Les médias glosent pareillement sur un FN qui serait déstabilisé par la désignation de François Fillon comme candidat à la présidentielle. Le camp national hésiterait sur la stratégie à adopter. En l’espèce développer une thématique de campagne plus axée sur les valeurs, l’identité, le sociétal, les libertés économiques, l’anti-fiscalisme; ou privilégier les questions de justice sociale et de solidarité nationale, la défense des services publics, de notre souveraineté face à Bruxelles…
Très hostile au FN, Le politologue ancré à gauche Thomas Guénolé, se réjouissait il y a quelques jours dans Le Figaro de cette victoire aux primaires de M. Fillon dont la candidature croit-il savoir, « rapproche le potentiel de premier tour de Marine Le Pen des 20% au lieu de 30 ».
« M. Le Pen continuera ses atermoiements entre la ligne nationaliste-étatiste et la ligne nationaliste-identitariste » mais « quelle que soit la ligne favorisée, le FN bute sur un obstacle réel ». Soit « Marine Le Pen tombe sur des thématiques et un discours où Jean-Luc Mélenchon est beaucoup plus solidement installé qu’elle, sur le fond comme en termes de socle électoral ». Soit en privilégiant une ligne identitaire au sens large, » elle se heurte à l’image sociétalement conservatrice de François Fillon déjà très franchement installée par la campagne d’entre-deux-tours de la primaire à droite. Sans même parler des réseaux de droite catholique qui ont déjà pris activement fait et cause pour lui sur ces enjeux. »
M. Guénolé raisonne comme si le paysage était figé et que la campagne ne fera pas parler la poudre, ne rafraîchira pas la mémoire, ne dévoilera pas plus avant à nos compatriotes le vrai visage du projet du candidat de la droite libérale. Il affirme aussi que le bilan du duo Hollande-Valls rend « inenvisageable une grande mobilisation du peuple de gauche en faveur du président sortant ou en faveur de son Premier ministre. » Par conséquent prophétise-t-il, » de deux choses l’une. Si François Hollande ou Manuel Valls, donc l’aile droite, remporte la primaire du PS en janvier prochain, il apparaît vraisemblable qu’une fraction consistante de l’électorat de gauche, ulcérée, se déportera sur le vote Mélenchon. Avec Marine Le Pen tassée autour de 20 par les positions de François Fillon, un second tour Fillon-Mélenchon devient alors envisageable. Si au contraire c’est l’aile gauche, donc Arnaud Montebourg, qui gagne la primaire du PS, l’identité du qualifié du second tour face à François Fillon devient hautement incertaine entre Marine Le Pen, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon: car d’un côté une petite partie de l’électorat PS migrerait alors vers Emmanuel Macron ; mais de l’autre, le discours d’Arnaud Montebourg sur la réindustrialisation prend des voix au FN.«
Une nouvelle fois, cette analyse binaire, hémiplégique, comme beaucoup d’autres du même tonneau, bute sur la réalité de ce qu’est le FN, de ce que défend sa candidate. Bruno Gollnisch l’a souvent rappelé, le FN n’a pas à choisir entre les différentes parties de son programme, c’est justement le tout qui en assure la cohérence, en fait une alternative, un motif d’espoir pour de nombreux Français.
Bruno Gollnisch l’a pareillement souligné, la haine plus ou moins explicite dont nous sommes l’objet, de Fillon à Mélenchon, de Macron à Montebourg, s’explique très largement parce que nous ne nous résignons pas à la disparition de la France -et plus largement encore d’une Europe des patries conforme au vrai génie de l’Europe-, parce que nous luttons contre la triple invasion dont nous sommes victimes. Une invasion des capitaux de la finance vagabonde qui la déstabilise, une invasion des produits de consommation fabriqués à vils prix hors de nos frontières qui la paupérise, et enfin une invasion démographique qui en change profondément le visage et la tiers-mondise. Aucun de nos concurrents ne répond à l’ensemble de cette triple menace.
La défense de notre souveraineté nationale face à Bruxelles est éminemment complémentaire de la défense de notre identité, de nos libertés économiques; le refus de l’immigration-invasion et la défense des valeurs traditionnelles s’accordent logiquement avec notre combat pour la justice sociale qui est historiquement au cœur des préoccupations de notre famille de pensée.
Enfin, le bilan de nos adversaires parlent de lui même, celui de cet épouvantable quinquennat Hollande bien sûr, mais aussi celui du tandem Sarko-Fillon qu’il faut rappeler: affaiblissement de la voix de la France sur la scène internationale par notre soumission accrue à l’euro-atlantisme, au mondialisme; une aggravation entre 2007 et 2012 de la dette publique de 600 milliards d’euros , un total de 1 789,4 milliards d’euros de dette publique, soit 89,3% du PIB fin mars 2012; la perte de 350 000 emplois industriels; une balance commerciale déficitaire (de moins 52 milliards en 2007 à moins 81,5 milliards en 2012); un million de chômeurs en plus; un million d’immigrés légaux en plus; 337.000 personnes supplémentaires qui ont basculé sous le le seuil de pauvreté – 954 euros par mois en 2009 – selon l’Insee, soit 8,2 millions de Français; la paupérisation de territoires entiers de la France périphérique largement abandonnée par l’Etat; la babélisation- communautarisation accélérée de nos banlieues; l’ Education dite nationale sous influence et en perte de vitesse…
Alors oui, au vu de son passif et de larges pans de son programme, nous pensons que notre pays mérite mieux que l’actuel champion de la droite.