Une Syrie devenue un des foyers du djihadisme frappant en Europe, mais qui repart à la conquête de ses territoires occupés depuis l’entrée en lice de la Russie à ses côtés. Alep, plus grosse ville du pays, fief des brigades internationalistes islamistes, serait possiblement en passe d’être libérée. Après la perte de Palmyre par l’Etat islamique, les terroristes de cette obédience ont abandonné la localité d ‘Al-Raï,sur la frontière avec la Turquie (province d’Alep) et près d’une vingtaine de villages dans le même secteur détenus par eux depuis deux ans. Mauvaises nouvelles pour l’EI que cette organisation tente de masquer en multipliant les attentats à Bagdad et en cherchant de nouveau à frapper « les croisés » en Europe.
Le dossier trouvé dans l’ordinateur de Mohamed Abrini arrêté ces derniers jours, l’homme qui accompagnait les deux terroristes qui se sont fait sauter à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem fait état de projets d’attaques contre le quartier d’affaires de La Défense. Était visée aussi une « association catholique », la cible étant , selon Céline Martelet sur RMC, le mouvement Civitas présidé par Alain Escada.
Les autorités craignent aussi, c’est du moins un message envoyé aux manifestants, pour la sécurité des opposants de gauche à la politique gouvernementale, aux indignés qui se rassemblent dans les opérations « Nuit Debout » Place de la République, à Paris, et dans quelques villes françaises. Dans l’Obs, le politologue Eddy Fougier explique que « pour un mouvement comme celui-ci prenne, il faut un déclencheur – ce fut la loi El Khomri – et un terrain. Derrière cette mobilisation se trouve une volonté de prendre la parole, d’investir physiquement le débat politique. Nuit Debout s’inscrit dans une tendance globale de critique de la démocratie représentative.De façon plus concrète, il y a une frustration qui remonte à l’après-13 novembre. A cause de l‘état d’urgence, les Français n’ont pas pu se réunir comme après les attentats de janvier. Ils n’ont pas non plus eu le loisir de se rassembler massivement à l’occasion de la COP 21. Enfin, après le choc politique du score du FN au premier tour des élections régionales, les citoyens n’ont pas pu manifester de manière spontanée, comme cela avait été le cas entre les deux tours de la présidentielle de 2002. L’engouement des Français pour Nuit Debout puise dans ces frustrations. »
M. Fougier ne veut pas voir que les citoyens de gauche auraient pu « manifester de manière spontanée » contre le FN de la manière la plus simple, à savoir en votant pour les candidats de la gauche anti FN et non pas en contestant dans la rue le résultat des urnes. A la vérité cette gauche là ne pèse plus grand chose. Le Salon Beige le relevait très justement, « Nuit debout », est une « pâle copie des courageux et endurants Veilleurs et Sentinelles« , citant l’analyse d’Ivan Rioufol sur les rassemblements Place de la République relayés abondamment par la classe journalistique gauchisante.
« La gauche subclaquante envoie ses derniers feux artificiels » écrit M. Rioufol. « Le paradoxe est de la voir envahir l’espace politique et médiatique à mesure de son essoufflement. Tout sonne creux dans la mise en scène de sa prétendue renaissance, qui tente de masquer son naufrage. Le barnum est soutenu à bout de bras par les médias énamourés qui feignent de croire en l’immortalité du camp du Bien, sans comprendre qu’il expire sous le poids de ses propres mensonges. Les bourgeois progressistes, que moquaient déjà Marcel Aymé dans Travelingue, persistent eux aussi à chercher l’audace et inventivité chez ceux qui les méprisent. »
Plutôt bien vu, d’autant que la dynamique populaire et le soutien de la jeunesse se portent incontestablement vers l’opposition nationale. Teleobs le constate à l’occasion d’un long article sur les les sodats FN du Web, internet mesurant bien mieux que des médias sous contrôle, la popularité d’un courant politique. « La marginalisation lui a donné (au FN, NDLR) un avantage compétitif, un net temps d’avance dans la stratégie d’occupation numérique. Les réseaux sociaux le font passer dans une autre dimension, lui permettent de mobiliser les militants, de démultiplier ses messages, de banaliser ses idées. Ils constituent même la pièce maîtresse de la campagne pour 2017. »
« Le 22 mars, Albéric Guigou, président de Réputation Squad, agence de communication digitale, n’en revient pas : Marine Le Pen représente en ce moment une part dominante des conversations sur internet, mieux que certains présidentiables de très grands partis, alors qu’elle fait une diète médiatique et que son parti n’a aucune actualité particulière. Il poursuit :Le FN a un capital d’attention qui lui permet d’occuper le temps d’esprit disponible des Français naviguant sur les réseaux sociaux. Ce sera d’autant plus payant que l’influence des médias traditionnels diminue, notamment auprès des jeunes.«
Dans ce face à face, constate Bruno Gollnisch, qui oppose le camp de la France debout, celle de l’éternelle modernité patriotique, souverainiste d’un côté, et de l’autre les frileux partisans de l’idéologie du renoncement à la grandeur , de la dilution dans le grand tout euromondialiste, quelle place reste-t-il pour une droite écartelée dans des directions contraires, sans boussole? France Info relayait les craintes de « l’un des cadres dirigeants des Républicains. Ce député craint carrément l’implosion de son parti en cas de défaite en 2017 et la fuite d’une bonne partie de ses électeurs au FN. Son hypothèse c’est un second tour PS/FN avec une victoire du candidat socialiste mais sans le score faramineux de Jacques Chirac en 2002 parce que les électeurs de droite s’éparpilleront entre abstention, vote PS et vote FN. Et chez nous – craint ce haut responsable Les Républicains – certains appelleront au rassemblement des droites (..). « Le bloc qui a vocation à imploser, explique un dirigeant frontiste, c’est la droite. » Ainsi soit-il.