Dans la rubrique de la fausse symétrie et du masochisme (culturel) véhiculé bien souvent par de parfaits humanistes laïcards, nos compatriotes, croyants ou non, ne manqueront pas aussi de s’interroger sur cette décision prise à l’encontre de Matthieu Faucher. Un professeur des écoles dans l’Indre, qui , rappelait Le Figaro la semaine dernière, « a fait l’objet d’un déplacement contraint et d’une sanction pour faute grave professionnelle en juin 2017. Son erreur? Il faisait lire des textes de la Bible en trop grande quantité. Depuis, il se bat à visage découvert et espère une réhabilitation du ministère. Ce cas, qui dépasse celui du village de Malicornay, au cœur du Berry, pose le problème de la laïcité et de l’enseignement du fait religieux. »
Problème de la laïcité qui réside surtout dans l’égalité (biaisée ) de traitement que veulent établir certains entre la religion chrétienne autochtone de la France, au moins depuis le baptême de Clovis, avec une religion musulmane qui elle ne reconnait pas de séparation entre domaine spirituel et temporel.
J. d’Antraigues le rappelait, sur le site Polemia , « le catholicisme romain structure toujours profondément la France, il fait partie de ses racines, et la notion de laïcité dans la vie publique n’a jamais signifié, comme on voudrait nous le faire croire, que devait disparaître tout ce qui en résulte dans l’espace public et dans la vie sociale. Cette notion signifie simplement que, comme cela était depuis des siècles la situation en France, ce qui y a permis la paix religieuse, tout le monde doit individuellement se comporter dans la vie publique de la même façon quelle que soit sa religion (à l’exception évidemment, éventuellement, de ministres du culte et de religieux dûment identifiés). Eviter d’afficher par son comportement en public ses opinions, surtout si elles sont susceptibles d’être clivantes, n’est au demeurant qu’une règle élémentaire de vie en société. Mais que peut bien être le vivre ensemble , sinon le respect de telles règles ?»
Mais aujourd’hui, « le problème de l’islam explose en France, ainsi d’ailleurs que dans l’ensemble du monde occidental. Par les attentats islamistes, certes, mais aussi par un phénomène beaucoup plus profond, parce qu’il met en péril l’unité même des nations et leur civilisation: une communautarisation de la vie publique de plus en plus envahissante, qui d’ores et déjà en France a fait littéralement changer de civilisation des quartiers entiers, et perturbe profondément toutes les composantes de la vie sociale partout où une population musulmane est significativement présente. »
Un prosélytisme islamique dont l‘affaire Mennel Ibtissem que nous évoquions hier, serait un nouveau révélateur vue par ses soutiens comme une victime de l‘islamophobie mais appréhendée par ses détracteurs comme une militante de l’islam politique, sous couverture, proche des Frères musulmans qui cherchent à tester la capacité de résistance de la société française.
Le Figaro a publié hier une longue tribune de l’ex conseillère régionale PS d’Ile-de-France, Cécile Pina, qui s’est fait connaître en 2015 lorsqu’elle avait dénoncé « le salon de la femme musulmane de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable. Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice de Viv(r)e la République, mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l’indispensable universalité de nos valeurs républicaines.»
Mme Pina, réputée proche de Manuel Valls, estime comme beaucoup d’observateurs qui ne sont pas forcément de son bord politique que la jeune Mennel est proche des islamistes ou instrumentalisée par eux. Elle éclaire son propos par la comparaison suivante:« Imaginez qu’une jeune candidate de The Voice partage du Henry de Lesquen, du Marion Maréchal Le Pen et du Bruno Gollnisch, qu’elle participe à des opérations saucissons-pinards, soutienne Alain Soral et diffuse sur instagram les œuvres d’Alain de Benoist, vous poseriez-vous vraiment la question de savoir si elle est proche du FN? Non. Et bien c’est pareil. »
Il est aussi loisible d’imaginer qu’une femme qui a milité de longues années au PS partage au moins une responsabilité morale dans une montée d’un prosélytisme et d’un communautarisme dont seul le Front National pressentait les dangers et dont il avertissait nos compatriotes. Certes, à une époque ou les dangers étaient moins nettement visibles qu’aujourd’hui mais aussi ou tous les acteurs des partis du Système préféraient se voiler la face par intérêt, lâcheté, commodité ou clientélisme. Mais la situation a-t-elle vraiment changé?
