Bruno Gollnisch l’a dit dans sa dernière vidéo enregistrée depuis le parlement européen, ce ralliement de Sébastien Chenu non pas au FN mais au RBM qui dépend aussi de Marine, est une décision personnelle de celle-ci qu’il n’a pas souhaité commenter en tant que tel.
Mais à l’instar d’autres pointures du FN, il s’est dit extraordinairement surpris du ralliement d’un homme engagé jusqu’alors dans des combats diamétralement opposés aux nôtres. Bruno a bien évidemment accepté de rencontrer M. Chenu comme celui-ci lui en a fait la demande. Il a aussi invité la présidente du FN à ne pas «se formaliser» de ce que ce ralliement puisse susciter des interrogations et des critiques. «Ce qui est naturel dans une formation qui n’est pas monolithique et ne doit pas le devenir».
Il y a là, à l’évidence, aucune contestation de l’autorité de la présidente du FN ce que Christophe Forcari , sorti de la naphtaline pour pondre un papier dont il a le secret, feint de découvrir en écrivant dans Libération que cet épisode Chenu est la preuve que Marine «est la patronne sans contestation possible ». L’arrivée de Sébastien Chenu (…) a bien agité le bureau politique (…). Aymeric Chauprade, député européen et conseiller de Marine Le Pen, s’est bien levé contre la constitution d’un lobby gay au sein du FN. Marion Maréchal-Le Pen et Bruno Gollnisch ont bien dénoncé le fait de voir le FN se dresser en défenseur d’une communauté, alors que le discours officiel du Front les combat. Rien n’y a fait. Aucun argument n’a fait revenir la présidente du FN sur sa décision ».
« Pour faire taire toutes velléités de critiques au sein de son parti, Marine Le Pen dispose d’un argument choc. Quand certains tentent mollement de s’opposer, elle fait valoir qu’elle a fait passer le FN de 15 à 25%, que jamais le parti n’a eu autant d’eurodéputés, que nous avons des députés, des sénateurs, des maires, des conseillers municipaux et bientôt des élus départementaux, raconte un membre du bureau politique. Le bilan impose le silence dans les rangs. Situation que même son père, souvent confronté à des oppositions internes, n’a jamais vécu au FN » conclut-il.
Un bilan, une trajectoire ascensionnelle qui n’imposent pas le silence dans les rangs, M. Forcari n’a rien compris, en ce qu’ils ne rendent aucunement superflus les débats, la confrontation des idées, des tactiques et des stratégies.
Et corruptio optimi pessima. La corruption des meilleurs est la pire. C’est parce que Bruno souhaite que le FN, Mouvement de résistance nationale à nul autre pareil, reste un outil solide, incorruptible, qu’il défend toujours les convictions qui sont les siennes, les orientations qu’il juge légitimes.
Avec la volonté de rendre plus performant, affuté, attractif, l’outil FN. Dans le but de faire du FN un atout, hier au service de Jean-Marie Le Pen, et aujourd’hui de Marine, pour qu’elle puisse amener demain nos idées au pouvoir.
Bref débattre n’est pas synonyme de division, et le FN est certes un mouvement discipliné mais certainement pas un parti totalitaire dans lequel, selon la formule consacrée , « réfléchir c’est commencer à désobéir ».
Il fallait s’y attendre, c’est de bonne guerre, les adversaires de la cause nationale s’emploient à semer le trouble. A l’instar de Valeurs actuelles, dirigé par Yves de Kerdrel, membre du lobby anglo-saxon French American Foundation ; publication qui roule objectivement pour Nicolas Sarkozy, comme Jean-Marie Le Pen l’a rappelé dernièrement.
Le magazine de la droite conservatrice n’ignore pas qu’il compte de très nombreux lecteurs partageant les vues du FN. Ce n’est donc pas un hasard qu’il se soit ouvert à la tribune que Marion y a écrite mardi pour fustiger le « communautarisme militant ». Mais Valeurs actuelles a aussi suscité l’émoi de beaucoup de nos amis en affirmant qu’à l’occasion des interrogations entourant l’annonce de l’arrivée de Sébastien Chenu, « dans l’entourage de Marine Le Pen, (on a raillé) ces cathos de merde». Une phrase qui disqualifierait son auteur, bien improbable. Et que ne saurait avaliser en tout état de cause la présidente du FN dont les enfants ont été baptisés à Saint Nicolas du Chardonnet, qui n’est pas à proprement parler un repère d’amis de la cause gay-friendly ou de négateurs des racines helléno-chrétiennes de la France.
D’autres décrivent les récents ralliements autour de Marine comme relevant du pur opportunisme gamellard. Cette semaine, dans l’émission vidéo de débat « Ne nous fâchons pas » mettant en scène les journalistes Michéle Cotta et Charles Consigny, diffusée sur internet et mise en ligne sur le site du Point, ce dernier n’a pas fait dans le détail.
