Le lendemain rapportait Libération, «devant les représentants de la communauté française réunis dans les jardins de l’école française d’Athènes », « Emmanuel Macron s’est solennellement engagé à mener à bien (une) transformation profonde parce qu’il en va de la survie de la France. » Transformation « qu’il estime avoir engagée avec sa réforme du droit du travail, en attendant celles qui toucheront au logement, à la formation et au chômage. Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes (sic), s’est-il exclamé pour la plus grande joie de son public, ultra-macronien comme le sont massivement (un avis à relativiser, NDLR) les Français de l’étranger . »
Le contexte de ce déplacement était « jugé favorable par l’exécutif (français) indiquait L’Express puisque « la Grèce affiche les signes d’un timide redressement avec un retour de la croissance, un retour d’investissements et une légère décrue du chômage, grâce notamment à une saison touristique record. » Ce qui n’empêche pas est-il tout de même précisé que «le chômage reste le plus élevé de la zone euro, et les Grecs, surtout les jeunes, affrontent une précarisation de l’emploi grandissante. » Une Grèce totalement sous la coupe de l’étranger relevait ce même article: « Athènes espère sortir de la tutelle budgétaire internationale lorsque prendra fin le troisième plan d’aide en août 2018. La Grèce comptera alors sur la France pour l’aider à obtenir un rééchelonnement de sa dette colossale (…). Après la reprise du port du Pirée, le plus grand du pays, par un groupe chinois, un consortium comprenant le groupe marseillais CMA CGM, a récemment obtenu la gestion du port de Thessalonique, tandis que l’Allemand Fraport emportait celle de 14 aéroports du pays. »
Le quotidien La Croix s’est également arrêté le 5 septembre sur le « procès du siècle » concernant le parti d’extrême droite d’Aube Dorée, qualifié selon le réflexe pavlovien répandu dans les médias de néo nazi. Le journaliste Thomas Jacobi indique que « 18 députés d’Aube Dorée, élus aux législatives de septembre 2015 où le parti avait obtenu 6,99 % des voix, se retrouvent dans le box des accusés » – 50 000 personnes avaient défilé le 30 novembre 2013 à Athènes en soutien à Aube Dorée au début du procès visant à interdire ce parti, NDLR. « Depuis plus de deux ans, treize d’entre eux – dont le quartet phare des accusés, le chef Nikos Michaloliakos, son lieutenant Ilias Kasidiaris, le théoricien Nikos Papas et le responsable opérationnel Yannis Lagos – sont jugés pour formation et appartenance à une organisation criminelle. »
« Pour Dimitris Psarras, auteur du Livre noir d’Aube Dorée -et militant d’extrême gauche ce qui n’est pas précisé ici alors que M. Psarras est tout sauf un observateur impartial, NDLR- cité à comparaître comme témoin à charge, leur procès permettra de démontrer qu’Aube Dorée n’est pas un parti politique, mais une organisation criminelle aux structures pyramidales et militaires. C’est parce qu’à la tête de cette organisation se trouve Nikos Michaloliakos qu’à la base, des exécutants exécutent des ordres, tels que passages à tabac, pogroms, assassinats. » Précisons que la direction d’Aube Dorée se défend des accusations de violences meurtrières portées contre elle, de les décréter ou de les encourager de quelque manière que ce soit, violences bien évidemment totalement condamnables, et qui le sont en tant que telles et sans ambiguïté par le FN .
L’article du « quotidien catholique » indique encore à ses lecteurs que « le procès s’articule autour de trois affaires : une attaque en pleine nuit du domicile de quatre pêcheurs égyptiens, en juin 2012, dans une banlieue du Pirée, une agression à la batte de base-ball de membres du syndicat Pame et le meurtre d’un rappeur, Pavlos Fyssas, poignardé en septembre 2013 par un cadre du parti, Georgos Roupakias (…). Pour Alexandros Alexiadis, avocat du député Giannis Lagos, pour interdire Aube Dorée il faudrait prouver qu’Aube Dorée reçoit de l’argent noir ce qui est l’essence même selon la Convention de Palerme d’une organisation criminelle. Or, il n’y a pas un centime d’argent non déclaré au sein d’Aube Dorée. Pour lui, pas de doute: c’est un procès politique, on juge des idées. » Bruno Gollnisch avait dénoncé lors d’une intervention au parlement européen « la justice sélective » au sein de l’UE et notamment en Grèce à l’encontre des députés d’Aube Dorée, quand bien même le FN n’entretient pas de relations avec ce parti.
