Une nation est aussi riche de la somme du vivant qu’elle abrite, et à cette aune le Plan pour la biodiversité 2020 (dont les détails n’ont pas été communiqués), annoncé le 18 mai par Nicolas Hulot, ministre de la Transition énergétique, a sa légitimité. Un ministre déjà marqué à la culotte par les défenseurs de environnement qui lui demande notamment d’engager un bras de fer avec Total qui importe chaque année plusieurs centaines de milliers de tonnes d’huile de palme (pour fabriquer du carburant) dont la culture intensive est responsable de la déforestation massive.
Un plan qui est aussi une manière pour M. Hulot de marquer son territoire et d’effacer le couac gouvernemental qu’avait constitué la sortie l’année dernière du ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, lorsqu’il défendait les pesticides tueurs d’abeilles néonicotinoïdes (très polluant pour les sols) et précisait être en faveur des OGM et du Glyphosate.
La question très emblématique et préoccupante de la disparition des abeilles occupe régulièrement (et à juste raison) le devant de l’actualité. Il a été rapporté que 400 000 ruches ont été décimées en 2017, sans pour autant que le Stéphane Travert s’engage fermement sur une indemnisation des apiculteurs. Catastrophe écologique en lien direct avec l’emploi de pesticides. Trois d’entre eux, trois néonicotinoïdes vont être interdits au sein de l‘UE dans les cultures en plein champ. Une annonce faite par la Commission européenne le 27 avril, suite au vote d’une majorité des Etats membres, et ce malgré le lobbying intensif des grands groupes fabriquant ces produits…
Ce génocide des abeilles ne relève pas d’un mauvais fantasme d’écolo-bobo mais d’une triste réalité, dénoncée il y a déjà quatorze ans par Philippe de Villiers dans son livre Quand les abeilles meurent, les jours de l’homme sont comptés. Il mettait en cause les ravages opérés par deux insecticides (le Gaucho® et le Régent®) et dénonçait plus largement un productivisme débridé, encouragé par les industriels, qui ravage l’environnement.
L’opposition nationale ne peut être pas sourde aux inquiétudes très légitimes sur la disparition accélérée de la biodiversité en France, en Europe comme sur le reste de la planète. Les causes en sont multiples, et l’explosion démographique y tient bien sûr toute sa part. Elle imposera fatalement (?) des changements dans l’exploitation des ressources et des modes d’alimentation dans une très large partie du monde. L’activité agricole est responsable de 80% de la déforestation mondiale, utilise 70% des ressources en eau de la planète et accapare un tiers de la surface terrestre. Une situation inédite qui rend plus que jamais nécessaire une urgente défense de la biodiversité à l’heure ou les trois quart de l’offre alimentaire mondiale repose sur seulement douze plantes et cinq espèces animales. Saccage des habitats naturels, érosion des sols, pollution: le rapport Planète Vivante publié en octobre 2016 par le Fonds mondial pour la nature (World Wildlife Fund, WWF) indiquait qu’en un peu plus de quarante ans (entre 1970 et 2012) , la population des vertébrés avait diminué de 58%, celle des animaux d’eau douce de 81%, les populations d’espèces terrestres et marines respectivement de 38% et 36%.
Les atteintes gravissimes à notre environnement – en France même, des dizaines d’espèces encore communes sont menacées d’extinction dans les prochaines années- à la faune et à la flore découlent aussi d’une idéologie, celle de la marchandisation du monde dont l’ultra-libre échangisme est un des visages, d’un productivisme échevelé, d’un matérialisme effréné. Toutes choses dénoncées de longue date par le FN rappelle Bruno Gollnisch, qui a prôné et défendu dans tous ses programmes successifs l’harmonie entre la nature et l’activité humaine. Une vraie politique du vivant , de défense de la vie en sens plein et entier du terme, d’une biodiversité qui passe aussi par la défense des peuples autochtones, à commencer par celle de nos peuples européens. Bref , la défense d’une écologie bien comprise et véritable qui n’est pas celle largement préemptée aujourd’hui avec l’aide des médias, mais sans succès dans les urnes, par les faussaires gaucho-libertaires, altermondialiste et immigrationnistes, voire par les partisans d’une gouvernance mondiale s’édifiant sur les ruines de nos identités et de nos nations souveraines.