Charles Consigny, « ami gay » de Christine Boutin, soutien de Nicolas Sarkozy, favorable au mariage homo et éditorialiste du Point , a pris son ton le plus compassé pour expliquer « qu’il y a un mouvement de fond, global de toute la société vers le FN ». Une France «qui est en train d’épouser les thèses de Marine Le Pen, si ce n’est Marine Le Pen elle-même». Mais affirme-il, Sébastien Chenu, Julien Odoul, Florian Philippot sont venus au FN faute d’avoir trouvé ailleurs des postes et des places; un FN « famille d’accueil de tous les loosers et je dis ça sans animosité ni moquerie, ni dérision » précise-t-il sans rire.
« Tous les gens qui en France ont eu des déceptions, en veulent à la société, en veulent à ceux pour qui ça a marché, trouveront en Marine Le Pen une petite mère du peuple qui viendra les accueillir parce qu’elle est l’exutoire de leur haine ».
De leur « haine » ? « S’il y a un art de bien parler, il y a aussi un art de bien entendre »écrivait Epictète. Le jeune homme est parfaitement en droit de s’interroger comme d’autres sur la pureté des intentions du FN et/ou des néomarinistes. Certes, la psychanalyse de comptoir qu’il déverse ici n’étonnera pas les (très rares) lecteurs de son (passablement médiocre, égotiste et ennuyeux) roman « d’autoanalyse » (sic) L’Age tendre.
Pour autant, sa décalque de l’analyse d’un BHL ou d’un Sollers sur le FN, symbole d’une «France moisie » car attachée à son identité, ses traditions, sa souveraineté, prouve à l’évidence que M. Consigny n’entend pas les électeurs, les adhérents, les cadres du Front ou qu’il est animé par une logique militante.
Même Michèle Cotta, c’est dire, un brin gênée devant l’énormité du propos, a tenu à rappeler qu’il y avait des raisons de fond, objectives au vote FN que sont notamment la déliquescence de l’Europe bruxelloise, les échecs et les mensonges de la classe politique, ou encore la question de l’immigration.
Dans Vingt minutes, Jean-Yves Camus, « politologue spécialiste de l’extrême droite », considère ses ralliements comme la preuve d’une faiblesse structurelle. «Il y a eu un peu plus de 1.500 élus frontistes lors des dernières municipales. Avec les régionales et les départementales à venir, le FN offre la possibilité d’obtenir un poste dans un parti moins structuré que ne l’est l’UMP ou l’UDI». «Quand on compte le nombre d’élus locaux dont disposent la droite et le centre, la moisson (du RBM) a été faible». «Marine Le Pen n’a pas réussi à attirer de pointures. Même son père, avec son Rassemblement national aux législatives de 1986, avait su attirer des politiques plus importants, qui avaient un nom ou un passé, comme Olivier d’Ormesson» estime -t-il.
L’exemple est assez mal choisi puisque M. d’Ormesson a quitté le FN dés 1988 ébranlé par la cabbale antinationale qui a suivi « l’affaire du détail ». Bruno Gollnisch rappelle d’ailleurs dans ce même article que «s’ils ne sont mus que par intérêt, ces personnalités (les nouveaux ralliés, NDLR) nous laisserons tomber dés les premières difficultés. On en a fait l’expérience en 1986 en faisant élire des gens qui ne nous sont pas restés fidèles deux ans plus tard. Les ralliements les plus sincères sont ceux qui sont désintéressés». Autrement dit, « l’esprit d’une armée réside dans ses officiers » (Frédéric II)…
Steeve Briois a également raison de rétorquer à M. Camus qu’un mouvement politique est un organisme vivant et que «si on voulait construire un FN avec ceux qui ont adhéré au parti il y a 25 ans (comme lui, NDLR), on n’aurait plus grand monde».
Enfin, il s’agit de considérer le chemin parcouru. Le Front National a subi en 1998 avec la scission mégrétiste et en 2007 avec les conséquences financières du siphonage sarkozyste des voix frontistes aux législatives, deux chocs qui l’ont durablement et considérablement affaibli. Remettre le navire à flot n’a pas été chose facile et il faut (encore) du courage pour s’engager au Front, dans un mouvement d’opposition au Système, courage qui n’est pas de mise dans les formations bourgeoises ayant pignon sur rue.
Ce que les détracteurs du Front National savent pertinemment eux qui prennent grand soin de rappeler à longueur de temps que le FN est en marge de la république, pas comme les autres, marqué du péché originel…A cette caste des bien-pensants, de commissaires politiques, de censeurs, aux chiens de garde des lobbies divers et variés, nous opposons nos convictions, nos valeurs, nos idéaux, notre calme assurance et notre détermination! C’est la raison du soutien populaire sans cesse croissant qui se porte vers le Mouvement national. Bref, qu’ils ne comptent pas sur notre « conversion ».
Joyeux Noël à tous !
Gollnisch.com