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D’Athènes à Calais c’est bien ce Système qu’il faut changer !

athenesIl y a un an tout juste, Alexis Tsipras,  héros de la gauche  anticapitaliste et/ou eurosceptique, arrivait au pouvoir à Athènes. Alors qu’un  sondage publié vendredi  indique que 85% des Grecs sont mécontents de l’action de leur  gouvernement,  la correspondante du quotidien  Libération, Maria Malagardis, constate «qu’il semble loin le temps ou (M. Tsipras) promettait de  renouer avec l’espoir!». Désormais «les agriculteurs qui ont sorti leurs tracteurs dans la rue et agressent les députés ou les permanences de Syriza ne sont pas les seuls à manifester leur colère. Avocats, médecins, artistes, commerçants, retraités et même handicapés sont tous descendus dans la rue depuis une semaine.» La parole est donnée à l’analyste politique Georges Seferzis : «Tsipras a échoué à mettre un terme à l’austérité, mais se présente toujours en Grèce comme le défenseur des plus faibles. Le problème, c’est que son dernier projet de loi écrase d’impôts et de hausses de cotisations sociales les petits entrepreneurs et les agriculteurs, qui forment le cœur de l’économie grecque. La réalité de la Grèce ce ne sont pas seulement les indigents, c’est surtout cette petite classe moyenne qui a l’impression de trinquer une fois de plus. »

«Tsipras lui-même a-t-il changé ? Ou bien n’est-il que le général vaincu d’un pays à la souveraineté limitée ?». Ce qui est certain  c’est que lui même et son parti Syriza  étaient  portés par les espoirs d’un peuple grec très durement tabassé, paupérisé,  par les diktats financiers de la troïka BCE-FMI-Commission européenne. Hellènes qui payent aussi actuellement  au prix fort, souligne Bruno Gollnisch, car «l’Europe» n’est pas seule responsable de tous les  maux,  les conséquences  de décennies  de mauvaises  habitudes, de gabegie, de tricherie, de corruption, de gestion fantasque des comptes publics qui caractérisèrent la société grecque, notamment lors des années de règne du  Pasok (parti socialiste).

Le  référendum du 5 juillet de l’année dernière a vu  les électeurs  soutenir  M. Tsipras (qui avait mis son mandat en jeu)  en votant Non  (à 61 %)  à la proposition de réformes formulée par les créanciers du pays. Le  parti au pouvoir a aussi remporté les élections  législatives de septembre,  marquées cependant par une très sensible montée de l’abstention.

Bref,  malgré  sa  capitulation  finale  devant les préteurs, la  trahison  des électeurs (8 jours après le référendum…), ses reniements, ses démissions,  son refus de se libérer de l’euro qui asphyxie inexorablement son pays,  M. Tsipras  gardait vaille que vaille la confiance du peuple grec…faute de mieux ?

Sur le site du magazine Causeur, analysant les législatives de septembre, l’économiste Jacques Sapir notait néanmoins «qu’il n’y a pas d’avenir pour la Grèce tant qu’elle reste dans la zone Euro et tant qu’elle ne fait pas défaut sur une part importante de sa dette. Ceci commence à se dire tant aux FMI que dans les couloirs de l’Union européenne. Le dossier grec est donc toujours sur la table. Même si, aujourd’hui, d’autres problèmes sont en train de focaliser l’attention, comme la crise des réfugiés.»

M. Sapir ne croyait pas si bien dire et la crise des migrants est plus actuelle que jamais, et s’expose de manière particulièrement emblématique à Calais. Cette fin de semaine, le maire (LR)  Natacha Bouchart manifestait avec des commerçants de la ville pour exiger un «  moratoire sur les taxes des commerçants du Calaisis » en raison d’ « une forte baisse de l’activité.» Celle-ci est due, comme chacun le sait, à l’explosion du nombre des clandestins traînant dans les rues  et créant un climat de peur, de violences et de tensions dans la commune. Samedi  toujours, des Collectifs de soutien aux migrants ont  organisé une autre manifestation qui a réuni  environ 2000 personnes, en présence  du  député écolo-gauchiste Karima Delli (EELV) et de Philippe Poutou, une des figures du   groupuscule trotskyste NPA.

Occasion offerte  à l’extrême gauche (antifa et autres casseurs appartenant à la mouvance internationaliste  No Borders)  de se livrer à des déprédations.  26 immigrés clandestins et 9  militants  No Borders   ont été interpellés après s’être introduit à l’intérieur d’un ferry britannique dans le port de Calais.  Située en centre-ville, la statue  du Général De Gaulle et d’Yvonne de Gaulle  a été dégradée par un tag «Nik la France» pendant la manifestation d’extrême gauche. Une action qui a  suscité  les réactions forcément indignées du président du Conseil régional  Xavier Bertrand et de Mme Bouchart… bien forcés cette fois  de sortir de leur silence.

Le Figaro l’indique  à ses  lecteurs, « le mouvement des No Borders est apparu en Allemagne dans les années 90. Depuis 2009, il apporte un soutien inconditionnel aux migrants de la Jungle qui souhaitent rejoindre la Grande-Bretagne. Les activistes aident ainsi les migrants de Calais à s’installer, à entreprendre des démarches administratives et ouvrent parfois des squats pour les accueillir. D’après le ministère de l’Intérieur, qui surveille de près le mouvement, ces anarchistes sont d’origine française, allemande et hollandaise. La presse outre-Manche évoque également la présence de nombreux militants britanniques dans leurs rangs.»

Les propos du porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre Henry Brandet, sont rappelés pour l’occasion : «ll y a des militants No Borders qui ont été identifiés (…) qui profitent du désarroi, de la détresse de ces migrants, qui instrumentalisent cette détresse, et les poussent à faire n’importe quoi»,  «il y a derrière la détresse de ces migrants un certain nombre de personnes irresponsables qui instrumentalisent cette misère à d’autres fins qu’à des fins humanitaires.»

La violence  des No Borders, petits pions qui instrumentalisent de pauvres immigrés mais qui sont tout autant instrumentalisés, répond en quelque sorte symétriquement à celle d’un capitalisme financier, spéculatif,  apatride,  mondialisé. Lui aussi est sans foi ni loi,  lui aussi prône la disparition  des  souverainetés nationales, des frontières,  la libre circulation sans frein des personnes, des biens  et des capitaux. D’Athènes à Calais c’est bien ce Système là dont il convient de changer !  

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