menace la République » et mène vers un « immense désastre démocratique » en 2017.
Jean-Christophe Cambadélis, lui, n’a pas incité Benoit Hamon à quitter le PS mais lui rétorque que « le danger pour la République, ce n’est pas le PS, c’est le FN. » Dialogue de sourds puisque c’est bien la politique menée par le gouvernement Valls que les frondeurs considèrent comme précipitant le passage au vote FN des électeurs des classes moyennes rejoignant ainsi celui des classes populaires….
Jean-Luc Mélenchon, rigolard s’est empressé de son côté proposer d’ouvrir «un camp de réfugiés», d’offrir gracieusement «l’asile politique » à ces frondeurs, proposant à Filoche et Hamon de rejoindre le Parti de Gauche.
Il est aidé dans sa stratégie de débauchage par le Premier ministre qui dans un entretien accordé au Nouvel Obs publié mercredi se dit, «pourquoi pas», favorable à un changement de nom du Parti socialiste (M. Cambadélis y est opposé) qui symboliserait son souhait d’acter dans les faits le virage idéologique de la gauche de gouvernement, d’«en finir avec la gauche passéiste».
Prenant bien soin de ne pas utiliser le qualificatif socialiste et anticipant la disparition de François Hollande de la présidentielle de 2017, M. Valls propose de «bâtir une maison commune» de «toutes les forces progressistes», celle d’une gauche «pragmatique, réformiste et républicaine». «La gauche qui renonce à réformer, qui choisit de défendre les solutions d’hier plutôt que de résoudre les problèmes d’aujourd’hui, cette gauche-là se trompe de combat», estime notre spécialiste de l’enfumage. Comprendre surtout dans sa bouche qu’hors la fuite en avant euromondialiste il n’y a point de salut.
Un constat que Nicolas Sarkozy fait également sien, lui qui veut aussi changer le nom discrédité de l’UMP mais qui, enregistrant le succès phénoménal du livre de Zemmour -qui vaut tous les sondages-, a tenu un discours ciblé sur l’immigration mardi soir à Nice.
« Tu as de la chance, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir. » Cette remarque de M. Sarkozy à Philippe de Villiers, rapportée par Eric Branca et Arnaud Folch dans leur ouvrage consacré au créateur du Puy-du-Fou, pose le personnage.
Mais mardi soir, le mari de Carla Bruni avait endossé le costume du patriote vigilant : « les Français veulent rester en France, que la France ne ressemble pas à un autre pays. Nous voulons bien accueillir les autres, mais nous ne voulons pas changer notre pays». «Nos valeurs doivent être défendues, face à un islamisme fanatisé qui rêve de semer la terreur en Occident».
Un proche de l’ex chef de l’Etat, le député UMP de l’Yonne, Guillaume Larrivé vient aussi opportunément de rendre son rapport cette semaine sur le radicalisme islamique dans les prisons françaises. « Alors qu’environ 60 % de la population carcérale en France, c’est-à-dire 40 000 détenus, peuvent être considérés comme de culture ou de religion musulmane relate Le Figaro, la radicalisation islamiste est aujourd’hui susceptible de concerner plusieurs centaines de détenus» constate notamment l’étude de M. Larrivé.
Il affirme que «les signes extérieurs de radicalisation (dans nos prisons) ont presque totalement disparu, laissant la place à une radicalisation et à un prosélytisme beaucoup plus discrets et, partant, plus difficiles à repérer et précise que cette stratégie de dissimulation ou de camouflage est théorisée par certains radicaux sous le nom de Taqiya.»
Fort bien mais faut-il rappeler à M. Larrivé qui critique aujourd’hui dans ce même rapport le laxisme de la réforme pénale de Mme Taubira que la loi sur les peines planchers du précédent gouvernement Fillon -qui peuvent être assorties en tout ou partie du sursis…- était sans effet puisque le texte comporte une dérogation de «circonstances exceptionnelles» systématiquement appliquée par les juridictions (loi du 10 juillet 2007)?
Faut-il encore lui rappeler que c’est Nicolas Sarkozy qui a supprimé la loi –trop rarement appliquée- permettant d’expulser un criminel étranger du territoire national une fois sa peine exécutée, appelée bien improprement selon la terminologie gauchiste « Double peine » ?
Faut-il rafraichir la mémoire de M. Sarkozy et de ceux qui vont à ses meetings en rappelant que la délinquance a continué de progresser entre 2002 et 2012 ? Qu’entre 2007 et 2012 sont entrés sur notre territoire et en toute légalité plus d’immigrés non européens (environ 200 000 par an) que sous le gouvernement Jospin ? Que l’ex majorité UMP n’a pas souhaité revenir sur le droit du sol, mettre réellement fin au regroupement familial, à la fabrication à la chaîne de Français de papier ?
Faut-il de nouveau souligner que si le droit de vote n’a pas été accordé aux étrangers non communautaires par l’ex majorité présidentielle -alors même que M. Sarkozy et de nombreux cadres UMP y sont favorables- c’est sous la pression des électeurs du FN…et par peur de la sanction des urnes ?
En fait de Taqiya, constate Bruo Gollnisch, M. Sarkozy est un champion toute catégorie, même si son clone Manuel Valls peut monter lui aussi sur une marche du podium.