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Obsolète

poissonOn connait  la proximité de vue existant entre électeurs de l’UMP et ceux du FN sur les questions d’immigration, d’insécurité, de défense des valeurs traditionnelles ; sympathisants du parti  dirigé par Nicolas Sarkozy qui se reconnaissent très majoritairement dans les analyses développées par  le FN  sur ces sujets.  Jamais avare de démagogie,  chaussant ses gros sabots pour capter l’électorat droitier et inquiet,   Nicolas Sarkozy avait ainsi annoncé en février, à grand renfort de coup de menton,  une « convention thématique », la première de son nouveau  parti,  sur « l’Islam ». L’islam…Ce sujet  commode trouvé par la droite courbe pour évoquer  les revendications communautaristes…sans remettre en question les causes de celles-ci,  la poursuite de l’immigration de peuplement, le droit du sol, les naturalisations massives… Une lâcheté, une duplicité assez écœurante. Même sous cet angle, le sujet restant clivant chez Les Républicains (LR), cette «  journée de travail sur l’islam » s’est finalement transformée  en « réunion à huis clos » ce jeudi matin…tout ça pour ça…

 Le site de L’Express vient de relayer  une étude de  sondages  réalisée par Marek Kubista. Il s’interroge cette fois sur le fait de savoir si une autre convergence n’est pas en train d’apparaitre entre les  électorats  LR et  FN  «  sur les questions de politique étrangère à travers l’exemple du conflit russo-ukrainien » .  Que ce soit par opportunisme ou  par conviction, « nombreux sont les responsables de l’UMP à s’être exprimés au cours des derniers mois avec des accents fortement russophiles, à tel point que des personnalités comme Alain Juppé s’en sont ouvertement inquiétées ».

M. Kubista en veut notamment pour preuve la « tribune cosignée par 60 parlementaires UMP et UDI et publiée le 8 mai dans Le Figaro, Gérard Longuet et Thierry Mariani déclaraient que le boycott par François Hollande de la cérémonie de commémoration des 70 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale à Moscou serait vécu comme une insulte et un mépris par le peuple russe. Une tonalité de discours sensiblement proche de celle utilisée par les responsables frontistes qui ne cachent pas leur admiration pour Vladimir Poutine ».

 Une admiration que semble pour le coup partager François Fillon.  Au sein d’une droite qui s’est très largement  rangée sous la bannière de Washington,   accepte largement  comme le PS  la vassalisation de notre pays aux intérêts américains –l’attitude de dhimmitude des élus « Républicains » face notamment au très nocif traité transatlantique en témoigne-,  il  garde pour sa part  une certaine russophilie d’essence gaulliste. L’ex Premier ministre  a d’ailleurs noué   au fil du temps  des relations assez intimes avec  le président russe.  C’est ce même Fillon,  suscitant alors la désapprobation de ses « amis »,  qui    exhortait  ainsi la France,  en septembre 2013, invité du forum de Valdaï par son « cher   Vladimir », à retrouver son « indépendance » dans la crise syrienne…Reste que si M. Fillon est de tous les prétendants à la primaire de son parti qui désignera son candidat à la présidentielle de 2017 certainement le moins atlantiste, il a également aucune chance de l’emporter…

 Une indépendance qui n’est pas le fort non plus des syndicats français, tous  inféodés au-delà de leurs  divergences particulières, à une idéologie progressiste dont le tronc commun est le rejet des idées nationales… pourtant plébiscitées particulièrement par les travailleurs Français et les catégories populaires.

 Centrales syndicales (CGT, CFDT, UNSA, Sud-Solidaires) qui lancent un nouvel  appel à « vivre ensemble, travailler ensemble ». Un  texte de dénonciation du  FN, « premier parti ouvrier de France », dont l’idée a germé avec la manifestation « Je suis Charlie » du 11 janvier explique  le secrétaire général de l’UNSA, Luc Bérille.

 Un « appel »  dans lequel les apparatchiks du syndicalisme réaffirment avec cet emploi de la langue de béton qu’ils affectionnent, qu’« au-delà de leur diversité, ils partagent les principes de la République et les valeurs de la démocratie ». Rien  de nouveau sous le soleil en fait,  puisque ce long et laborieux  tract de huit pages s’inscrit dans la ligne du texte commun pondu en 2011 dans lequel ils assenaient déjà que  « la thèse de la préférence nationale, est antinomique avec les valeurs fondamentales du syndicalisme » (sic).

Notons tout de même ici  la singularité de  Force ouvrière (FO)   qui a refusé de s’associer à ce texte. « Nous préférons un combat utile, réel, à un peu d’agit-prop sur un sujet éminemment politique » a  expliqué son secrétaire national Pascal Pavageau. Une manière  de botter en  touche qui fait preuve d’un certain pragmatisme et s’explique certainement par le fait que , selon la dernière étude de Harris Interactive pour l’Institut de l’entreprise, FO est le syndicat qui abrite(rait), de très loin,  le plus de sympathisants FN. 37% des  personnes se disant proches de FO seraient  ainsi  « les plus susceptibles de voter FN ».

 «C’est du flan, du n’importe quoi !» a affirmé  M. Pavageau,  bien forcé de réagir…. Ce dernier n’ignore pas, comme son patron Jean-Claude Mailly,   que sa centrale, issue d’une scission après guerre  avec le CGT pro soviétique,  et alors  financée comme telle indirectement   par la CIA,  est contrôlée de longue date par des militants  trotskystes issus de la mouvance lambertiste et la maçonnerie d’extrême gauche. Bref qu’elle n’est pas un fief national.

 Pour autant, Jean-Daniel Lévy, directeur  de Harris,  souligne également qu’au terme de ce sondage, il apparaît plus largement   que les personnes se déclarant proches d’un syndicat ont plutôt moins tendance à voter FN que l’ensemble des Français : 18 %, contre 25 %, au premier tour des élections départementales de mars dernier.

 Ce qui confirme et explique  plus largement la désaffection, la méfiance, la mauvaise opinion   des français vis-à-vis des syndicats, les salariés de notre pays étant ceux qui ont un des taux de syndicalisation le plus faible de tous les pays occidentaux. Un autre signe, un de plus,  constate  Bruno Gollnisch,  du rejet croissant de toutes les  structures d’encadrement et  parties prenantes d’un Système  qui a atteint son seuil d’obsolescence.


 

 

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