Intervention de Bruno Gollnisch au Parlement européen de Strasbourg le 17 mai 2017 au sujet du contrôle de la BCE.
Monsieur le Président, la publication du rapport de Transparency International relance le débat sur les compétences et le contrôle de la Banque centrale européenne.
À la faveur de la crise financière, puis de celle de la zone euro, la Banque centrale européenne s’est considérablement émancipée de son champ de compétences initial, au point de pouvoir intervenir, directement ou non, dans les politiques économiques et sociales des États, parfois en pratiquant un chantage odieux et même en commençant à le mettre en œuvre: la Grèce en est un cas emblématique et elle n’est pas le seul.
Avec la complicité de la majorité de ce Parlement, elle a désormais acquis un pouvoir quasi législatif et la mainmise sur la totalité du secteur financier grâce à ses nouvelles missions de supervision.
Quant au contrôle, il est inexistant. Ce n’est pas le ridicule pouvoir du Parlement européen, ou plutôt d’un nombre restreint de ses membres, de poser des questions ou d’accéder à certains documents qui peut remplacer un véritable contrôle.
Par sa totale indépendance, ses statuts gravés dans le marbre des traités et ses dirigeants irrévocables, sauf par la Cour de justice, la Banque centrale européenne échappe de fait à toutes responsabilités quant à la sanction de ces actions. Le monstre a échappé à ses créateurs. Comme dans le roman de Mary Shelley, la seule solution est de tuer le monstre.