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Politique étrangère ; étrange politique.

Brexit

À l’heure où ces lignes paraîtront, le « Brexit » sera accompli. Je relis avec amusement, mais tout de même un peu d’irritation, toutes les âneries qui ont été écrites après le référendum qui en avait décidé. Des catastrophes attendaient la Grande-Bretagne : la misère, le chômage, l’isolement le plus total… On faisait croire aux Français qu’ils ne pourraient plus se rendre librement en Angleterre, que la situation des expatriés était menacée, comme celle des ressortissants britanniques résidant chez nous. Ces tableaux apocalyptiques composent un bêtisier extraordinaire, à relire, du « Monde » à « La Croix ». Comment faisaient donc les collégiens ou lycéens de ma génération, voyageant par milliers pour séjours linguistiques, sans que cela pose le moindre problème juridique, et cela des années avant que la Grande-Bretagne ne devienne membre de l’Union européenne ?

Ceci étant dit, ne nous faisons pas d’illusions : la politique de l’énergique Boris Johnson est tendue seulement vers les intérêts britanniques. Son but est de négocier dans le monde entier, et spécialement avec les États-Unis des traités de libre-échange. Et de maintenir des dispositions semblables avec l’Union européenne, de façon à être la plaque tournante commerciale, et le cheval de Troie économique, notamment des USA en France. Le beurre, et l’argent du beurre, vieux tropisme de la diplomatie britannique…

Réciprocité

Libre-échange justement. N’en déplaise au très libéral Nicolas Baverez, que je vois à la télévision débattre avec Éric Zemmour, ce n’est pas sur ces bases idéalistes et théoriques qu’un modus vivendi économique vient d’être trouvé entre les États-Unis et la Chine. M. Trump a pratiqué la bonne vieille politique du donnant-donnant : « Vous nous vendez tant ; vous devez nous acheter tant ». Les relations économiques internationales, comme toutes les relations internationales, sont en réalité à base de réciprocité.

Je ne m’indigne pas de voir Boris Johnson défendre les intérêts de la Grande-Bretagne, Trump défendre ceux des États-Unis, mais je m’inquiète et parfois m’indigne de l’incapacité de nos dirigeants à défendre les intérêts français. Comment le pourraient-ils, ayant tout délégué à l’Union Européenne, et spécialement les négociations commerciales !

Israël

Ce ne sont pas des préoccupations principalement commerciales qui ont conduit au voyage de Macron en Israël. Les médias n’en ont rendu compte que très superficiellement. On a beaucoup glosé sur le très bref incident qui s’est produit avec le service d’ordre israélien à l’église Sainte-Anne. Certains commentateurs ont prétendu que Macron voulait en quelque sorte  s’inscrire dans les pas de Jacques Chirac, qui s’était irrité de ce que ce service d’ordre empêchât tout contact entre les Palestiniens et lui. Tel n’était pas le cas en l’occurrence. Macron, dont je ne suis pas l’avocat, a juste voulu rappeler que l’église Sainte-Anne était la propriété de la France, et qu’il pouvait par conséquent, à l’intérieur, comme il était convenu, se passer de la protection des services officiels israéliens.

On a accordé malheureusement beaucoup moins d’importance à ses prises de position, plutôt heureuses, en faveur des chrétiens d’Orient. Elles sont les bienvenues. Seront-elles suivies d’effet, ou finiront elle part se noyer dans les filets des pesanteurs administratives ?

Totalitarismes

Que ce soit en Israël, en France, un peu partout dans le monde, on a donné beaucoup d’audience au 75e anniversaire de la libération des camps d’Auschwitz. M. Macron a proféré à cette occasion un incroyable amalgame avec la guerre d’Algérie, amalgame justement stigmatisé par Marine Le Pen. Je m’étonne aussi qu’il soit partout asséné qu’on ne parlerait pas suffisamment de la « Shoah ». J’avais au contraire l’impression qu’il ne se passait guère de jour sans qu’il y soit fait référence d’une façon ou d’une autre dans les médias. En tous cas, d’une façon cent fois supérieure au rappel des crimes du communisme. Cette autre idéologie totalitaire qui tuait avant le national-socialisme, tuait pendant, et qui a continué à tuer après la chute du national-socialisme, des décennies durant. Idéologie criminelle, mais apparemment intouchable. Il y a encore un parti officiellement communiste en France. Imagine-t-on dans notre vie politique un parti se réclamant officiellement de l’étiquette national-socialiste ? Il faut tous les efforts louables de mon ami et ancien collègue député européen Bernard Antony pour réclamer, avec une remarquable persévérance, un « procès de Nuremberg » du communisme. Non par esprit de vengeance, mais par esprit de justice, et pour au moins faire le bilan, d’une façon si possible contradictoire, du legs effroyable de cette idéologie totalitaire.

