Moins psychorigide, moins terrifié aussi par le politiquement correct, nous pouvons, nous, nous réjouir des propos tenus hier sur BFMTV/RMC par Jean-Luc Mélenchon qui affirme qu’ «il n’y a pas de raison pour un banquier de faire de l’ostracisme» vis-à-vis du FN. «Alors je ne plaide pas pour qu’ils aient de l’argent mais je suis d’accord pour leur en donner et dire au banquier : ayez pitié du FN (sic). Alors que d’habitude vous (les banquiers, NDLR) n’avez pas de morale, ne faites pas semblant d’en avoir cette fois-ci». Les banquiers en tout cas n’ont pas fait semblant avec lui, puisque le candidat soutenu par le PC, jugé certainement plus inoffensif, a confessé sur cette même antenne avoir obtenu un prêt bancaire de huit millions d’euros pour financer sa campagne…
Un Mélenchon soupçonné comme Arnaud Montebourg par Benoit Hamon candidat à la primaire de la gauche, d’œuvrer à la diffusion d’idées qui au final, renforceront l’opposition nationale, populaire et sociale. Il faisait part hier de son inquiétude rapporte Le Monde, «en marge d’une rencontre avec l’ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis (…). On commence par dire que l’euro ce n’est plus possible, demain on remet en cause les frontières… Je ne sais pas où ça s’arrête (…) il faut faire attention que les concepts que l’on manipule ne conduisent pas à ce que nos électeurs choisissent d’aller voter Front National au motif que l’on aurait entretenu une forme d’euroscepticisme ».
Plus surprenant peut-être, Beppe Grillo, le fondateur en Italie de la formation populiste Mouvement 5 étoiles (M5S) annonçait ces derniers jours son souhait de quitter le groupe eurosceptique Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD) au Parlement européen, celui notamment du UKIP de Nigel Farage, pour rejoindre l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE) de Guy Verhofstadt.
Un virage à 180 dégrés puisque l’ALDE défend l’intégration bruxelloise et la monnaie unique! Sollicités, les sympathisants du M5S se sont prononcés majoritairement sur Internet pour un ralliement à l’ALDE, M. Grillo expliquant sur son blogue que « les récents développements européens, comme le Brexit, nous conduisent à repenser la nature du groupe EFDD. Avec le succès extraordinaire du Leave, l’Ukip a atteint son objectif politique : sortir de l’Union européenne. Farage a déjà abandonné le leadership de son parti et les eurodéputés anglais abandonneront le Parlement européen lors de la prochaine législature ».
Certes l’ALDE a rejeté, a-t-on appris aujourd’hui, l’offre d’alliance de M. Grillo, mais la logique de son vœu échappe à la plupart des observateurs, à commencer par ses compatriotes. Président de la formation identitaire et antibruxelloise Ligue du Nord, Matteo Salvini s’est étonné de cette « Incroyable volte-face européiste de Grillo ». Les députés de la Ligue du Nord siégeaient jusqu’en 2014 au sein d’ EFDD avant de rejoindre le groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL) co-présidé par Marine Le Pen et M. Salvini constate que pour quémander à Bruxelles quelques miettes, les 5 étoiles étaient prêts à rejoindre «le groupe le plus favorable à l’Europe de l’euro, des banques, des lobbies et de l’immigration ».
Lobby immigrationniste qui s’est ému de l’approbation par le gouvernement de la Slovénie le 5 janvier d’amendements à sa loi sur l’immigration et les étrangers qui permettront aux forces de l’ordre slovènes de fermer au besoin les frontières pour une période donnée . Le ministre de l’Intérieur, Mme Vesna Györkös Žnidar, a précisé que son pays n’entendait pas revivre le cauchemar de l’année dernière avec l’invasion sans précédent d’immigrés économiques clandestins, baptisés migrants ou réfugiés, désireux de gagner l’Autriche et l’Allemagne. Amnesty International a dénoncé cette volonté de protection , ordonnant au parlement slovène de rejeter ces amendements qui, une fois appliquée, enfreindraient le droit international…
Xénophilie, xénomanie, refus des frontières, des protections, négation implicite de nos identités particulières constitutives du vraie génie européen qui sont de plus en plus la marque de fabrique du candidat Macron. Qu’il paraît déjà loin le temps ou il célébrait, certes de manière bien bancale, partiale et tronquée, la mémoire de Jeanne d’Arc lors des fêtes johanniques de mai à Orléans, pour ne rien dire de sa visite au créateur du Puy-du-Fou…
Le candidat soutenu par Jacques Attali, qui a succédé à Alain Juppé dans le rôle du chouchou des médias, saluait en ce début d’année dans Le Monde « La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble (qui) ont été à la hauteur de nos valeurs communes ; elles ont sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant». Il a rappelé son refus « de reconstruire des murs dans une Europe qui en a trop souffert» et sa volonté d’éviter « les amalgames» après les attentats islamistes, « les sinistres violences contre les femmes perpétrées l’an dernier à Cologne» .
Un Emmanuel Macron au final susceptible d’aspirer le PS ? Dans Les Échos, Cécile Cornudet souligne que « la primaire socialiste n’est pas passée que s’échafaudent déjà des scénarios. Si elle désigne Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon, une partie des responsables et des élus socialistes pourraient rejoindre Emmanuel Macron (…). Si Manuel Valls l’emporte, pas d’hémorragie immédiate, mais une question. Que faire si Emmanuel Macron continue de creuser l’écart dans les sondages ? (…). Au nom de l’unité, le Parti socialiste tente de pousser Macron à jeter l’éponge pour éviter tout risque Le Pen (…). Mais (..) s’il s’avère qu’en mars Emmanuel Macron est le seul capable d’être présent au second tour, alors cet appel s’inversera (…). Les sondages ne sont pas prédictifs, mais ils continuent à jouer un rôle majeur dans la vie politique. Ils peuvent transformer un vote séditieux en vote utile. C’est dire. »
Loin des leurres et des engouements soudains bien peu spontanés, le vrai Vote séditieux, vis-à-vis de ce Système à tuer les identités et les souverainetés populaires et le vrai vote utile ne font qu’un depuis longtemps pour nos compatriotes les plus lucides affirme Bruno Gollnisch; pour tous ceux qui entendent glisser un bulletin national dans l’urne en avril, mai et juin prochains.