Je me suis abstenu sur le rapport de M. Szanyi sur la politique de concurrence de l’Union européenne. Il me semble en effet qu’au fil des années et des scandales d’évasion ou d’optimisation fiscales, l’enthousiasme de ce Parlement pour une concurrence totalement débridée tiédit.
Certes, il croit encore que dans l’immense majorité des cas la concurrence améliore la qualité, réduit les prix et encourage l’innovation. Mais il en avoue également certaines limites, pourtant souvent nées de textes européens dogmatiques qu’il avait approuvés.
Il croit par exemple encore que seuls les services publics non rentables peuvent rester publics. Que de nouveaux pays doivent adopter l’euro. Que les transports ferroviaires et routiers doivent être d’avantages libéralisés.
Mais désormais, il se soucie également d’une approche plus pragmatique des aides d’Etat, de l’accès des PME aux marchés publics, de la spoliation des épargnants par les banques, des conséquences possibles de la fusion Bayer-Monsanto, des revenus des agriculteurs, de la concurrence mondiale déloyale via des subventions déguisées ou non, de la distinction conceptuelle et politique impérative entre règles de concurrence et politique sociale….
Tout cela reste timide, mais va dans la bonne direction.