C’est aussi au nom de « l’antiracisme », notion étirable à l’infini, qu’il nous est demandé aujourd’hui de condamner le vandalisme dont a été l’objet « l’œuvre » d’Anish Kapoor, dans les jardins de Versailles –voir notre article en date du 10 juin . Ce grand morceau d’acier rouillé en forme de conque et trônant au milieu de rochers, intitulé « vagin de la reine » ou « Coin sale» (dirty corner) par l’artiste, a été aspergé de peinture jaune dans la nuit de mardi à mercredi par des inconnus.
Dans Le Figaro, M. Kapoor affirme que « si cet acte de vandalisme dit quelque chose, cela parle plus d’une certaine intolérance qui apparaît en France que d’art quel qu’il soit. Le problème me semble plus politique qu’autre chose, il renvoie à une fraction que l’on me dit très minoritaire pour laquelle tout acte créatif est une mise en danger d’un passé sacralisé à l’extrême (sic) pour des desseins qui n’ont rien d’artistique (…). Je pense qu’au moins 8% à 10% des Français ne sont pas des Français de souche. Ils viennent du monde entier. Comme les artistes qui apportent avec eux leurs questions, leurs formes, leurs métaphores, leur langage ».
Une tirade assez convenue, qui évite de s’interroger sur la pertinence d’une forme de vandalisme visuel d’un certain art contemporain, sur l’éventuelle incongruité à l’inviter à s’installer partout. Invitée du dernier raout du très mondialiste Club Bilderberg –voir notre article en date du 15 juin- , Catherine Pégard, ex conseillère de Sarkozy, présidente du château de Versailles, ne se pose pas ce genre de questions. Elle ou d’autres nous expliqueront certainement que ne pas cautionner l’installation de cet immense « coin sale » dans la perspective du grand canal s’apparente à du cryptofascisme et revient à refuser le sens de l’histoire…
Au nom de l’antiracisme toujours, puisqu’il ne s’agit pas de remettre en cause le bien fondé de l’immigration de peuplement, l’ex Premier ministre et ponte des Républicains, Jean-Pierre Raffarin, a proposé mardi d‘implanter des familles d’étrangers dans « les zones rurales ». Là dit-il où se pose « un problème de déficit démographique ». Ses familles non européennes viendraient ainsi « sauver des territoires» selon la logorrhée habituelle du lobby immigrationniste. Celui là même que l’on voit à l’œuvre au sein des instances de l’Europe de Bruxelles nous expliquant qu’hors l’immigration massive, point de salut pour l’Europe vieillissante…
Bref constate une nouvelle fois Bruno Gollnisch et Marine, Nicolas Bay, ou encore Stéphane Ravier se sont émus tout comme lui de cette annonce de M. Raffarin, au nom d’une analyse simpliste, à courte vue, du fait d’une incompréhension sidérante de ce qu’est l’identité française et européenne, on promeut une nouvelle fois la substitution de population. Et ce, en lieu et place de ce que commanderait la sagesse et un patriotisme basique, à savoir la promotion d’une politique nataliste autochtone et d’accueil de la vie…
A dire vrai Jean-Pierre Raffarin et ses clones des Républicains ou d’ailleurs sont en quelque sorte les Anish Kapoor de la politique. Qu’il nous soit permis de nous revendiquer de l’héritage d’un Auguste Rodin, d’un Aristide Maillol ou d’un Paul Belmondo.