Au nombre des personnes interrogées, et à l’évidence l’âpre bataille des régionales est passée par là, seuls 37 % des électeurs de LR (ex-UMP) seraient favorables à des alliances de circonstances avec le FN (en baisse de huit points par rapport à 2015). 24% des sympathisants de droite juppéo-sarkozyste considéreraient que le FN est un parti à combattre, en hausse de seize points en un an. 56% des personnes interrogées considéreraient (pourcentage identique à celui de 2011) que le Mouvement de Marine Le Pen représente un danger pour la démocratie en France; 62% des sondés assureraient n’avoir mais voté FN et ne pas avoir l’intention de le faire à l’avenir; 63% seraient en désaccord avec les idées défendues par le FN -sauf sur les questions sécuritaires et la défense des valeurs traditionnelles qui, elles, sont plébiscitées.
Une mesure phare comme celle de la préférence nationale en matière d’emploi serait rejetée par 72 % des sondés. Quant à a sortie de la zone euro, elle ne recueillerait les faveurs que d’un Français sur quatre (26 % d’approbation contre 34 % en 2011) et ne serait même soutenue que par une courte majorité (53%) de sympathisants frontistes.
Chacun le constate, les nationaux devront dans les mois à venir redoubler d’efforts, de pédagogie, de clarté pour séduire une majorité de Français. Certains analystes (c’est le cas notamment de Jérôme Fourquet, directeur du département «opinions» de l’Ifop) estiment que le FN a fait quasiment le plein des voix au sein des catégories populaires – jeunes peu diplômés, chômeurs, ouvriers, employés, artisans, petits commerçants. Du moins dans cette France d’en bas, périphérique, qui ne pratique pas la grève du vote, car là aussi la capacité à mobiliser les millions d’abstentionnistes, particulièrement nombreux dans les catégories précitées, peut faire basculer une élection.
Ce qui est en tout cas certain, c’est que la marge de progression pour l’opposition nationale et patriotique se trouve par définition chez les Français les plus rétifs ou votant FN dans des proportions moindres, c’est-à-dire les retraités, les classes moyennes et supérieures.
Si le FN est apparu cette fin de semaine en ordre de bataille, uni autour de Marine au moment ou des partis du Système sont en pleine guerre des chefs, la gauche ubuesque se déchire toujours au sujet de la déchéance de nationalité pour les terroristes. Une mesure certes symbolique, dont l’inscription dans la Constitution peut être l’objet d’un débat légitime, mais approuvée massivement par les Français.
Autre polémique, celle sur la réforme de simplification de l’orthographe, voulue il y a vingt-six ans par Michel Rocard, confirmée sous la présidence Sarkozy en 2008 par le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos mais qui était restée lettre morte malgré sa publication au Journal officiel.
Or, la prochaine rentrée, encore une idée «géniale» de Najat Vallaud-Belkacem, devrait voir son application. En pleine crise sociale, économique, identitaire et morale, on peut s’interroger sur les motivations de ce gouvernement à créer un trouble (une diversion) supplémentaire.
Il est ainsi mentionné la disparition du trait d’union, de l’accent circonflexe, la simplification et/ou modification du participe passé, des verbes pronominaux, du pluriel des mots composés, des mots empruntés notamment aux langues étrangères… Dans les faits précisait le site de l’hebdomadaire Marianne, il y aurait coexistence entre l’orthographe traditionnelle et la nouvelle : « Seuls les manuels scolaires sont concernés et contiendront les mots dans leur nouvelle écriture. Simplement, les élèves ne seront plus sanctionnés s’ils écrivent nénufar au lieu de nénuphar, les deux étant acceptés.»
Un sacré pataquès en perspective, une prime démagogique à la confusion, bien dans l’air du temps. Et l’illustration d’un indécrottable mépris de classe,-esprit de caste de la bobocratie socialiste. En effet, ladite réforme pénalisera une nouvelle fois les familles qui n’auront pas «les codes» pour transmettre à leurs enfants l’orthographe traditionnelle.
Jacques Sapir, dans l’entretien accordé dernièrement au Figaro et dont nous nous faisions l’écho sur notre blogue relevait, comme Bruno Gollnisch le dit et le répète depuis des années, la «dimension culturelle» de la crise existentielle que connait notre pays. Il fustigeait «la désastreuse réforme du collège, réforme qui va en réalité accroître les écarts sociaux et culturels au nom d’une vision réductrice de l’égalité», «une réforme dictée», «commandée par Bercy ». « Le ministère des Finances préfère priver les élèves de l’accès à la culture plutôt que de faire la chasse à la fraude fiscale.»
« Les attaques contre la culture », ajoutait-il, «que ce soit à travers l’apprentissage des langues, dont on sait par ailleurs le caractère essentiel pour la maîtrise de la langue française, ou à travers les attaques contre l’apprentissage du latin, ont pour effet de détruire le socle commun de culture politique qui unit la société (…) Or, cette réforme va, en réalité, aggraver les inégalités territoriales et sociales quant à l’accès à la culture. Il faut noter que Mme Vallaud-Belkacem, revenant sur sa décision initiale, a décidé de rétablir certaines des classes bilingues. Mais, elle a décidé de la faire massivement sur Paris et parcimonieusement dans le Nord de la France ou dans le Midi. Il est certes vrai que Mesdames et Messieurs les ministres ont des enfants scolarisés essentiellement en région parisienne… »
Cette réforme de l’orthographe, nous l’avons dit, est elle aussi marquée par ce tropisme progressiste visant à nivellement par le bas…qui n’atteindra pas les enfants de l’élite et des enseignants mais ceux des familles modestes. Preuve s’il en était besoin que nos dirigeants post soixante-huitards restent imprégnés, mais pour les enfants des autres, des anathèmes lancés en son temps par Roland Barthes contre la «langue» décrite comme «fasciste» au motif que son utilisation impose un cadre contraignant. Ce ne sont pas aux élèves à faire l’effort d’apprendre le français dans les règles, mais c’est le français qui doit être appauvri, simplifié, révisé pour ne pas pénaliser la France…dans toute sa diversité nous l’aurons compris. Et ce sont ces gens là qui se disent officiellement les héritiers des Hussards noirs de la République…on se pince !