D’une aberration l’autre, Jean-Marie Le Pen comparaissait lundi pour « provocation à la haine et à la discrimination » devant la cour d’appel d’Aix-en Provence. Le verdict sera rendu le 27 février. Condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Nice en avril 2016, il est poursuivi en appel par l’association Prales (Pour la défense des droits des Roms) et ce pseudopode du PS qu’on ne présente plus, SOS racisme. Une dépêche de l’Afp le rapporte, sont en cause « des propos tenus à Nice en 2013 lors d’une conférence de presse. « Vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons odorante. Ceci n’est que le petit morceau de l’iceberg » avait notamment déclaré Jean-Marie Le Pen, qui venait soutenir une candidate. « Ce sont des termes que je maintiens parce que je les ai pensés ». « Leur présence est urticante pour la population, oui, les gens se plaignent. Odorante, il suffit d’avoir visité un camp de Roms pour s’en rendre compte, olfactivement parlant ». « Je suis un homme libre, je ne suis pas tenu par la ligne jaune du prêt-à-penser ». « La haine est un sentiment qui m’est parfaitement étranger », « (j’ai ) de la compassion (pour les Roms,) mais (j’en ai) plus pour les Niçois ».
L’avocat de Jean-Marie Le Pen, Me Frédéric Joachim, a affirmé qu’ « il y a des vérités qu’on n’a pas le droit de dire » , « Jean-Marie Le Pen est harcelé par toutes les associations comme des chiens à la curée ». Harcelé, l’historien Georges Bensoussan, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah, responsable éditorial au Mémorial de la Shoah à Paris, estime l‘être également. Il comparait aujourd’hui devant la XVIIème chambre correctionnel à la demande d’une association communautariste présidée par Samy Debah, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui estime que cet historien a tenu des propos « dangereux et dignes des discours de l’extrême droite ».
De nombreux médias ont cependant donné la parole et/ou pris la défense de M. Bensoussan. Martine Gozlan, elle même régulièrement taxée de partialité, dénoncée par certains musulmans pour son islamophobie et son sionisme, évoquait sur le site de Marianne «le procès honteux » fait à l’historien par le CCIF. C’est cette même officine souvenons-nous, qui avait déclenché l’ouverture d’une information judiciaire en déposant plainte ( le 31 janvier 2011) contre les propos de la présidente du FN, sur les prières de rue, pour « provocation à la discrimination, à la violence et à la haine envers un groupe de personnes en raison de leur religion ». Une accusation dont Marine fut finalement exonérée par la justice.
«Au cours de l’émission Répliques, proposée sur France Culture par Alain Finkielkraut (en octobre 2015) résume Martine Gozlan, « Bensoussan cite le sociologue français d’origine algérienne Smaïn Laacher, qui évoque dans les familles arabes un antisémitisme quasi naturellement déposé sur la langue. Il use d’une métaphore sur l’antisémitisme tété avec le lait de la mère qui résume le diagnostic cruel et courageux de Laacher sur sa propre société. Aussitôt, une vingtaine de pétitionnaires adressent une lettre de protestation au CSA. Parallèlement, le Mrap déclare vouloir faire citer Georges Bensoussan devant le tribunal correctionnel pour injures racistes et provocation à la haine tandis que les sites Palestine Solidarité et oumma.com se déchaînent à leur tour. Sous la plume de Jacques-Marie Bourget, dans Oumma, on peut lire notamment, après une série d’insultes contre Finkielkraut et Bensoussan : Si personne ne vient crier halte à la haine, armons-nous et préparons dès maintenant la guerre civile. Apparemment, cet appel belliqueux ne semble guère choquer (…). En mars 2016, le Collectif contre l’islamophobie en France dénonce au procureur de la République les propos de l’historien (…) . Le parquet (…) décide de poursuivre, décision extrêmement lourde de sens pour Georges Bensoussan et ceux qui le soutiennent, d’Elisabeth Badinter à Marceline Loridan Ivens, en passant par Haïm Korsia, le grand rabbin de France, la démographe Michèle Tribalat ou l’écrivain Pascal Bruckner, lui-même traîné en justice en novembre dernier par les Indigènes de la République.»
Sur le site du Huffington post, a été publié un article signé par Dominique Sopo, président de SOS racisme (partie civile au procès), qui accuse Georges Bensoussan de mensonge: « il prétend citer le sociologue algérien Smaïn Laacher. En fait, il s’agit de l’adaptation d’une phrase d’Yitzhak Shamir qui, alors qu’il était Premier ministre d’Israël, avait déclaré en septembre 1989, en pleine polémique sur le Carmel d’Auschwitz, que les Polonais tètent l’antisémitisme avec le lait de leur mère ». M. Sopo lui reproche surtout d’avoir basculé dans l’essentialisme, « une pensée où peut désormais affleurer le racisme ».
Dans un entretien accordé à Actualité Juive, M. Bensoussan estime que le CCIF «poursuit une stratégie d’intimidation désormais bien rodée. Elle passe par l’accusation de racisme et d’ islamophobie, ce racisme imaginaire comme dit Pascal Bruckner qui vise à disqualifier et discréditer toute parole critique pour la faire taire (…). Cette stratégie vise à salir, à délégitimer et à faire peur. C’est ce que le journaliste Brice Couturier appelle à raison le djihad judiciaire . Le CCIF et ses alliés des Indigènes de la République, sans compter ceux que Gilles Kepel appelle les islamo-gauchistes , jouent un rôle éminent dans la montée des tensions en France ».
Tensions dont l’historien connaît les réalités depuis au moins 2002, date à laquelle il s’acquittait de la postface d’un livre-document au fort retentissement, Les territoires perdus de la république, témoignages sur le quotidien des professeurs dans les établissements scolaires babélisés par des décennies de folle politique d’immigration massive.
Tensions qui, comme le souligne souvent Bruno Gollnisch, si l’on veut poser clairement les termes du débat et ne pas confondre le causes et les conséquences, sont générées avant tout par une immigration de peuplement dont découle un communautarisme, un prosélytisme parfois agressif, une dissolution de l’identité française, le sentiment pour nombre de nos compatriotes de devenir étranger dans leur propre pays.
Le FN ne combat pas la religion musulmane, la foi d’un milliard et demi de personnes, mais nous savons aussi que cette religion est instrumentalisée par des extrémistes, les adversaires des identités et des souverainetés nationales. Nous rappelions sur ce blogue que la campagne contre l’islamophobie lancée par CCIF en octobre 2012, avait été financée à hauteur de 35 000 euros par l’Open Society Institute, du milliardaire mondialiste George Soros, partisan de la poursuite d’une politique d’immigration soutenue des pays du Sud vers l’Europe. Un CCIF qui se félicite d’ailleurs sur son site d’avoir reçu « le soutien financier de la Commission Européenne » . La stratégie d’intimidation, on le constate, est organisée, initiée, favorisée au plus haut niveau.