Beaucoup d’orateurs ont affirmé hier que les tendances isolationnistes affichées par M. Trump rendaient plus que jamais nécessaire une défense européenne. Mais une défense européenne contre qui, contre quoi, au service de quels intérêts diplomatiques et stratégiques ?
Paradoxalement, toujours au service des intérêts américains. D’une part, il n’existe pas de politique extérieure cohérente de l’Union européenne, tant les intérêts et traditions des Etats membres divergent. D’autre part le rapporteur n’envisage pas de cesser d’inclure la sécurité européenne dans le cadre de l’OTAN. Une armée « européenne » n’aurait donc d’ « européenne » que le nom. Privée de sa composante britannique par le Brexit, elle se réduirait à une armée française, laminée par les coupes budgétaires, épaulée par quelques unités disparates d’autres pays, engagée sur des théâtres d’opérations extérieurs très éloignés de l’Atlantique nord mais décidés à Washington.
Engagée contre qui d’ailleurs, dans le futur ? Le rapporteur se garde bien de préciser sa pensée : vagues missions humanitaires ou de maintien de la paix, vagues définitions de menaces qui n’incriminent personne en particulier.
J’ai donc voté contre.