Ces deniers temps, Barack Obama et son administration n’ont pas ménagé leurs efforts pour savonner la planche au futur président des Etats-Unis notamment en avivant les tensions avec la Russie de Vladimir Poutine, avec laquelle M. Trump entend nouer des relations plus apaisées. Sur son blogue, Jacques Borde note d’ailleurs que « des voix de plus en plus nombreuses, et non des moindres surtout, se font entendre pour reprocher à Obama sa conduite aux limites du supportable. L’ex-maire de New York, Rudolph Giuliani a affirmé que Ce que fait Barack Obama, je le trouve sans précédent (…). Je n’ai jamais vu de président au pouvoir créer tant d’obstacles pour le futur. Le très francophone et très écouté Charles Krauthammer, célèbre pour ses chroniques politiques dans le Washington Post, Time Magazine et Fox News, a écrit un édito cinglant où il s’interroge sur la possibilité qu’Obama ait un jour des comptes à rendre à la justice sur ses deux mandats successifs. »
Washington Post qui est au nombre des médias que Donald Trump a sévèrement étrillé hier pour avoir relaté, relayé sans recul estime-t-il, ce qu’il appelle des mensonges, à savoir ses liens présumés depuis des années avec la Russie. Il a même été affirmé dans un dossier publié notamment par CNN, le New York Times, Buzzfeed, que le gouvernement russe le ferait chanter ayant en sa possession une vidéo d « actes sexuels pervers organisés / supervisés par le FSB (les services secrets russes, NDLR)» entre lui et une prostituée russe en 2013 à Moscou.
Selon le site d’information russe francophone sputnik, «Le hic, c’est que toute cette histoire, incroyablement détaillée et sensationnelle, n’est en fait qu’un… canular et un immense fake ! Selon le forum anonyme anglophone 4Chan (…) ces documents (mis en forme de manière à faire croire qu’elles émanent des services secrets, NDLR), ont été créés par un utilisateur et envoyés à Rick Wilson, que CNN décrit comme le plus hardcore des haters (ennemis, NDLR) de Trump (…). Et les médias libéraux, dont CNN, BuzzFeed, Cosmopolitan, sont tombés dans le panneau !»
Sur Dreuz info, Magali Marc souligne que «le site d’information BuzzFeed a mis en ligne un faux dossier de 35 pages de notes rédigées par un ancien officier du renseignement britannique (Christopher Steele), sur commande d’opposants politiques de Donald Trump. Buzzfeed a décidé de publier la totalité du rapport tout en reconnaissant tout à la fin que les allégations qu’il contient n’ont fait l’objet d’aucune enquête.» Et de citer (traduire) un texte publié le 10 janvier dans le New York Post, du célèbre journaliste néo-con, John Podhoretz, ex soutien de George W. Bush, favorable à la guerre en Irak, hostile à toute politique de restriction de immigration, et qui tient à préciser qu’il «(ne fait) aucunement partie des partisans de Trump.»
M. Podhoretz n’en note pas moins avec honnêteté constate Bruno Gollnisch, que« le caractère diffamatoire et calomnieux de ce que Buzzfeed a publié est tellement au-delà des limites de ce qui pourrait être considéré comme étant un tant soit peu acceptable, que même ceux qui sont les plus offensés par les excès politiques de Trump n’ont pas le choix que de se porter à sa défense et à la défense de quelques autres personnes mentionnées dans les journaux et dont les noms sont également traînés dans la boue.Il n’y a véritablement aucune preuve offerte dans ces notes ou de la part de BuzzFeed à l’effet qu’une seule phrase contenue dans ces documents soit factuelle ou vraie. De plus, nous savons que la plupart des principales organisations d’information américaines ont vu ces notes et qu’en dépit de leur hostilité foncière bien connue envers Trump, ont choisi de ne pas les publier ou même d’y faire référence après avoir échoué dans leurs efforts visant à authentifier ces accusations.»
Bref, une ultime manipulation qui pourrait peut-être aussi se lire à l’aune des propos du journaliste iconoclaste Mario Dinucci , une des plumes du quotidien communiste italien Il Manifesto: «Les stratèges néo-cons, artisans de la campagne (anti-Trump, NDLR), essaient de cette façon d’empêcher un changement de cap dans les relations des États-Unis avec la Russie, que l’administration Obama a ramenées à un niveau de guerre froide. Trump est un trader qui, en continuant à fonder la politique étasunienne sur la force militaire, entend ouvrir une négociation avec la Russie, possiblement aussi pour affaiblir l’alliance de Moscou avec Pékin. En Europe ceux qui craignent un relâchement de la tension avec la Russie sont avant tout les dirigeants de l’OTAN, qui ont acquis de l’importance avec l’escalade militaire de la nouvelle guerre froide, et les groupes de pouvoir des pays de l’Est – en particulier Ukraine, Pologne et pays baltes – qui misent sur l’hostilité envers la Russie pour avoir un soutien militaire et économique croissant de la part de l’OTAN et de l’UE.» Une affaire, on l’aura compris, qui nous concerne au premier chef.