Antisémitisme ? 

Cette commémoration a été l’occasion partout de stigmatiser l’antisémitisme, qui serait en nette progression en France. Je n’en ai pas l’impression. Il me semble au contraire que nombre de nos compatriotes juifs, parfaitement à l’aise dans la société, y occupent souvent des fonctions éminentes sans que cela pose le moindre problème. On prétend qu’il y aurait un antisémitisme croissant à l’extrême gauche comme à l’extrême droite. On annonce pour combattre cette hydre de nouvelles lois liberticides.  Je crois connaître assez bien ce que l’on appelle, à tort la plupart du temps, le milieu « d’extrême-droite », et je n’y vois pas d’actes antisémites. Disons les choses franchement : la recrudescence des actes antijuifs dans notre pays, si l’on veut bien gratter un peu, est surtout le fait de l’hostilité que leur portent certains musulmans, qui transposent ici le conflit israélo-palestinien. Dans un article du Figaro passé inaperçu, Monsieur Gaubert, figure dominante de la communauté, ancien président de la Licra, et l’un des principaux persécuteurs de la droite nationale, a fini par le reconnaître : si les élèves juifs en kippa se font agresser à la sortie de l’école (ou dans l’école !), ce n’est pas à « l’extrême droite » qu’on le doit. M. Gaubert pointait les jeunes d’origine arabe. Sa position lui permettait, à lui, sans être poursuivi, de procéder à ce genre de généralisation. Il oubliait juste de dire, que par sa persécution méthodique des nationaux hostiles à la politique d’immigration, il avait largement contribué à cette situation. J’avais essayé de le lui faire remarquer, courtoisement et calmement, dans les couloirs du palais de justice de Paris, où son organisation poursuivait Présent, Il y a plus de 25 ans de cela. Il avait plus tard déclaré, dans les colonnes de l’Evénement du jeudi, que je l’avais menacé. Je ne l’avais menacé en rien ; j’avais essayé de l’avertir…

Culpabilisation

Ce qui est particulièrement insupportable, en réalité, c’est que d’une part la population française subit une immigration massive et incontrôlée qu’elle n’a jamais sollicitée, et qu’en outre elle est accusée, sur la base de statistiques anonymes, d’une recrudescence d’antisémitisme dont la plus large part dérive de cette immigration…

À titre d’exemples –mais en faut-il ?- ce ne sont pas des militants « d’extrême-droite » qui ont commis les crimes crapuleux et particulièrement horribles, comme contre le jeune Sébastien Selam, 23 ans, tué, parce que juif, défiguré à coups de couteau et de fourchette par Adel Amastaibou le 20 novembre 2003. Ou contre Mme Mireille Knoll, 85 ans,  égorgée chez elle sur son lit médicalisé le 23 mars 2018 au cri d’Allahou Akbar par Yacine Mihab, fraîchement sorti de prison pour agression sexuelle sur une fillette de 12 ans, aidé d’Alex Carimbacus, cambrioleur récidiviste.  Pareil pour la malheureuse Sarah Halimi, 65 ans, mère de trois enfants, médecin puis directrice de crèche, rouée de coups, puis jetée dans le vide depuis le troisième étage de son immeuble en avril 2017 par Kobili Traoré, que la Cour d’Appel de Paris vient de dispenser de procès pénal, au motif ahurissant que son discernement était aboli par ses prises massives de cannabis !…

Avec « l’extrême-droite », comme ils disent, ces misérables, à supposer même qu’ils aient pu se trouver sur le sol français, auraient été mis hors d’état de nuire bien avant d’avoir pu commettre leurs ignobles forfaits. Le CRIF et la LICRA devraient y réfléchir…

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