Ce mercredi 12 novembre au Parlement européen à Bruxelles, Bruno Gollnisch a interpellé le président de la Commission européenne au sujet des récentes révélations concernant les faveurs fiscales pratiquées au Luxembourg alors qu’il était membre du gouvernement.
Monsieur le Président. Monsieur Juncker, je ne sais pas si vous êtes personnellement coupable, ayant dû démissionner de votre gouvernement après un scandale qui touchait les services spéciaux, mais ce que je sais, c’est que vous avez été pendant très longtemps, non seulement Premier ministre, mais ministre de l’économie et des finances, et que vous avez pratiqué une politique extraordinairement agressive à l’égard, précisément, de vos voisins européens. Avec un art consommé, je dois dire, de la répartie, vous vous servez du scandale qui vous touche pour nous demander d’augmenter vos compétences. Mais, Monsieur Juncker, nous n’avons pas besoin d’harmoniser – en réalité d’unifier – les législations fiscales. Il suffit d’une règle très simple qu’il faut mettre en œuvre, aux termes de laquelle les sociétés multinationales seront imposées dans chaque État membre en raison du chiffre d’affaires ou des bénéfices qu’elles y réalisent. Ceci sera suffisant pour mettre fin à la situation fictive qui est la vôtre.
Je sais bien que, même sur les bancs socialistes, Mme Pervenche Berès approuve votre nomination en disant que vous serez peut-être un parrain (un parrain de la mafia – c’est Mme Berès qui parle) repenti. Je sais bien que Napoléon et, après lui, le roi Louis XVIII ont nommé le bagnard et ancien forçat Vidocq chef de la police, et celui-ci a rempli ses fonctions de manière extrêmement efficace. Reconnaissez quand même que, selon cette logique, c’est comme si l’on avait nommé l’ancien assassin de femmes seules, Landru, ministre de la condition féminine. C’est quand même un peu trop nous demander.
On nous parle d’une enquête, mais l’enquête sera faite par vos services. J’approuve ce qu’a dit M. Verhofstadt de la nécessité d’une enquête indépendante. Je ne vous jette pas la première pierre, comme le Christ n’a pas voulu le faire à la femme adultère, car ceux qui sont coupables ici devraient partir les premiers. Ce sont ceux-là même qui ont voté la libre circulation des capitaux, sans aucun contrôle, au profit des multinationales.