Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Une question d’étiquette

caspar david friedrichInvité hier  de Ruth Elkrief sur BFM TV, le président socialiste de l’Assemblée nationale,  Claude Bartolone,  a lui aussi rejeté l’idée avancée par Manuel Valls d’une  fusion  des listes de gauche et de droite pour « faire barrage au FN ». Une opposition patriotique en tête au premier tour des régionales  et une  fusion des listes serait  une « version Apocalypse now » des élections a affirmé M Bartolone. Rassurons la rue de Solferino, nous ne  saurions confondre le colonel Kurtz avec le Premier ministre, même si ce dernier envoie régulièrement, y compris dans le domaine du langage corporel, des signaux qui ne manquent pas d’inquiéter nos compatriotes… Autre sujet d’angoisse pour les Français, d‘autant que tous les indicateurs ont viré au rouge écarlate en 2015,  celui de l’explosion de la délinquance. Malgré la méthode Coué, les mensonges de cet exécutif,  les coups de menton du duo Manuel Valls-Bernard Cazeneuve, la réalité s’avère catastrophique. En  novembre 2014, M. Valls jurait que  « pour la première fois en six ans (avait été enregistré)  une baisse du nombre de cambriolages dans notre pays »,

Or, la publication  ce vendredi de la  la dernière enquête de victimation par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) est un désaveu cuisant pour ce gouvernement  qui fait aussi mal dans ce domaine  que la droite sarkozyste au pouvoir. D’après l’ONDRP, 568 000 foyers  ont été victimes d’un cambriolage dans leur résidence principale pour l’année 2014 (520 000 en 2013). Il est enregistré également une très forte  hausse des violences physiques (hors vols), et notamment celles subies par les femmes, lesquelles ont concerné plus d’un million de nos compatriotes (1  011 000,  contre 860 000 en 2013).   Pour l’ensemble de la population, les violences physiques et sexuelles déclarées repassent la barre des 2 millions pour la première fois depuis 2008/2009.

Selon, cette même enquête,   le pourcentage de personnes interrogées citant  le terrorisme comme le  problème principal  fait un bond assez spectaculaire, de  de 2,6 % à 17,7 %, préoccupation arrivant deuxième derrière le chômage

Terrorisme  qui a frappé  hier  le Liban multiculturel : selon le dernier décompte 43 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans un double attentat suicide revendiqué par  l’Etat islamique  dans un quartier chiite de  la banlieue sud de Beyrouth. Si les chiites ont déjà été visés par l’EI au Liban ces derniers mois, il s’agit de  l’attentat le plus sanglant mené dans la capitale libanaise depuis la fin de la guerre civile il y a un quart de siècle.

Du terrorisme « physique », mais aussi « intellectuel » et « économique »,  il est question ces derniers jours avec  la décision prise mercredi  lors  d’une réunion  des commissaires européens à Bruxelles, au nom des 28 Etats membres,  d’ étiqueter les produits originaires des colonies israéliennes. Il s’agit de rappeler, Bruno Gollnisch a déjà évoqué cette situation,  que celles-ci sont  illégales au regard du droit international. L’UE  ne reconnait pas comme  faisant partie intégrante  de l’Etat hébreu  les territoires occupés depuis 1967 par les colons juifs,  à  Jérusalem-est comme en  Cisjordanie, nommée Judée-Samarie par ces mêmes colons et leurs soutiens. Ledit étiquetage a été jugé « discriminatoire » par  le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes, Emmanuel Nahshon.

Bruxelles a pris grand soin d’expliquer  qu’elle n’entendait pas  encourager  le boycott des produits israéliens  et  qu’il s’agissait  d’une mesure technique. En effet,  l’accord d’association entre l’UE et  Israël prévoit un régime tarifaire préférentiel  pour les importations de produits israéliens. Mais il y a  une certaine logique juridique  à ce que   les colonies juives  ne puissent  pas bénéficier d’un tel avantage , puisqu’elles sont considérées comme  hors-la-loi.

Bref,  l’’industrie alimentaire des pays  de l’UE devra désormais mentionner l’origine précise des produits sur les étiquettes, alors qu’auparavant il état simplement indiqué que les produits issus des colonies juives venaient seulement de l’État d’Israël.

Blogueur sur le site de l’Obs, Pascal Riché, évoquant cette affaire,  s’est ému de ce qu’ «en érigeant le point Godwin au rang d’outil de communication d’Etat, Benjamin Netayahou ne rend service ni à l’intelligence, ce qui n’est pas très grave, ni à la mémoire, ce qui l’est d’avantage. Dès qu’une critique est faite aujourd’hui contre sa politique, il dénonce le fléau de l’antisémitisme et évoque les heures les plus sombres de notre histoire, contribuant ainsi à banaliser l’un et l’autre. »

Il fait ici allusion à la vidéo diffusée par  le Premier ministre israélien  « dans laquelle il déclare que l’étiquetage des produits de l’Etat juif par l’Union européenne réveille de sombres souvenirs. Les mots sont choisis pour que le sous-entendu soit clair : l’étiquetage est mis sur le même plan que l’étoile jaune. »

« La France, de son côté, entretient une position extrêmement ambiguë sur la question : c’est le seul pays d’Europe où l’appel au boycott des produits israéliens est interdit et même puni, comme deux arrêts de la cour de cassation viennent le rappeler (…). Visiblement, le gouvernement actuel n’est pas très au clair avec ce débat. A notre connaissance, ni Christiane Taubira, ni Laurent Fabius, ni Manuel Valls ne se sont prononcés sur cette question de la pénalisation du boycott. Et ce n’est pas un hasard si les mêmes sont tout aussi discrets aujourd’hui sur l’affaire de l’étiquetage Made in Colonies».

