Ce qui pour le coup n’est pas de l’ordre du fantasme ce sont les liens du candidat Fillon avec des puissances d’argent qui n’ont pas d’état d’âme souverainiste et patriotique. Libération rappelait que Jérôme Chartier, élu local et intime de Fillon, était impliqué dans « le Cercle de réflexion, think tank » baptisé Les Entretiens de Royaumont. « Les Entretiens de Royaumont font défiler une étonnante faune politico-financière, invitée à disserter sur des thèmes réputés transpartisans. Hollande, alors premier secrétaire du PS, s’y est collé en 2009, sur le thème Rêvons le capitalisme. Un an plus tôt, un étonnant aréopage avait colloqué pour structurer la croissance française : Valls, Sapin et Cahuzac à gauche, Fillon, Guaino ou Copé à droite. La liste des sponsors des Entretiens de Royaumont : Axa, BNP Paribas, Total, Orange… Beaucoup de leurs patrons sont des proches, voire des intimes de Fillon. C’est le cas d’Henri de Castries fidèle entre les fidèles, qui espérait bien entrer au gouvernement une fois son candidat à l’Elysée. En tant que patron d’Axa, il est d’ailleurs déjà directement client de 2F Conseil, la société de Fillon (200 000 euros). Patron de Total, Patrick Pouyanné est, lui, l’ex-directeur de cabinet de Fillon au ministère des Télécommunications. Ou encore Augustin de Romanet (secrétaire général de l’Elysée sous Chirac et président d’Aéroports de Paris), à la fois financier et intervenant aux colloques. »
Dans un autre registre, le journal du macroniste Patrick Drahi expliquait hier à ses lecteurs que l’indignation des frontistes devant la cabale judiciaire dont ils sont l’objet sentait le réchauffé: « Acharnement judiciaire en période électorale? Le FN a le même argument depuis trois ans » . Il n’est pas venu à l’idée de nos détracteurs que si cet argument est effectivement répété c’est qu’il correspond à la réalité vécue par le FN depuis que le prévaricateur socialiste Martin Schulz, épaulé alors par Christiane Taubira, a lancé cette abracadabrantesque persécution. Une justice qui a jugé également que l’épithète de fasciste (dixit Jean-Luc Mélenchon) pour qualifier Marine n’était pas condamnable. « Dans son arrêt, la Cour, qui juge la bonne application du droit, estime que les propos poursuivis, outrageants pour Marine Le Pen mais exprimant l’opinion de leur auteur, dans le contexte d’un débat politique, au sujet des idées prêtées au responsable d’un parti politique, ne dépassaient pas les limites admissibles de la liberté d’expression.» Liberté d’expression qui va en s’amenuisant en ce qu’elle interdit l’évocation de certains sujets, qui est aussi toujours à géométrie variable et dont le périmètre n’est pas le même en fonction de la personne qui en use constate Bruno Gollnisch.
C’est devant un autre tribunal que François Hollande a choisi d’attaquer le camp national et patriotique. Nous l’avions annoncé, et c’est une première sous la Ve République, il s’est rendu lundi au siège du Grand Orient de France (GODF) , dont le nouveau grand sachem est Christophe Habas, pour discourir et assister à la cérémonie 300 ans de franc-maçonnerie, 300 ans d’émancipation (sic). M Habas, qui était le candidat adoubé par son prédécesseur, le très extrémiste Daniel Keller, avait mené « dans son premier discours interne au Convent (le 26 août 2016), une charge très offensive contre le FN… et l’extrême-droitisation des politique (…). La laïcité a-t-il notamment déclaré est une laïcité d’intégration et d’émancipation et non pas la laïcité identitaire et xénophobe du Front National qui a récupéré ce principe pour masquer ce qui n’est jamais qu’un racisme dirigé contre l’Islam, contre les Islam, dans une volonté d’essencialisation dangereuse qui ne connaît pas la réalité historique et sociale de cette religion.»
Aux propos convenus, d’une grande indigence et malhonnêteté intellectuelles du nouveau grand maître de cette secte, a répondu la tirade toute aussi peu finaude et biaisée d’un François Hollande en pleine tournée d’adieux. Devant la quinzaine d’obédiences maçonniques, il a rendu hommage aux grands ancêtres se plaçant symboliquement sous leur protection et leur magistère : « La République sait ce qu’elle vous doit, et je sais que vous serez toujours là pour la défendre, et je serai moi aussi toujours là (…) pour prendre cette responsabilité». Le plus calamiteux des présidents de la Vème république a aussi fait mine de comprendre que dans son discours à Nantes, Marine avait menacé les fonctionnaires, alors qu’elle dénonçait les pressions dont ils sont victimes de la part du Système politique, les appelant à garder leur neutralité à ne pas céder au « gouvernement des juges », à ne « pas contrecarrer la volonté du peuple ».
Peuple… encore et toujours le mot qui fâche nos élites mondialisées, peuple français dont les grands orientaux et beaucoup plus largement tous les bénéficiaires des prébendes et des fromages ripoupblicains ont tant peur qu’il siffle dans quelques semaines la fin de la récréation...