« Désormais, orphelin de parti » note L’Express, « Aymeric Chauprade se vend comme une arme anti-FN pour la droite. Je sais tout sur ce parti, je n’ai pas dévoilé toutes mes cartes, et ça, ils le savent chez Les Républicains, explique-t-il. » D’ailleurs Dans un article publié le 14 avril dans le magazine américain Politico, il utilise un vocabulaire et une vulgate humaniste qui ne trompe pas sur sa volonté de se faire bien voir: « Il est bien sûr essentiel de contrôler l’immigration et de nous concentrer sur l’intégration, mais nous ne pouvons pas diaboliser les migrants dans le même temps. […] La France ne se définit pas par une race ou une religion. Nous sommes très fidèles à un modèle laïque d’assimilation qui accueille quiconque à condition qu’il souscrive à nos valeurs sociales fondamentales. (…) Nous devrions être fiers que des migrants veuillent venir en France et prendre part à notre histoire commune, à notre langue, à notre culture. » On se pince…
Certes comme l’affirme la sage sentence populaire, « Là ou il y de l’homme il y a de l’hommerie« , et si les trahisons font partie de la vie politique, il faudra s’attendre plus largement affirme Bruno Gollnisch, à une vaste et puissante coalition de tout le Système, du Medef à la CGT, de Mélenchon à Juppé, contre la candidate de l’opposition nationale, populaire et sociale. Les sondages se suivent et se ressemblent, les enquêtes indiquent toutes que François Hollande serait battu dés le premier tour en 2017, que Marine serait qualifiée pour le second avec un score oscillant, selon les candidats en lice, entre 26 et 30% des voix. Mais les sondages, imparfaits souvent, orientés parfois, à prendre certes avec les précautions d’usage à un an de la présidentielle, et qui ne sont que la photographie à l’instant t de de l’état de l’opinion des Français, indiquent aussi que la présidente du FN serait éliminée au second tour , face au candidat des Républicains, quel qu’il soit.
Autant dire que derrière Marine, adhérents, cadres et dirigeants du FN devront redoubler d’effort, de pédagogie pour défendre et expliquer le programme qui sera porté par notre candidate. Le sondage Odoxa détaillé sur le site des Echos hier tend à prouver que la tâche est vaste mais certainement pas impossible, sachant que huit Français sur dix selon cette enquête sont persuadés de la qualification de Marine pour le second tour de l’élection présidentielle de 2017.
A titre d’exemple, sur le plan économique, les seules mesures testées dans ce sondage , la sortie de l’euro (le retour au franc) et la préférence nationale pour les aides sociales, sont approuvées par la majorité des sympathisants du FN, mais le retour au franc inquiète toujours une majorité des électeurs, lesquels approuvent a contrario la préférence nationale citée plus haut.
Ils se trouveraient encore, selon cette étude, sept Français sur dix pour penser que le FN » serait incapable de gouverner la France » et « les trois quarts des personnes interrogées pensent que le parti de Marine Le Pen peut discriminer certaines populations, 63 % qu’il a un programme dangereux pour l’économie ou encore 61 % qu’il est un danger pour la démocratie. Le FN n’est pas non plus jugé convaincant sur la défense des classes populaires ou sa capacité à proposer des solutions concrètes. »
Bref, « pour l’instant, le FN n’arrive qu’à convaincre parmi ses sympathisants » relève Les Echos. Pour autant rien n’est figé: facteur ô combien encourageant, le socle des sympathisants du FN ne cesse de ce consolider. Comme le note Odoxa « ceux-ci continuent à progresser : en avril 2002 (avant le 21 avril), ils étaient un sur cinq (19%) à se dire souvent d’accord avec le FN, selon un sondage CSA de l’époque. Ils sont quasiment le double aujourd’hui (37 %). Une bonne base de départ pour une campagne présidentielle dynamique et pour la nécessaire reconquête!