Raciste le propriétaire d’un logement parisien ou francilien désirant le louer ? Prudent surtout, du fait d’une législation qui rend très difficile la récupération de son appartement ou de sa maison en cas d’absence de paiement ou de dégradation. Doublement prudent même avec des populations jugées, à tort ou à raison, par le téléphone arabe et en l’absence de toutes statistiques, plus à même de poser des problèmes de comportement ou de solvabilité quand bien même présenteraient-elles toutes les garanties officielles. Encore une fois les immigrés ou Français d’origine immigrée honnêtes sont ici victimes des margoulins…et de l’immigration massive. C’est cette immigration massive qui pousse peut-être certains propriétaires à faire jouer la préférence nationale au logement dans un marché locatif en tension comme l’a noté M. Sopo… sans en tirer, et pour cause, toutes les conclusions. Mais ladite préférence nationale (un racisme pour sos racisme) n’est peut-être pas l’argument premier des propriétaires parisiens dans une ville qui a voté à 90% pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle…
Nicolas Lebourg, historien spécialiste es extrême droite, tire-t-il, lui aussi, toutes les conclusions de ses analyses ? Il était hier soir invité de l’émission Quotidien de Yann Barthés à l’occasion de la sortie le 2 mai de son nouveau livre, Les Nazis ont-ils survécu ? Enquête sur les internationales fascistes et les croisés de la race blanche (seuil). Un sujet en or pour un Barthès tout émoustillé, y voyant un moyen commode de mêler le RN à une idéologie nazie qui ne doit guère compter aujourd’hui qu’une poignée d’adeptes dans toute l’Europe. M Lebourg a pris grand soin d’être plus fin et objectif que les incultes conditionnés chargés de lui poser des questions sur le plateau. Seuls les plus obtus ou les malhonnêtes peuvent encore penser que le rejet de l’immigration massive, une « vision organiciste de la société », vue comme « un corps vivant » dixit M. Lebourg, suffit à établir une filiation idéologique avec le nazisme. A moins de criminaliser (comme le font allègrement les lobbies du cosmopolitisme) les idées mêmes de patriotisme et de défense de l’identité nationale.
Mais c’est surtout la réponse de Nicolas Lebourg à M. Barthès l’interrogeant sur la possibilité d’une disparation de l’extrême droite de la scène politique qui était édifiante. L’universitaire a évoqué un précédent, celui du poujadisme qui avait fait une entrée massive et fracassante à l’Assemblée en 1956 mais qui fut balayé par l’arrivée du General De Gaulle au pouvoir en 1958 et l’avènement de la cinquième république. Cette élimination des populistes poujadistes a été rendue possible parce que De Gaulle a su répondre à cet électorat sur « le sens de la nation », par la mise en place « d’institutions stables ». Mais aujourd’hui? Le sens de la nation se dissolvant par le bas dans le communautarisme et l’immigrationnisme, et par le haut dans notre inféodation à l’euromondialisme, nous pouvons en conclure que la réaction immunitaire qui se matérialise par le vote en faveur de l’opposition nationale a de beaux jours devant elle et même de solides perspectives de succès.
M. Lebourg le dit aussi implicitement quand, donnant le point de vue des progressistes dont il se réclame, il a aussi étalé ses craintes devant la nullité de partis et des acteurs du système dans leur lutte contre l’extrême droite – dans laquelle il englobe tout de même de facto, chacun l’aura compris, le RN. Il a ainsi estimé qu’Emmanuel Macron (et son mauvais clone Nathalie Loiseau ânonnant à son tour le vieux mantra mitterrandien sur « le nationalisme c’est la guerre »), joue « un jeu dangereux » en polarisant le débat entre les libéraux d’’un côté et l’extrême droite de l’autre. En effet note Bruno Gollnisch, en reprenant à son compte le clivage entre nationaux (« nationalistes ») et mondialistes (« progressistes ») la macronie a le mérite de légitimer la grille de lecture politique qui est historiquement celle de l’opposition nationale. Oui, entre eux et nous, il n’y a plus rien, et l’alternative n’a jamais été aussi claire et évidente.