Alternative pour l’Allemagne (AfD) de Frauke Petry qui, dans une ville comme Berlin, qui lui est sociologiquement très peu favorable, a confirmé sa percée dimanche aux élections régionales. La gauche reste majoritaire, mais avec 14,2 % des voix (dont 27 % de celles des ouvriers), les nationaux auront des élus et talonnent la CDU d’Angela Merkel (17,6 % des suffrages). Celle-ci vient d’admettre de manière très confuse et alamabiquée qu’elle avait peut- être commis une erreur dans sa décision d’accueillir de manière démentielle une immigration non européenne torrentielle.
Difficile de faire plus con…venu, Céline Boff dans 20 minutes, sans grande finesse, tente d’expliquer ce vote national par la fait que des deux côtés du Rhin, « face à un monde ouvert et globalisé, l’AfD et le FN invitent leurs peuples respectifs au repli sur soi » (sic). Isabelle Bourgeois, chargée de recherche au Centre d’information et de recherche sur l’Allemagne contemporaine (Cirac) confirme : « Ces deux mouvements demandent aux citoyens de penser national. Logiquement, ces partis sont donc eurosceptiques. Ils pointent également du doigt l’étranger (…) mais ils s’appuient sur une réalité très différente : Un million de réfugiés ont été accueillis en Allemagne, contre moins de 20.000 en France. Outre-Rhin, l’accueil des migrants est une difficulté concrète, ce qui n’est pas le cas en France ».
Madame Bourgeois n’a sans doute pas encore réalisé que la France n’a pas attendu la crise migratoire de ces derniers mois pour accueillir sur son sol une immigration de peuplement parfois agressive, revendicative, prosélyte, rétive à nos moeurs, à notre culture, qui a transformé nombre de nos villes et de nos quartiers, en a changé le « climat » et l’aspect, ce qui inquiète légitimement nos compatriotes.
Inquiets, les Russes le sont aussi certainement en cette période de récession économique, mais ils ont réaffirmé dimanche leur confiance dans la majorité au pouvoir lors des élections législatives. En 2011 l’opposition, les ONG financées par les Etats-Unis, diverses officines mondialistes et l’UE avaient crié à la fraude, des manifestations avaient eu lieu pour dénoncer des tricheries. Les 330 observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avaient consigné de nombreuses irrégularités dans le déroulement de ce scrutin.
Pour couper court, Vladimir Poutine a placé cette fois à la tête de la commission électorale centrale l’ex-déléguée aux droits de l’Homme auprès du Kremlin, Ella Pamfilova, en lieu et place de Vladimir Tchourov, devenu la bête noire de l’opposition. Même de l’avis de la presse la plus hostile, le scrutin de dimanche s’est déroulé sans accroc ni contestation susceptible d’ altérer la sincérité du résultat.
Une opposition à Poutine si peu crédible et populaire que la participation à ce scrutin était sensiblement en baisse dimanche (47,8% des électeurs ont voté, contre 60% en décembre 2011) . Les anti Poutine des partis Parnas et Iabloko n’ont recueilli que des scores symboliques. Le parti du président, Russie Unie a obtenu pour sa part la majorité absolue avec 54,3% des voix, et devrait passer de 238 siéges à 338 sièges sur les 450 sièges de la Douma, la chambre basse du Parlement.
Le Parti libéral démocrate (LDPR) du dirigeant nationaliste Vladimir Jironovski augmente score de trois points (13,3%), le Parti communiste (PC) en perd cinq (13,5%), la petite formation soutenant le gouvernement, Russie Juste, (re)gagne tout juste son ticket d’entrée à la Douma ( 6,2%).
Une Russie poutinienne qui est, si ce n’est toujours, du moins souvent présentée sous un jour sombre, voire comme un des piliers de l’Axe du Mal par les médias Français relayant la propagande progressiste de différents lobbies, de la Maison blanche et de Bruxelles. Il est reproché à la Russie sa défense du patriotisme et des valeurs traditionnelles, son retour sur la scène internationale contrariant le jeu des anglo-saxons, son engagement en faveur d’un monde multipolaire…
Il y a neuf ans déjà, le professeur Georges Nivat, slaviste de renommée internationale, co-traducteur avec son épouse agrégée de russe des textes de beaucoup des dissidents du régime soviétique pour les éditions de l’Age d’Homme, aujourd’hui directeur de l’extension genevoise de l’université Lomonossov de Moscou, s’ inquiétait de ce fossé entre la Russie et l’Europe.
Le choc du Mois rapportait ses propos: « Le temps du désir russe d’Europe ne correspond plus désir européen de Russie« . Il relayait « le doute qui saisit une certaine élite russe. Observant l’Europe de l’Ouest, les médias russes font leurs gros titres quand il s’agit de pointer la grave évolution due à l’immigration depuis des pays et des peuples non européens. Certains spécialistes prédisent un effondrement et en concluent même que la Russie a intérêt à se tenir à l’écart. Pessimiste Georges Nivat prévient: il n’est pas sûr qu’aujourd’hui l’amour soit au rendez-vous.«
Autant dire que la décennie qui vient de s’écouler, les quinquennats Sarkozy puis Hollande, la soumission de l’Allemagne aux diktats mondialistes, celle plus générale de l’Europe de Bruxelles à l‘Otan, aux Etats-Unis, aux dogmes cosmpolites, l’implication de nos dirigeants dans les drames du Proche-Orient ne peuvent que renforcer les craintes russes.
Une Russie avec laquelle il faudra pourtant s’entendre, dialoguer et avec laquelle nous avons des choses à partager et à bâtir assure Bruno Gollnisch. Il est certain que Marine Le Pen élue à l’Elysée, les relations franco-russes prendraient un nouveau départ.