En juin dernier, l’émission L’heure la plus sombre recevait l’essayiste Pierre Jovanovic qui évoquait la situation de la Grèce, pays dont la présence dans la zone euro est particulièrement aberrante. Il s’était entretenu peu de temps auparavant avec le président d’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, militant de la droite radicale anticommuniste depuis l’époque de la dictature des colonels, ex rédacteur de journal, qui présenta son parti aux suffrages des Grecs pour la première fois aux législatives de 1992 et aux européennes de 1994.
La Grèce s’appauvrit toujours notait-il, et « les Grecs qui ont voté pour Tsipras pour qu’il sorte de l’Europe et réimprime la monnaie grecque le Drachme, ont été trahis par lui. » C’est cette trahison, avance-t-il comme d’autres, qui explique la montée en puissance d’Aube Dorée, aujourd’hui troisième parti grec (cinquième parti en 2012). M Jovanovic estime qu’ « Aube Dorée est attaquée parce que c’est le seul parti à défendre les Grecs (…). Aube Dorée distribuait de la nourriture aux Grecs dans le besoin et les parlementaires grecs ont voté une loi pour leur interdire de le faire. »
Il évoquait également « la rixe de colleurs d’affiches » aux conséquences dramatiques citée dans l’article de La Croix, le meurtre du rappeur antifa Pavlos Fyssas par Georgos Roupakias, un ex adhérent du Parti communiste grec qui a été très bizarrement remis en liberté au bout de trente mois, aujourd’hui en liberté surveillée comme les autres cadres d’Aube dorée jugés en ce moment. Un meurtre qui a été le prétexte pour déclarer Aube Dorée comme étant une organisation criminelle. Une qualification juridique qui a permis de mettre ses dirigeants en prison, car selon les lois qui régissent le parlement grec, cette accusation prive les élus de leur immunité parlementaire.
La Croix fait silence également sur l’assassinat à l’arme automatique de deux militants d’Aube Dorée, le 1er novembre 2013, devant les locaux de leur parti (une autre personne a été grièvement blessée), le jour ou les policiers habituellement présents pour la protection du siège n’étaient pas en faction… A notre connaissance les auteurs de cet attentat n’ont pas été arrêtés.
Après les financiers Lazare et Pigasse, c’est aujourd’hui la banque Rothschild qui renégocie la dette grecque affirme encore M. Jovanovic. Un pays qui enregistre déjà 6000 suicides à cause de la crise économique… ce qui n’empêche pas le Premier ministre Tsipras d’avoir obtenu le vote d’ une loi en 2014 pour permettre à tous les immigrés clandestins arrivant en Grèce de s’y installer sans papiers. Pour redresser la situation du pays?
Dévoiler cet aspect de la politique de Syriza (le parti du Premier ministre grec), constatait Bruno Gollnisch en janvier 2015, c’est avoir une nouvelle illustration d’une évidence: se ranger sous le pavillon des immigrationnistes internationalistes et autres altermondialistes en espérant combattre efficacement le totalitarisme (euro)mondialiste serait tomber de Charybde en Scylla. Ultra-libéralisme d’un côté et socialo-trotskysme messianique et humaniste de l’autre, communient dans le même sans-frontiérisme et sans-papiérisme. Ce sont les deux mâchoires d’une même machine à tuer les peuples et à écraser les nations ; les deux faces d’une même médaille. « Du passé faisons table rase », ce même slogan qui court, à mots plus ou moins feutrés et découverts, des discours d’Emmanuel Macron aux réunions de la France insoumise, à celles de Bildelberg et de la Commission européenne.