J’ai voté pour la saisine de la Cour de Luxembourg pour vérifier la compatibilité du CETA avec les traités européens, même si cette tentative désespérée de gagner du temps était vouée d’avance à l’échec. Cet échec est en soi un scandale et prouve que la majorité « UMPS », si je peux dire, de ce Parlement craint que ne soient effectivement révélées des incompatibilités majeures.
Cet accord commercial global avec le Canada est le brouillon du traité transatlantique (le TTIP) que la Commission continue de vouloir négocier avec les Etats-Unis. Il en a tous les vices, mais est curieusement considéré par certains, dont François Hollande, comme moins dangereux car conclu avec un partenaire réputé moins prédateur et plus loyal. C’est oublier un peu vite que le Canada est lié depuis 1994 aux Etats-Unis, ainsi qu’au Mexique, par un accord de libre-échange, l’ALENA.
L’élection de M. Trump a fait naître le formidable espoir de la mort du TTIP, rejeté par une large majorité de citoyens européens et américains. Ratifier le CETA reviendrait à trahir une nouvelle fois les populations en réintroduisant, de manière hypocrite et détournée, le loup dans la bergerie. Et ce sera de la responsabilité exclusive de ce Parlement.