Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Réflexions frontistes, destructions bobocratiques

 

Le séminaire de réflexion programmatique du FN  qui se  déroulait dans  l’Essonne  s’est achevé dimanche. Dans le communiqué publié,  il a été souligné que  les «grandes valeurs et les grands axes de notre projet politique ont été réaffirmés, parmi lesquels la souveraineté nationale et la souveraineté économique et monétaire, conditions sine qua non du redressement de notre pays».  Il a été acté également la nécessité que  «certains aspects encore trop méconnus (du programme frontiste, NDLR)  soient davantage mis en lumière, notamment le soutien aux TPE-PME, la justice fiscale,  les questions de santé publique», mais aussi «l’innovation» ou encore «le patriotisme alimentaire»  en toute cohérence notamment avec notre combat contre le  traité transatlantique… A l’ occasion de cette réunion,  le sondage  TNS Sofres pour Le Monde, France Info et Canal+,  publié en fin de semaine dernière,  indiquait  les efforts  encore à accomplir par un Mouvement national en pleine ascension pour accéder au pouvoir.

Au nombre des personnes interrogées, et à l’évidence l’âpre bataille des régionales est passée par là, seuls 37 % des électeurs  de LR (ex-UMP)  seraient favorables à des alliances de circonstances avec le FN (en baisse de huit points par rapport à 2015).  24% des sympathisants de  droite juppéo-sarkozyste  considéreraient que le FN est un parti à combattre, en hausse de  seize points en un an.  56% des personnes interrogées considéreraient (pourcentage identique à celui de 2011)  que le Mouvement de Marine Le Pen  représente un danger pour la démocratie en France; 62% des sondés assureraient n’avoir mais  voté FN et ne pas avoir l’intention de le faire à l’avenir;  63%  seraient  en désaccord avec les idées défendues par le FN -sauf sur les questions sécuritaires et la défense des valeurs  traditionnelles qui, elles, sont plébiscitées.

Une mesure phare comme celle de la  préférence nationale en matière d’emploi serait rejetée par 72 % des sondés. Quant à  a sortie de la zone euro, elle  ne recueillerait les faveurs que d’un Français sur quatre (26 % d’approbation contre 34 % en 2011) et ne serait même soutenue que par une courte majorité (53%) de   sympathisants frontistes.

 Chacun le constate, les nationaux devront dans les mois à venir  redoubler d’efforts, de pédagogie, de clarté pour séduire une majorité de Français. Certains analystes (c’est le cas notamment de Jérôme Fourquet, directeur du département «opinions» de l’Ifop)  estiment que le FN a fait quasiment  le plein  des voix au sein des catégories populaires – jeunes peu diplômés, chômeurs, ouvriers,  employés,  artisans, petits  commerçants. Du moins dans  cette France d’en bas, périphérique,  qui ne pratique pas la grève du vote, car là aussi la capacité à  mobiliser les millions d’abstentionnistes,  particulièrement nombreux dans les catégories précitées, peut faire basculer une élection.

Ce qui est en tout cas certain, c’est que la marge de progression pour l’opposition nationale et patriotique se trouve par définition chez les  Français les plus rétifs ou  votant   FN dans des proportions moindres,   c’est-à-dire  les retraités,  les  classes moyennes et supérieures.

Si le FN est apparu cette fin de semaine  en ordre de bataille, uni  autour de Marine  au moment ou des partis du Système sont  en pleine guerre des chefs,  la gauche  ubuesque se déchire toujours au sujet  de la déchéance de nationalité pour les terroristes. Une  mesure certes symbolique, dont l’inscription dans la Constitution peut être l’objet d’un débat légitime,   mais approuvée massivement par les Français.

Autre polémique,  celle sur la réforme de simplification  de l’orthographe, voulue  il y a vingt-six ans par  Michel Rocard, confirmée sous la présidence Sarkozy en 2008 par  le ministre de l’Education nationale  Xavier Darcos mais qui était restée lettre morte malgré sa publication au Journal officiel.

Or, la prochaine rentrée, encore une idée «géniale»  de  Najat Vallaud-Belkacem,  devrait voir son application.  En pleine crise sociale, économique, identitaire et morale, on peut s’interroger sur  les motivations de ce gouvernement à  créer un trouble (une diversion)  supplémentaire.

 Il est ainsi mentionné  la disparition du trait d’union, de l’accent circonflexe, la simplification et/ou modification du participe passé, des verbes pronominaux, du  pluriel des mots composés, des mots empruntés notamment  aux langues étrangères… Dans les faits précisait le site de  l’hebdomadaire Marianne, il y aurait coexistence entre  l’orthographe traditionnelle et la nouvelle : « Seuls les manuels scolaires sont concernés et contiendront les mots dans leur nouvelle écriture. Simplement, les élèves ne seront plus sanctionnés s’ils écrivent nénufar au lieu de nénuphar, les deux étant acceptés.»

Un sacré  pataquès en perspective, une prime démagogique  à la confusion,  bien dans l’air du temps. Et  l’illustration d’un indécrottable  mépris de classe,-esprit de caste  de la bobocratie socialiste.  En effet,  ladite réforme pénalisera une nouvelle  fois  les familles qui n’auront pas «les codes»  pour transmettre à leurs enfants l’orthographe traditionnelle.

Jacques Sapir, dans l’entretien accordé dernièrement  au Figaro et dont nous nous  faisions l’écho  sur notre blogue  relevait, comme Bruno Gollnisch le dit et le répète depuis des années,  la «dimension culturelle» de  la crise existentielle que connait notre pays. Il fustigeait  «la désastreuse réforme du collège, réforme qui va en réalité accroître les écarts sociaux et culturels au nom d’une vision réductrice de l’égalité»,  «une réforme  dictée», «commandée par Bercy ». « Le ministère des Finances préfère priver  les élèves de l’accès à la culture plutôt que de faire la chasse à la fraude fiscale.»

« Les attaques contre la culture », ajoutait-il,  «que ce soit à travers l’apprentissage des langues, dont on sait par ailleurs le caractère essentiel pour la maîtrise de la langue française, ou à travers les attaques contre l’apprentissage du latin, ont pour effet de détruire le socle commun de culture politique qui unit la société (…) Or, cette réforme va, en réalité, aggraver les inégalités territoriales et sociales quant à l’accès à la culture. Il faut noter que Mme Vallaud-Belkacem, revenant sur sa décision initiale, a décidé de rétablir certaines des classes bilingues. Mais, elle a décidé de la faire massivement sur Paris et parcimonieusement dans le Nord de la France ou dans le Midi. Il est certes vrai que Mesdames et Messieurs les ministres ont des enfants scolarisés essentiellement en région parisienne… »

Cette réforme de l’orthographe, nous l’avons dit, est elle aussi  marquée par  ce tropisme progressiste visant à nivellement par le bas…qui n’atteindra  pas les  enfants  de l’élite et des enseignants  mais ceux des  familles modestes.  Preuve s’il en  était besoin  que  nos dirigeants post soixante-huitards restent imprégnés, mais pour les enfants des autres,  des anathèmes lancés en son temps par  Roland Barthes contre la «langue» décrite comme «fasciste» au motif que son utilisation  impose un cadre contraignant. Ce ne sont pas aux élèves à faire l’effort d’apprendre le français dans les règles, mais c’est le français qui doit être appauvri, simplifié, révisé pour ne pas pénaliser la France…dans toute sa diversité nous l’aurons compris. Et ce sont  ces gens là qui se disent officiellement les héritiers des Hussards noirs de la République…on se pince !

Quitter la version mobile