Il faut se réjouir bien évidemment que Mme Pina, comme d’autres , ouvre enfin les yeux et reprenne certaines analyses de l’opposition nationale, fustige l’attitude des dirigeants et élus de son ancien parti. Mais cette lucidité (partielle) s’accompagne d’une hostilité vigilante à l’égard du FN qui ne manque pas d’interroger sur la pureté de ses intentions.
Interrogée par le magazine Marianne en avril 2016 elle déclarait : « je perds souvent mes combats avec les gens qui me disent qu’ils vont voter FN en arguant que la seule qui est claire sur la laïcité, c’est Marine Le Pen. Déjà, quand vous écoutez ce que dit Marion Maréchal-Le Pen, vous réalisez que ce n’est pas exactement le même discours » -une remarque qui semble indiquer que Mme Pina n’opérerait pas de distinction dans sa défense de la laïcité entre attachement à nos racines helléno-chrétiennes et prosélytisme islamiste?, NDLR . « Ensuite, poursuit-elle, le FN n’a pas plus de rapport à la vérité que les islamistes. Ce sont des tacticiens purs. Ils voient que la laïcité et la République sont des mots porteurs, donc ils les utilisent. Mais ce discours ne les engage à rien. Quelque part, ils sont aussi absolutistes dans l’identité que les islamistes. Le rêve de ces derniers est un monde immanent et figé. C’est pareil pour le FN, qui a une vision d’une France presque mythifiée, figée dans ses représentations. Pour moi, l’un comme l’autre pue la mort. »
Questionnée également à la même période par le site Atlantico, Cécile Pina creusait la même veine: « les islamistes utilisent la religion pour conquérir le pouvoir politique (…). Comme le FN, ils ont un projet de société, une vision du monde et une stratégie de conquête du pouvoir – les islamistes et les nationaux seraient les seuls dans ce cas là?, NDLR. Ils semblent comprendre mieux que nos élites ce que nous sommes et ils ne se trompent pas dans leurs attaques. »
Un amalgame visant à établir un signe égal entre islamistes (auxquels tous les musulmans, très loin s’en faut ne sont pas réductibles), et défenseurs de l’identité française qui est le cœur du discours de sa (très petite) association Viv(r)e la République qui est peu ou prou celui des frères du Grand Orient et des partis ripoublicains, de Jean-Luc Mélenchon à Laurent Wauquiez. Celle-ci affirme dans son manifeste vouloir « regrouper toutes celles et ceux qui veulent combattre l’islamisme sans nourrir l’hydre de l’extrême droite. » « Nous affrontons deux dangers aussi mortifères l’un que l’autre : le danger islamiste, et celui de l’extrême-droite qui est aux portes du pouvoir…».
Il y a en fait un moyen imparable pour juger de la sincérité, ou à tout le moins de l’efficacité des défenseurs de la laïcité à la sauce Pina, c’est leur rapport à la question migratoire. Il est en effet révélateur que pas plus l’association de cette dernière que le PS, LREM, LR ou LFI ne prônent des mesures concrètes pour tarir la source principale du communautarisme (musulman mais pas seulement) et de l’islamisme, à savoir l’immigration-invasion. Tous ces pseudos indignés républicains qui ne prônent pas l’inversion des flux migratoires, une réforme de notre code de la nationalité, la réhabilitation des valeurs qui forment l’ossature de notre civilisation, sont au pire des escrocs intellectuels et des imposteurs, au mieux des imbéciles et des naïfs.