Le quotidien Le Monde le constatait comme ses confrères le 9 novembre, «à près de six mois des élections européennes, Emmanuel Macron tente plus que jamais de résumer l’enjeu du scrutin du 26 mai 2019 à un duel entre les progressistes et les nationalistes. Le président de la République veut fédérer les pro-européens contre les forces d’extrême droite du Vieux Continent (la Française Marine Le Pen, le Hongrois Viktor Orban et l’Italien Matteo Salvini). A-t-on oublié quel est le parti qui a gagné les dernières élections européennes en France ? Le Front National (M. Macron se refuse sciemment à utiliser le nouveau nom de Rassemblement National, NDLR). J’espère qu’il ne gagnera pas , a-t-il affirmé le 6 novembre, sur Europe 1. Pour contrer la vague populiste, il a même dramatisé l’enjeu européen ces derniers jours, en dressant un parallèle entre la période actuelle et celle de l’entre-deux-guerres. Il faut se souvenir de la précarité de la paix , a-t-il souligné jeudi 8 novembre, lors d’un entretien sur France 3. »
Une paix bruxelloise qui passerait aussi par l’acueil obligatoire de l’immigration clandestine , des « migrants. » C’est en tout cas l’opinion d’ Emmanuel Macronn qui, de plus en plus isolé notait RT, a tancé fin octobre lors de sa tournée en Europe de l’Est les pays du groupe de Visegard -Hongrie, Slovaquie, République tchèque et Pologne- qui ne sont pas assez convaincus des joies indépassables du vivre-ensemble muliticulturaliste… Ce «leitmotiv» présidentiel, pour ne pas dire cette obsession, a pollué singulièrement les commémorations du 11 novembre. Un moment de mémoire, de recueillement, d’émotion, de communion nationale, préempté par les discours idéologiques sur l’Europe de Bruxelles définie comme notre horizon indépassable, facteur de paix et de progrés.
Une pilule européiste que nos compatriotes doivent impérativement gober en mai prochain comme il a été pareillement rappelé avec bien peu de subtilité dans le texte du président de la République qui était lu hier lors des cérémonies au pied de tous les monuments aux morts de France et de Navarre.
Devant les 70 chefs d’Etat et de gouvernement réunis hier à l‘Arc de Triomphe pour commémorer l’armistice, il était normal que M. Macron dénonce dans son allocution les ravages de cette terrible guerre civile européenne, explique notre attachement commun à la paix. La dimension par définition internationale de ce conflit pouvait légitimer que l’ouverture de cette cérémonie ait été confiée au grand violoncelliste américain d’origine chinoise Yo-Yo Ma qui a joué une sarabande de Bach et que celle-ci ait été conclue par l‘orchestre des jeunes de l’Union européenne interprétant le Boléro de Ravel.
Un hommage aux troupes africaines ayant pris part aux combats de la Grande guerre était aussi dans l’ordre des choses. Il s’est incarné ici avec la prestation de l’artiste béninoise Angelique Kidjo, soutien de Barack Obama en 2009, ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef. Cette « grande icône de la musique africaine » a interprété le morceau Blewu à la mémoire des sacrifices des soldats du continent noir. Un hommage en tout point légitime, répétons-le, pour peu qu’il ne serve pas une basse propagande en faveur de la poursuite de l’immigration de peuplement vue comme nécessaire à la bonne marche de la France et à des fins de culpabilisation du de souche. «Gloire aux Africains qui ont courageusement et même héroïquement participé aux combats de la Grande Guerre » notait Bernard Lugan sur son blogue il ya trois ans. En 14-18 soulignait-il «l’Afrique noire fournit 189.000 hommes, soit 1,6% de la population totale et 2,42% des effectifs français »; les troupes noires subirent des pertes conséquentes de 30 000 à 35 000 morts- la guerre 14 ce fut en moyenne 1000 soldats français tués quotidiennement. Pour autant durant le premier conflit mondial,« l’Afrique dans son ensemble (du Nord et subsharienne) fournit à la France 3,5% de toutes ses importations et 5,22 % de ses soldats. Ces chiffres sont respectables et il n’est naturellement pas question de les négliger. Mais prétendre qu’ils furent déterminants est un mensonge doublé d’une manipulation.»
Manipulation sémantique avérée en tout cas de la part du locataire de l’Elysée qui lors de son allocution devant la tombe du soldat inconnu a exalté l‘UE, l’ONU, le multilatéralisme mais aussi avancé que « le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison.» Non M. Macron! l‘exact contraire du nationalisme c’est le cosmopolitisme, le transfrontiérisme, l’immgrationnisme, l’euromondialisme. Toutes choses et idéologies qui, elles, sont des trahisons de l’intérêt national quand elles sont embrassées par ceux qui ont la charge des destinées de notre pays et qui sont assurément des facteurs de chaos, de violences et de souffrances.
Enfin, les patriotes de l’espèce amoureuse que sont les nationaux ne se reconnaissent en rien dans la vision de ce nationalisme agressif, caricatural que les Macron, Soros, Juncker, Merkel prêtent à leurs adversaires. Nous ne nous identifions pas plus à cette Europe de Bruxelles qui ne parvient pas à s’extraire des chaînes de l‘Otan, combat la Russie de Poutine au lieu d’en faire un partenaire et qui est un travestissement du génie européen, une grossière et inefficace caricature de la nécessaire collaboration entre nations de notre continent. Et ce, avec un état d’esprit de la superclasse européiste «qui alimente les contre-vérités, accepte les injustices nourrit les extrêmes et l’obscurantisme» pourrions nous dire en paraphrasant Emmanuel Macron…
Cette cérémonie n’était pas le seul temps fort de cette journée puisque a débuté quelques heures plus tard le premier Forum de Paris sur la Paix qui doit durer trois jours en présence de dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement …mais sans Donald Trump qui a boycotté ce raout et n’y a même pas envoyé une délégation. Là aussi, comme Mme Merkel débitant les mêmes poncifs sur le danger national, Emmanuel Macron, pourtant un spécialiste du pasdamalgame (à géométrie variable) a mis dans le même sac européens soucieux de la défense de notre modèle civilisationnel, culturel et les islamistes. «On a une offensive idéologique du jihadisme, de régimes autoritaires a-t-il dit, de mouvements extrêmes qui de tous côtés se dévoilent être des ennemis de la liberté (…), cherchent à contrôler, censurer, exporter leur modèle, qui lancent des campagnes massives de désinformation et qui s’attaquent aux journalistes. »
Un droit à la libre information, à la pluralité de l’expression des opinions dans le champ médiatique, auquel s’attaque pourtant aussi la Macronie en refusant notamment de donner une accréditation aux journalistes qui sont jugés pas assez dociles, comme c’est le cas de ceux de RT ou de Sputnik… Pas besoin d’être grand clerc pour prévoir d’ores et déjà avec Bruno Gollnisch que la propagandastaffel, les gros médias vont donner de la voix dans les mois à venir pour peser sur le résultat des urnes, mettre en garde les électeurs contre la lépre populiste. Et qu’il est à craindre un certain nombre de nouveaux coups tordus pour peu que les sondages favorables à l’opposition nationale se confirment…