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En marche? Non l’UE est en panne

Drapeau européenL’UE n’a décidément plus la cote. Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne,  avait  martelé qu’il ne pouvait y avoir de « choix démocratique contre les traités européens.» Les Néerlandais en ont une nouvelle fois décidé autrement. Eux qui avaient déjà  voté « NON», comme les Français, au referendum sur la constitution européenne en 2005, se sont prononcés mercredi  par référendum (à caractère consultatif)   à plus de 60% contre le traité d’association entre l’UE et l’Ukraine. Traité  contre lequel  s’était notamment élevé Vladimir Poutine y voyant un signe de  défiance et d’hostilité vis-à-vis de la Russie. Une déconvenue et un nouveau revers  pour les cénacles bruxellois, au moment même ou les Pays-Bas assure la présidence semestrielle tournante du Conseil de l’Union européenne. Le très atlantiste président du Conseil européen, Donald Tusk, a «pris note»  de ce «NON» tout en précisant que l’accord, ratifié par les 27 autres États membres, allait « provisoirement continuer à être appliqué.»

Reste que ce refus néerlandais et  l’enlisement bruxellois soulignent  l’urgence qu’il y a à «changer d’Europe» et viennent conforter  les formations patriotiques et/ou eurosceptiques actuellement au pouvoir en Hongrie,  en  Pologne, et apportent une dynamique supplémentaire aux campagnes des populistes souverainistes Français, Autrichiens Britanniques…

Une Europe bruxelloise,  supranationale, liberticide,  que François Hollande, dans un entretien accordé  mercredi au quotidien allemand Bild, continue de défendre comme notre horizon indépassable.  Dans le contexte  actuel a-t-il dit, «la banalisation comme la diabolisation (de  l’opposition nationale, des populistes-souverainistes-identitaires)  sont les plus mauvaises réponses.» «Il faut dénoncer les fausses solutions et démonter les propositions fallacieuses, montrer que ce vote est contraire non seulement à nos valeurs mais à nos intérêts.»  La tâche n’est pas aisée concède-t-il implicitement, en  avouant  que «l’on (le camp progressiste, NDLR)  ne pourra gagner qu’en apportant des réponses aux peuples qui attendent de l’Union Européenne qu’elle les protège ». C’est bien là le problème, tant il est vrai que cette UE sous obédience mondialiste  en est largement incapable.

C’est d’ailleurs  une des raisons évidentes de la dégringolade du couple Hollande-Valls qui   se poursuit dans les sondages.   Hasard du calendrier, c’est concomitamment  à la publication de la dernière enquête YouGov pour iTELE et le Huffington Post enregistrant seulement 13% d’opinions favorables pour le chef de l’Etat, qu’Emmanuel Macron a lancé officiellement son mouvement baptisé  en Marche !

 L’initiative de l’ancien cadre de la banque Rothschild n’ a pas fait que des heureux et  certains n’ont pas hésité à évoquer, de manière assez incongrue, la vie privée, ou supposée telle,  du ministre pour le discréditer.  Canal plus n’a pas été en reste, à l’instar du par ailleurs très affable Nicolas Domenach  qui a lâché, au détour de son rapide  portrait  de M. Macron, une petite phrase sur le positionnement, «libéral en économie, libéral en matière de mœurs» du ministre;  le chroniqueur Ariel Wizman a  évoqué  pour sa part sur ce même plateau  son  côté «olé olé» lors d’un bref  aparté avec sa voisine. Quelques heures plus tard, l’animateur du Petit Journal, l’inénarrable Yann Barthès,   prenait  des  poses délicates pour imiter le ministre de l’Économie. Quelle finesse, quelle audace dans l’art de la diversion...

En réalité la tentative d’Emmanuel Macron de fédérer au sein d’un même parti sociaux-libéraux et autres euro-atlantistes également répartis au sein du  PS, du marigot centriste ou chez LR n’a rien de neuve.  Avec ici  en toile de fond une volonté d’incarner la naissance de la deuxième gauche en prenant de vitesse Manuel Valls, d’anticiper le revers historique  que certains prédisent  au PS à la présidentielle et aux législatives de 2017.  Le Figaro, analysant «la courte vidéo militante aux allures de clip de campagne» diffusée à l’occasion de l’annonce par le ministre de l’Économie de la création de son mouvement, voit dans celle-ci nombre de similitudes avec le clip de Sarkozy de 2006.

Intitulé «La France d’après»,  celui-ci «préparait la campagne du futur président, élu en mai 2007. Bien que les deux vidéos aient été réalisées à 10 ans d’intervalle, les ressemblances des images et des thèmes abordés sont frappantes.»  Nous pouvons aussi voir dans son esthétique, ses visuels et son montage,  canal plus et d’autres l’ont remarqué comme nous,  de nombreuses  ressemblances  avec les clips électoraux du parti démocrate aux États-Unis par exemple, et là non plus ce n’est pas un hasard.

Accueillie avec une curiosité sympathique ou bienveillante dans la presse libérale de droite, avec circonspection ou hostilité par les progressistes de Libération et consorts, l’initiative de M. Macron ne fait que conforter ce que Marine, Bruno Gollnisch, les dirigeants  le FN répètent depuis longtemps. A savoir que le vrai clivage est celui qui oppose d’un côté les partisans de l’effacement  des identités,  des souverainetés et des indépendances nationales et de l’autre ceux qui estiment que le maintien du cadre national, au sens large, est une condition nécessaire à la sécurité, à la prospérité, aux libertés de nos compatriotes.

 

 

 

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