Fidèle de Manuel Valls et fan absolu de Mylène Farmer (et non pas l’inverse mais ça ne manque déjà pas d’inquiéter !) Jean-Jacques Urvoas, jusqu’alors président de la commission des lois de l’Assemblée, se signale depuis assez longtemps à notre attention. Il fut ainsi au nombre des zélés socialistes et autres officines dites antiracistes a vouloir que la justice tape plus lourdement sur les élus coupables de soi-disant «dérapages» (suivez leur regard…), afin d’imposer une pensée normalisée, le politiquement correct aux Français dans le débat public.
Avant de se voir refiler le bâton boueux de la formulation de la loi sur la déchéance de la nationalité, le président de la commission des lois Urvoas fut aussi le rapporteur à l’Assemblée nationale de la loi sur le renseignement. Et notamment de la surveillance d’internet qui légitime un flicage généralisé des Français et évince le juge et la justice en matière d’écoute.
Adopté l’année dernière en surfant alors sur l’émotion suscitée par les assassinats de janvier 2015 à Paris, la dangerosité pour nos libertés de ce texte législatif fut pointée à l’époque par la présidente du FN.
«A chaque fois qu’on est face à un danger terroriste, au lieu de se concentrer sur les gens qui sont dangereux, on considère qu’il faut surveiller l’intégralité des citoyens. Je pense que ça peut faire l’objet de dérives qui sont dangereuses et je crois surtout que c’est totalement inefficace. Marine avait implicitement relevé que « cette loi de surveillance d’internet ne viserait pas à lutter contre le terrorisme mais en réalité à tenter d’empêcher la diffusion des idées » nationales et patriotiques qui suscitent l’hostilité de la Caste au pouvoir. Or, poursuivait-elle, « Je pense que nous sommes tous attachés à la démocratie et que nous devons tous défendre la liberté de la diffusion des idées » Bref, Jean-Jacques Urvoas n’a pas été choisi au hasard, et il y a tout lieu de penser qu’il partage , si ce n’est les pulsions totalitaires, du moins les obsessions inquiétantes d’un Manuel Valls.
Il s’agit de trouver le bon équilibre entre respect des libertés et protection des Français, ce que Charles Péguy relevait déjà dans une célèbre formule reprise il y a peu par Eric Zemmour : « Si l’Etat est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons. »
Or, force est de constater le rejet par les Français de ceux qui incarnent ce Système, mais un rejet couplé avec une forte demande d’autorité. Le CEVIPOF a rendu public il y a quelques jours sa grande enquête annuelle sur «la confiance des Français », réalisée fin décembre 2015 auprès d’un panel de 2.000 personnes.
88% des personnes interrogées exprimaient de la lassitude. 67% estiment que la démocratie ne fonctionne pas bien ; 81% font part de leur désenchantement à l’égard des politiciens (54% de la déception, 20% du dégoût, 5% de la détestation. 88% des sondés estiment que «les responsables politiques ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme eux». 82% ont une vision négative de la politique (39% de la méfiance, 33% du dégoût, 8% de l‘ennui). Cette impuissance des partis au pouvoir, comme le rejet des combines politiciennes, se vérifient aussi par le fait que 47% des sondés souhaiteraient un «homme fort » à la tête de l’Etat qui ne se préoccuperait « ni du Parlement ni des élus.»
Amour du prochain plutôt que l’amour du lointain ? Ce rejet des politiques épargnent les élus, les autorités de proximité, à, commencer par les maires (63% de confiance), et 93 % des sondés font, à des degrés divers, confiance à la famille. Dans la liste des « organisations » auxquelles ils font confiance, les Français plébiscitent, et ce n’est pas non plus anodin, les hôpitaux, l’armée (+ 5 pts en un an), les PME et la police (+ 6 pts). A contrario, seulement 11% de nos compatriotes croient que les responsables politiques se préoccupent de leur avis, 12% ont confiance dans les partis politiques, 24% dans les médias et 27% dans les syndicats.
Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof et coresponsable de l’enquête expliquait dans le JDD qu’ «il y a le sentiment, qu’on est dans des problèmes dont personne n’arrive à sortir. Il faut que quelque chose se passe ». « Le rejet de la politique et des politiques (est) d’une violence d’autant plus troublante que les Français (…) sont un des peuples les plus politisés d’Europe. Cautrès parle d’une transformation profonde mais négative du rapport des Français à la politique. À l’approche de la présidentielle, c’est un ultime avertissement. Pour tous, sans exception » relevait encore le JDD.
Pour tous ceux qui ont mené notre pays au déclin certainement note Bruno Gollnisch. Mais encore une fois, la pire des erreurs pour les Français lassés, dégoûtés de ce Système seraient de croire que la grève du vote, ou, par habitude, la reconduction de l’alternance LR-PS, serait un bras d’honneur qui a du sens ou la solution à leur problème. Les Français en ont marre, alors qu’ils le prouvent en 2017 !