A l’approche  des élections, comptons sur les socialistes, champions du clientélisme électoral et du communautarisme  boutiquier,  pour ne vouloir froisser personne,   «sionistes» comme  électeurs  musulmans et/ou arabes chez lesquels cette  question  est passionnelle.

Connu pour son sionisme assumé, l’essayiste Guillaume Faye s’est penché en septembre sur son blogue j’ai tout compris sur l’avenir d’Israël, appellation d’origine contrôlée qui n’a pas le même sens pour tous… Il  s’est montré  très pessimiste, au vu des  évolutions démographiques au sein des quatre grands groupes structurant  l’Etat hébreu : « la proportion numérique de ces quatre populations s’exprime ainsi, de 1990 à 2018 (dans 3 ans) : sionistes laïcs, de 52% à 38% ; sionistes religieux : de 16% à 15% ; juifs ultraorthodoxes, de 9% à 22% ; Arabes, de 23% à 25%. Citoyens juifs ultraorthodoxes et arabo-musulmans s’approchent donc de la moitié de la population et la dépasseront d’ici 10 ans ».

« (…)  Reuven Rivlin, le président israélien (…) a averti, à propos des jeunes de ces quatre communautés :  non seulement ils ne se côtoient pas mais ils ont été éduqués selon des valeurs et une conception de l’État d’Israël radicalement différentes . À la perte d’unité et de ciment ethno-national (fractures internes) dans un pays encerclé s’ajoute un risque de déclassement économique et technologique pour Israël. En effet, les deux populations en forte croissance, les haredim juifs orthodoxes et les Arabes israéliens connaissent les plus fort taux de sous-emploi, de pauvreté, d’assistanat et d’absence de formation universitaire et technologique.»

« Autre problème : le poids croissant des arabes musulmans – dont la majorité ne porte ni le judaïsme, ni les Juifs, ni le sionisme dans son cœur – en Israël même et dans l’ensemble Israël–Territoires palestiniens. Dans le premier ensemble on dénombre 8,4 millions d’habitants dont 5,7 millions de Juifs et 1,75 millions d’Arabes ; dans le second, (le  Grand Israël, selon le vocabulaire de la droite nationaliste qui voudrait l’annexer), on compte 12,8 millions d’habitants dont 6,3 millions de Juifs et 6,3 millions de musulmans, citoyens arabes israéliens et Palestiniens. Les seconds ont une natalité supérieure, élément fondamental de l’équation ».   

« Nulle part au monde affirme Guillaume Faye, on ne peut construire une nation unie et stable avec des populations différentes et a fortiori antagonistes. Chacun chez soi : le précepte aristotélicien – qui n’est suivi que par les confucéens et taoistes asiatiques ! – vaut pour toute l’humanité (…). Ofer Zalzberg, du Crisis Group, remarquait que la plupart des juifs orthodoxes et des citoyens arabes, ne font pas leur service militaire, ne chantent pas l’hymne national et ne saluent pas le drapeau. Le patriotisme sioniste, moteur d’Israël depuis les prolégomènes idéologiques de Theodor Hertzl, serait-il en panne ? (…). »

« On ne peut pas, comme l’avait vu Carl Schmitt, maintenir une nation ou un projet historique s’il n’y a plus consensus. De manière émouvante, des juifs israéliens et des intellectuels palestiniens essaient depuis longtemps de donner l’exemple de l’entente, de la concorde pacifique (…). Le problème, c’est que jamais dans l’histoire, on n’a vu cohabiter deux peuples sur une même terre, ni deux vérités antagonistes. Surtout quand l’islam détermine une des deux… Une maison commune héberge une même famille et non pas deux. L’ignorance de l’anthropologie signe l’impuissance du politique. »

Si la conclusion de M. Faye pourra sembler bien abrupt à certains, et au delà des opinions de chacun sur ce conflit israélo-palestinien,  elle nous invite aussi à nous interroger sur l’avenir de l’Europe. D’abord à la lumière de notre démographie autochtone insuffisante sur fond d’invasion  migratoire, plus largement au regard du travail de sape mené par le nouvel  ordre mondial  contre nos système immunitaires,  notre culture, nos valeurs notre civilisation,    les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets.

La question  cruciale de la substitution de population  se pose en France depuis des années.  Elle agite maintenant également l’Allemagne. Celle-ci grâce aux largesses de Mme Merkel,  va accueillir  au moins un million de migrants cette année…mais combien seront-ils dans dix ans sachant que  le regroupement familial permet  en toute légalité  de maintenir les vannes ouvertes ?  L’identité d’une  nation c’est autre chose qu’une étiquette abstraite. 

 

 

Quitter la version mobile