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Ils sont vraiment mauvais !


pinochioLes sondages  étaient tous affirmatifs : l’AKP, le parti «islamo-conservateur » du chef d’Etat Turc Recep Tayip Erdogan allait être balayé aux élections législatives de ce dimanche. Il a pourtant remporté une victoire assez éclatante. Un soutien populaire réaffirmé qui confortera, selon ses opposants locaux ou européens, la dérive autoritaire du régime, voire la «mégalomanie» de M. Erdogan. Photographie plus ou moins nette et précise, à un instant t, de l’opinion, les sondages ne sont ni infaillibles, ni paroles d’évangile. Il faut les analyser avec le recul nécessaire, ne pas se dissimuler la marge d’erreur, de subjectivité qu’ils contiennent invariablement. Ainsi l’enquête Odoxa réalisée pour iTELE et Paris-Match publiée vendredi, pourrait être aussi bien perçue comme la matérialisation d’une méfiance persistante de beaucoup de nos compatriotes vis-à-vis du FN, que comme une manifestation du fort rejet du parti socialiste par une large majorité de Français. Electeurs qui souhaiteraient que le PS ne se maintienne pas au second tour des élections régionales ou fusionne avec les listes de droite, en cas de triangulaire avec le FN et Les Républicains. A la question : «Si dans certaines régions, au premier tour des régionales, le candidat socialiste arrivait nettement derrière le candidat de la droite et celui du Front National ? », les sondés répondent ainsi qu’ils souhaitent le désistement (33%) ou la fusion (27%) des listes socialistes avec celles de droite face au Front National. D’après ce même sondage, 62% des personnes interrogées se déclarent «plutôt inquiet(e)s» à l’idée que le FN l’emporte dans une ou plusieurs régions, 37% se disent a contrario «plutôt satisfaits » par cette perspective (dont 46% des ouvriers et 47% des Français vivant « dans la France périurbaine »).

Une autre enquête publiée le 29 octobre, TNS Sofres-OnePoint pour Le Figaro, RTL et LCI, crédite le FN d’une moyenne de 28% des voix aux prochaines élections régionales, devant la coalition LR-Modem-UDI-PCD (27%), le Parti socialiste (21%), les listes EELV et leurs alliés d’autres obédiences écolo-gauchistes (8%), FG-PCF (6%), LO (1%) et DVG (1%). Mais là encore, il faudra scruter de près le poids de l’abstention sachant que 41% des personnes interrogées se déclarent «pas intéressées» par ce scrutin.

Jouant le registre de la  force tranquille, de  la sérénité, regrettant l’époque bénie de la tranquille cogestion et alternance entre la gauche et la droite européiste, Jean-Christophe Cambadélis a affirmé dimanche sur BFMTV que le Front National «est surcoté et ne gagnera aucune région» aux élections. «La bataille se joue entre le PS et Les Républicains». «Les mêmes sondeurs nous avaient pronostiqué la victoire du FN aux départementales dans l’Aisne et dans le Vaucluse. Ça ne s’est pas passé (…) Il y a une protestation, ce n’est pas pour autant que cela se transformera en vote». Le premier secrétaire du PS a néanmoins affirmé qu’en cas de victoire de l’opposition nationale en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, «ce serait un échec collectif de toutes les formations, des Républicains jusque l’extrême gauche». «Tout le monde devra faire son examen de conscience. Nous, nous avons mené la bataille contre l’extrême droite et pour l’unité de la gauche», a-t-il répété.

Examen de conscience, ou à tout le moins un minimum de réflexion, qui aurait aussi permis Bruno Bonduelle, «militant européen de la première heure», « ancien patron, à l’origine d’un empire industriel » de ne pas publier «la tribune intitulée No pasaran (sic)  à paraître cette semaine dans une revue économique régionale» indique le site du Monde. «Le problème, si le FN passe, c’est l’image de la région vis-à-vis des investisseurs étrangers, craint Bruno Bonduelle. Tous les médias du monde vont titrer sur Une région massacrée par la désindustrialisation.»  Et cette désindustrialisation, ce massacre M. Bonduelle qui en sont les responsables, sinon les  soumis à l’euromondialisme bruxellois et autres militants européens de la première heure  qui se sont succédés au pouvoir?

