Beata Szydlo, à, la tête d’un gouvernement qui est entré en fonction dans la foulée des élections du mois d’octobre dernier, a tenu à expliquer deux reformes jugées « controversées » par les européistes et autres démocrates progressistes, à savoir, celles de la Cour constitutionnelle et des médias publics.
La loi sur la Cour constitutionnelle était «nécessaire pour corriger une loi non-démocratique prise par le gouvernement précédent». «Mon parti n’a jamais voulu dominer le tribunal constitutionnel, mais uniquement rétablir un certain équilibre». Quant à celle sur les médias publics, elle «ne lèse pas les règles européennes». «C’est une tentative de rétablir leur neutralité, il n’y a pas d’atteinte à la Constitution», a précisé Mme Szydlo. « Je suis venue ici parce que j’ai un grand sens des responsabilités, mais j’ai vraiment un sentiment d’injustice. La Pologne est un pays démocratique, ces débats sont dégradants, ils n’ont pas de sens », a-t-elle conclu.
Toujours d’une kolossale finesse, Martin Schulz, le président socialiste allemand du Parlement, n’avait pas hésité à dénoncer il y a quelques semaines la «poutinisation » de la Pologne. Dans sa bouche ce n’est bien évidemment pas un compliment. Certes Vladimir Poutine a été réélu démocratiquement à une large majorité, a restauré la fierté de son pays, son rôle sur la scène internationale, a puissamment contribué à le sauver du chaos et de sa vente à la découpe à des intérêts étrangers… Autant de tares poutiniennes peut être pour herr Schulz ? Mais fermons la parenthèse.
Quand bien même les relations entre la Pologne membre de l’Otan et la Russie sont assez délicates, pour toutes les raisons historiques que l’on sait, l’eurodéputé libéral belge Guy Verhofstadt a émis le même son de cloche que M Schulz. Il a lui aussi fustigé le «(démantèlement du) système de contrôle démocratique» auquel se livrerait un gouvernement polonais qu’il accuse de faire le jeu du président russe.
Le Monde a fait part de la gêne des «institutions européennes» qui «semblent en tout cas très inquiètes et embarrassées par ce bras de fer qui s’est enclenché avec la Pologne. Et ce d’autant plus qu’elles sont déjà confrontées à une situation inédite et dramatique de poly-crises (migrants, terrorisme, référendum britannique, etc), selon l’expression de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne (…). à Bruxelles, beaucoup considèrent cette stratégie de la fermeté comme très risquée et, de nature, si elle paraît trop intrusive (sic) , à alimenter le discours eurosceptique du gouvernement ». Et à conforter, ajouterons-nous, les critiques de ceux qui constatent que cette Europe qui n’avait pas de mots assez durs pour conspuer par exemple la « démocratie autoritaire » de Viktor Orban, a pourtant une conception assez curieuse du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à décider eux-mêmes, à rester eux-mêmes.
Bien sûr, Bruno Gollnisch se félicite que la Pologne rejoigne le camp de la résistance aux diktats progressistes, cosmopolites, internationalistes, immigrationnistes comme dernièrement la Hongrie ou la Slovaquie. Les députés nationaux, patriotes, ont critiqué vivement les attaques contre le gouvernement du parti droit et justice, qui est une émanation directe, légitime, du vote souverain du peuple polonais, telle qu’il s’est exprimé dans les urnes.
Les instances bruxelloises, à l’instar d’une certaine gauche française, des cénacles mondialistes, restent pétries par le fameux dogme révolutionnaire : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté». De « leur» liberté bien sûr…