Soyons juste, ce très beau succès est avant tout le fruit du très grand savoir-faire, de l’excellence des ingénieurs, techniciens, ouvriers et dirigeants de la DCNS en particulier, de notre industrie de l’armement en général. Mais aussi certainement en partie, le résultat du travail de super VRP du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui a forcément « mouillé la chemise » pour accompagner cette issue heureuse.
Dans Libération, Laurent Joffrin note le « paradoxe » (?) « à voir un gouvernement de gauche devenir le plus efficace vendeur d’armement parmi tous ceux qui se sont succédé ces derniers temps ». A part les Verts et les sectes trotskistes, il est clair que ce paradoxe là ne sera pas mis par les Français au débit de ce gouvernement dont l’impopularité, bien légitime, à bien d’autres raisons de s’exprimer!
Impopularité qui colle encore et toujours au costume de Nicolas Sarkozy, qui, avec ce culot proverbial qui le caractérise, endosse de nouveau le rôle du pourfendeur de la pensée dominante, du politiquement correct. Comme en 2007 , ce soixante-huitard libéral dénonce aujourd’hui l’idéologie progressiste, qui est pourtant le fond même de sa vision du monde.
Le site d’Europe 1 cite ce mercredi le président de LR qui était ne séance dédicaces hier à Nice: « les candidats de l’establishment et des médias, les gens n’en veulent plus. Selon lui, quand la gauche et la droite disent la même chose, il en sort l’extrême droite. Et (M. Sarkozy) de brandir l’exemple de l’Autriche, où le candidat du FPÖ (…), est arrivé dimanche dernier en tête du premier tour de l’élection présidentielle. Les partis politiques traditionnels de gauche comme de droite ont été balayés. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient oublié l’exigence des électeurs pour s’en tenir à la pensée unique, à la lâcheté, à une forme de démission, martèle Nicolas Sarkozy. Je ne veux pas de ça en France. »
« Nous gagnerons sur nos idées, insiste encore le président des Républicains, qui fixe une stratégie : tout dire avant, pour tout faire après. » En l’espèce exactement le code de bonne conduite qu’il a piétiné constate Bruno Gollnisch. Son quinquennat fut placé justement sous le signe de l’abandon de ses promesses, de la soumission à la pensée unique euromondialiste, atlantiste, immigrationnniste. Les Français seront-ils prêts à renouveler cette expérience malheureuse?
D’un mauvais souvenir l’autre (les calamiteuses années Chirac, le blanc-seing donné à la catastrophique destruction de la Libye sous Sarkozy), Alain Juppé s’essaye lui aussi à endiguer la montée en puissance du « populisme national ». Il a pour se faire un plan et se dit soucieux de « couper les deux bouts de l’omelette », c’est à dire de gérer demain le pays avec les progressistes européistes de bonne volonté, socialistes, républicains et centristes, en rejetant dans les limbes » les extrémistes de droite » (surtout) et de gauche », tous les réfractaires au catéchisme social-démocrate.
ça ne mange pas de pain, un de ses soutiens apporte sa pierre à l’édifice de dénonciation du programme alternatif, patriotique du FN. Après les ouvrages sur ce thème parus ces dernières années, commis notamment par Laurence Parisot (ex patronne du Medef), NKM, le socialiste Yann Galut, les tâcherons du Front de Gauche et apparentés, un soutien de M. Juppé se livre à l’exercice.
Cela lui vaut un petit coup de pouce de L’Express qui devrait lui permettre d’en vendre quelques dizaines d’exemplaires, même si le but de ce type d’initiative ne réside que dans l’écho médiatique qu’elle rencontre (éventuellement). C’est cette fois, Maël de Calan « (qui) a pris son casque et son piolet » pour affronter la Bête. « Elu breton, engagé auprès d’Alain Juppé, cofondateur de la Boîte à idées, un groupe de réflexion au service du candidat à la primaire de la droite, le trentenaire publie La Vérité sur le programme du Front national » (sic). « Peut-être faut-il être jeune, culotté et un peu inconscient pour s’attaquer à cet objet à la fois massif et tortueux: le programme du Front National. » Bien sûr, « Le livre dont L’Express publie des extraits démontre, chiffres et faits à l’appui, qu’il conduirait la France au chaos. » Si c’est L’Express qui le dit!
Sur son blogue acteursdeleconomie, hébergé sur le site de La tribune, le sociologue de gauche Alain Touraine, dit pour sa part tout le bien qu’il pense de l’ouvrage de « politique fiction » (« Le séisme Marine Le Pen présidente » ) de son ami, lui aussi sociologue proche du PS, Michel Wieviorka.
Paru il y a plusieurs mois, ce recueil de fantasmes, mal écrit, d’un niveau d’analyse très médiocre, a fait lui aussi un bide. Pourtant, assure M. Touraine, il s’agirait de le « prendre au sérieux, c‘est-à-dire comme une tentative d’évaluation honnête des risques que ferait courir à la France l’élection en mai 2017 de Marine Le Pen comme présidente de la République. » Et le père de Marisol Touraine d’affirmer encore, citant l’auteur, cette antienne souvent rabâchée selon laquelle « le noyau idéologique central du Front National est bien un nationalisme chargé de xénophobie et même de racisme. Les musulmans, et non pas les capitalistes ou au contraire les communistes, sont donc sans surprise (dans le scénario imaginé par M. Wieworka, NDLR) ceux qui subissent les premiers les foudres de la nouvelle présidente. Mais qui en doutait ? » (sic).
Alain Touraine conclut sa fiche de lecture sur une note d’espoir pour rassurer sa paroisse: « on peut encore agir, pense ( Michel Wieviorka) ; il ne faut pas être paralysé par la peur du loup et se laisser dévorer alors qu’on peut encore agir. » Nos sociologues feignent de ne pas comprendre que le loup carnassier pour un nombre croissant de Français, a le visage les politiques menées depuis des décennies par ce Système faible avec les forts, durs avec les faibles. Un Système qui nourrit et promeut des dizaines d‘intellectuels engagés du calibre de nos deux sociologues, chargés de répandre la vulgate antinationale dans les « grands médias ». Mais la roue tourne, le principe de réalité reprend ses droits; leurs excommunications, leurs exorcismes maladroits apparaissent pour ce qu’ils sont réellement: l’aveu d’échec et d’impuissance d’une Caste prête à tout pour se maintenir au pouvoir.