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L’enjeu

 

 

Marine était hier soir l’invitée du JT de TF1 dans lequel elle a rappelé son souhait de s’opposer  à  la candidature de Jean-Marie Le Pen aux régionales en PACA. Elle a également  annoncé  la convocation de celui-ci   «devant le bureau exécutif» du Mouvement, «siégeant en sa qualité de structure disciplinaire», suite aux propos tenus par  Jean-Marie Le Pen dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin et dans l’entretien accordé à l’hebdomadaire Rivarol. «C’est le phénomène de la récidive. On a le sentiment dans cette interview qu’il y a toutes les provocations qui sont réitérées. C’est une grande lassitude et incompréhension de la part des adhérents, des électeurs du FN, des militants, des candidats, qui ne comprennent pas pourquoi le président d’honneur pour lequel ils ont une très grande affection, (…) s’acharne à affaiblir le FN, encore une fois avec des propos qui sont totalement en rupture avec la ligne (du FN) » a-t-elle déclaré. Bruno Gollnisch a été beaucoup sollicité ces toutes dernières heures par les journaux,  radios et les chaînes d’infos, pour réagir à ce  passage de Marine sur TF1. Disons le tout net, Bruno qui  invite au sang froid, prêche l’apaisement, la conciliation,   n’a pas souhaité répondre aux sollicitations médiatiques. Il a déjà donné son sentiment et sa conduite reste celle d’un partisan inlassable du rassemblement, de la réunion au sein du Front de tous les patriotes, au-delà de leurs sensibilités particulières. Il  ne faudra pas compter sur lui, avant la réunion du Bureau Politique le 17 avril,  pour réagir plus avant. Il  refuse de  servir un tant soit peu  d’instrument aux adversaires de l’opposition nationale  qui spéculent sur son affaiblissement  à quelques mois d’un scrutin majeur.

 La cohérence est une des condition indispensables  du succès en politique.  Depuis son accession, incontestable et incontestée,  à la présidence du FN, avec le soutien de Jean-Marie Le Pen,  Marine  défend une ligne politique, stratégique, programmatique qui possède incontestablement sa  cohérence.

 En l’espèce bien sûr,  le maintien du socle fondamental de ce qui est le combat historique du FN. La défense de  notre identité et souveraineté nationales, que l’on peut synthétiser sous le vocable de Priorité nationale.  Et la  volonté d’axer notre discours sur les questions sociales et économiques pour élargir notre audience, en défendant une alternative  à ce que l’on pourrait appeler, pour faire simple, l’euromondialisme.

 L’accélération du déclin français, de la crise sociale, économique, identitaire, légitime comme jamais cette constance du FN,  le programme qu’il porte  depuis des décennies. C’est cette cohérence,  cette alternative là  répétons-le, qui permet d’agréger, de fidéliser des électeurs, d’engranger les sympathies des Français.

 Avec un succès indéniable depuis 2011 comme en atteste la montée en puissance électorale du FN,  élection après élection.  Le FN a aujourd’hui  atteint la masse critique  des 25-30% qui lui permet de remettre en cause l’hégémonie gauche-droite, de se retrouver de fait   en tête-à-tête avec le parti unique UMPS. Certes, il reste du chemin  à parcourir et les élections départementales ont été ainsi  l’occasion  de constater que la fausse alternance entre partis du Système, ce clivage artificiel gauche-droite  restait structurant et gardait une certaine pertinence pour de nombreux Français. Mais cet échafaudage est de plus en plus branlant,  si l’on en juge par le  scrutin du mois dernier    qui a  vu  moins d’un   électeur inscrit sur trois voter pour les formations de l’Etablissement.

 Dans ce contexte, Bruno Gollnisch, comme d’autres,  a  parfois fait entendre quelques divergences, ou, à tout le moins, exprimé des points de vue différents sur tel ou tel aspect de nos prises de position, tant il est vrai que le FN n’est pas une secte.   De sensibilité peut être  moins étatiste en matière économique, pouvant aussi regretter parfois que l’accent mis sur la défense des valeurs traditionnelles  soit moins prégnant qu’avant, Bruno reste aussi fondamentalement  attaché à la défense de la liberté d’expression, à la  lutte essentielle  contre le terrorisme intellectuel, les fausses idoles,  les lois liberticides.

 En l’espèce un  combat pour des  valeurs civilisationnelles, difficile,  clivant certainement,  car il expose particulièrement à l’hystérie hargneuse de la Caste ; mais un combat  mené là aussi depuis toujours par l’opposition nationale.  Toutes choses  qui bien évidemment ne doivent pas brouiller pour autant la clarté du message frontiste visant à répondre   aux désarrois, aux problèmes pratiques, quotidiens, subis par nos compatriotes et encore moins nuire à la cohésion du FN. C’est sur cette ligne de crête que campe Bruno Gollnisch.

 Cette différence d’état d’esprit, d’idéal, entre le Mouvement national  et les partis du Système,  a d’ailleurs été illustrée par le publicitaire, cofondateur de l’agence Euro-RSCG et proche ami de Nicolas Sarkozy,  Jacques Séguéla.  Un fils de pub particulièrement  bien introduit au sein des Etats-majors de l’UMP et du PS. On lui doit notamment la campagne d’inspiration  pétainiste de Mitterrand en 1981 (« la force tranquille », avec son visuel   terroir et clocher , très France éternelle), celle désastreuse de Jospin  en 2002, ou encore  la pathétique  formule : «  celui qui n’ a pas  de Rolex à cinquante ans a raté sa vie »…

 M. Séguéla  se félicite ainsi aujourd’hui  dans le quotidien 20 minutes de la volonté de M. Sarkozy de rebaptiser  l’UMP par « Les Républicains », « le seul nom possible ». « Les Républicains, c’est chargé de sens et d’histoire. Cela rappelle les vertus républicaines, dont la première est de rassembler les Français. C’est porteur d’apaisement ».

 Il propose dans la foulée au PS de se rebaptiser … « Les Démocrates, ou pourquoi pas, les Socialistes ». Un  ravalement de façade nécessaire, un coup marketing nécessaire dit-il,  car  «les Français ne supportent plus (le)  mot (parti) ». « Ils rejettent la classe politique. Ils en ont assez également des sigles, l’UMP, le PS, le RPR. Le FN ne pourra plus renvoyer ces partis dos-à-dos avec la formule UMPS… ». « Entre Républicains et Démocrates, il n’y a pas de place pour (le FN).  Les Patriotes ? C’est guerrier. Tout le contraire de l’apaisement ».

 Puisse M. Séguéla être entendu dans sa volonté de clarifier le débat !  Formations  atlanto-bruxelloises, Républicains et Démocrates d’un côté,  parti-pris sémantique   américanomorphe,  s’inspirant  d’un système états-uniens ou les candidats sont les porte-drapeaux, les prisonniers, les  pions des multinationales, des lobbies divers et variés, qui font et défont les impétrants à la Maison Blanche.  Et de l’autre,  les patriotes du FN  qui se lèvent contre  la mort plus ou moins douce et apaisée de notre nation que portent en germe les politiques de l’UMPS. Voilà l’enjeu, le seul qui vaille:  faire échec au mondialisme, porter  nos idées de renaissance nationale au pouvoir. C’est cet idéal qui lie entre eux les hommes et les femmes du Front National,  anciens ou nouveaux militants,  dans une lutte dont l’importance dépasse de loin nos petits intérêts personnels. Il convient à chacun d’entre nous de ne pas l’oublier.

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