Examen de conscience, minimum de réflexion  qui auraient été là  aussi les  bienvenus de la part de Gaspard Gantzer, «conseiller chargé des relations avec la presse, chef du pôle communication, à la présidence de la République ». Ce pro de la com (sic) a encore ridiculisé François Hollande avec une énième Opération Potemkine dans le cadre du programme baptisé «à la rencontre des Français ordinaires»… Il s’agit de casser l’image véhiculée  par le livre assassin de l’ancienne compagne de M. Hollande, celle d’un président éloigné du peuple, voire méprisant pour les « sans-dents. »

L’irruption présentée comme spontanée du président Hollande pour prendre un café chez une sympathique retraitée, Lucette Brochet, à Vandœuvre-lès-Nancy, avait fait le tour des médias le 29 octobre.  Manque de chance,  ladite opération de propagande a été victime d’une classique vérification des faits (un fact checking disent les cuistres ou les propagateurs de  la langue de l’Empire dans les médias français) opérée par BFM TV.

« Lucette» (à qui M. Gantzer a oublié de dire qu’il ne fallait pas vendre la mèche ?) a raconté à plusieurs médias comment elle a été préparée, entraînée par les conseillers de l’Elysée avant la visite du président dans son modeste appartement. Et notamment les sujets tabous à éviter : «J’avais une idée, c’était de dire qu’il (François Hollande, NDLR) s’occupait beaucoup des immigrés, mais pas des clochards qui crèvent dans la rue. Mais ça, il fallait pas que je le dise », raconte notamment Mme Brochet qui, harcelée depuis par les journalistes, a trouvé momentanément refuge chez sa fille…

Entre ce que M. Hollande ne veut pas (ou ne doit pas) entendre et ce qu’il ne dit pas cela fait beaucoup de choses. Une forme de déni du réel constate Bruno Gollnisch, qui n’est pas sans rappeler celui de Nicolas Sarkozy, autre grand manipulateur médiatique. Exemple parmi des dizaines d’autres, le président des Républicains s’est prononcé ce mardi devant les cadres de son parti pour la création, afin de lutter contre l’insécurité le terrorisme, la délinquance, d’un grand « ministère de la sécurité intérieure », qui réunirait police, gendarmerie, administration pénitentiaire et douanes. Une proposition qui ne manque pas de sel de la part d’une homme  qui  a supprimé 13 000 postes   au sein des forces de l’ordre lors de son quinquennat

Déni du réel et ou mauvais calcul qui l’ont aussi rendu responsable de la destruction de la Libye avec les conséquences islamo-terroristes et migratoires que nous connaissons, outrepassant les conventions de l’ONU et bafouant pour se faire les engagements qu’il avait pris auprès de Vladimir Poutine auquel il a rendu visite la semaine dernière. Président russe qui  n’a certainement pas oublié non plus que M. Sarkozy demanda à ses députés de voter en faveur des sanctions contre la Russie.

Cette soumission à l’atlantisme, cette pusillanimité du «champion» de la « droite » se retrouve chez M. Hollande. Dans une tribune publiée dans Le Figaro, le sénateur belge Alain Destexhe rappelle que l’actuel chef de l’Etat n’a pas réagi quand le président turc Erdogan, en meeting à Strasbourg le mois dernier, «invité sur le sol français, s’est permis d’insulter le pays hôte, ce qui a été peu relevé et n’a pas suscité la moindre protestation du gouvernement français ».

« (M. Erdogan)  a condamné, avec virulence, la réponse européenne à la crise des migrants et a présenté la Turquie comme le défenseur de la vraie civilisation face à une Europe rongée par la xénophobie, l’islamophobie et le racisme. La foule (…) a copieusement hué ces Etats donneurs de leçons. Les autorités françaises et européennes, apathiques et indignes, se sont laissé fustiger sans réagir! Peut-on imaginer une seule seconde François Hollande tenant un meeting électoral pour les expatriés français à Istanbul au cours duquel il critiquerait ouvertement la politique turque? ». Posez la question…

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