Selon les jours et les circonstances, l’internet apparaît comme la pire ou la meilleure chose au Parlement européen, notamment comme outil de l’expression démocratique.
Hier, outil diabolique de l’élection de Donald Trump. Aujourd’hui, outil idéal de la propagande pro-UE. Il permettrait même au citoyen d’avoir voix au chapitre, alors qu’on refuse de l’entendre quand il s’exprime par référendum.
Certes, quelques propositions semblent séduisantes. Mais le texte favorise surtout la démocratie dite « participative », dont je me méfie : elle permet trop souvent de ne pas consulter les citoyens sur une mesure adoptée, sous prétexte qu’on les a consultés au préalable sur un projet inabouti.
Je regrette également que le texte ne reprenne pas certaines réserves et nuances de l’exposé des motifs : qu’il s’agisse de la nature d’internet, pas toujours compatible avec le débat long et la délibération rationnelle ; ou de la distinction pas toujours aisée entre opinion publique d’une part et activisme d’une minorité ou surpuissance de lobbies de l’autre….
Autre point négatif : la volonté d’imposer le vote en ligne dans les processus électoraux des Etats.
Cela ne résout pas, loin s’en faut, les causes de la désaffection profonde des citoyens pour l’Union Européenne. A mes yeux, cela y contribuerait même, en renforçant l’impression que les institutions européennes préfèrent les débats virtuels aux confrontations de terrain.