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Foire aux questions

Vous avez été nombreux à me contacter par courriel ces derniers mois dans le cadre de notre campagne interne qui désignera le successeur de Jean-Marie Le Pen. Cet engouement prouve l’attachement des frontistes au Mouvement qui porte tous leurs espoirs d’une renaissance française.  C’est dire à quel point nous n’avons pas le droit de vous  décevoir !

Un grand merci renouvelé  à toutes celles et ceux qui ont pris, qui prennent la peine de m’écrire.

Je dois dire à cet égard que le bon esprit général et la bonne  tenue des adhérents dans cette compétition interne m’a confirmé dans la très haute opinion que j’ai des hommes et des femmes du Front National.

Il m’a semblé opportun de réunir dans cette rubrique la petite quinzaine de  questions qui me sont le plus souvent posées.  La sélection opérée ici  reflète   je crois  fidèlement  le ton général,  l’état d’esprit, les vœux, les interrogations des adhérents du Mouvement dont j’ai l’honneur de briguer la présidence.

Bruno Gollnisch.

NB : les mentions des prénoms, de la situation professionnelle,  géographique et de la date d’adhésion sont indiquées quand les adhérents y font référence dans leurs  messages. Seuls les noms de famille ont été ici masqués pour des raisons évidentes de confidentialité. Vous pouvez poser vos questions à Bruno Gollnisch dans les commentaires de cette page.

Dépasser la barre des 20% ?

Paul (Aix) : « Vous avez mon soutien dans votre campagne interne pour la présidence du Front National ce qui ne m’empêche pas de penser que Marine a apporté vraiment sa pierre à l’édifice ces dernières années. Dites-moi si vous êtes d’accord avec moi : j’ai remarqué qu’elle avait assez largement abandonné lors de sa campagne des régionales les thèmes classiques du FN (immigration insécurité) pour  recentrer son discours sur les questions sociales  et économiques. Cela a plutôt bien  marché (…). Pensez vous que c’est le bon axe pour porter demain le FN au-delà de la barre des 20% ?

Réponse de Bruno Gollnisch

Le bon axe à mon avis est de démontrer aux Français que notre action s’appuie sur un programme complet et cohérent.  Bref,  que nous sommes en mesure d’apporter les bonnes réponses aux défis de la mondialisation et à l’idéologie mondialiste dont l’immigration de peuplement est une des conséquences  les plus inquiétantes pour notre avenir.

Il va sans dire que pour porter le FN au-delà des 20% , étiage qui nous permettrait déjà  de peser très fortement sur les orientations politiques de notre pays, il faut être porteur d’un projet structuré et le faire connaître !

En ce sens, il est en effet important, comme Marine et moi-même l’avons  fait  notamment, d’exposer plus avant l’ensemble des  solutions que nous préconisons, à l’élaboration desquelles j’ai d’ailleurs travaillé de longue date.

Je crois aussi que pour être audible, le FN doit aussi être en mesure de se doter, plus qu’il n’en a aujourd’hui, de cadres de valeur, capables  de relayer la « bonne parole nationale ». En ce sens, l’accent que je souhaite mettre sur la formation, et mes appels au rassemblement de tous les talents et les énergies de notre courant de pensée autour de notre Mouvement, participent de cette volonté de crédibiliser le programme du  FN.

Rénovation du FN…

Alain: Fidèle au FN, je trouve qu’il y a beaucoup à dire sur son mode de fonctionnement. Qu’en pensez-vous ? Le FN privilégie la campagne présidentielle au détriment de l’enracinement local (…), cette stratégie à ses limites (…). Il y a surement des écarts importants entre les fédérations, mais la mienne ronronne et je suis gentil en disant ça (…).  Je crois que redynamiser le Mouvement  doit être  un chantier prioritaire pour le prochain président du FN. Avez-vous avancé des propositions concrètes en  ce sens ? Bravo en tout cas pour votre brillante réélection aux européennes et aux régionales, ce n’était pas gagné d’avance ! ff

Réponse de Bruno Gollnisch

Vous avez  raison  Alain,  comme toute entreprise humaine, le Front National n’est pas parfait,  il  s’agit incontestablement d’un outil  dont on peut, dont on doit améliorer l’efficacité.  Avant de répondre plus avant à votre question, je tiens à rappeler le courage qui est celui des hommes et des femmes du FN, qui  font briller la flamme de  l’opposition  Nationale dans nos départements. Simples militants,  cadres,  membres des bureaux départementaux  ils consacrent à notre cause commune leur temps, leur énergie, parfois dans un environnement hostile, sans autre satisfaction que celle d’œuvrer pour le bien commun. .

Dans le cadre des réflexions qui sont les miennes sur l’avenir du Front National j’ai avancé, c’est vrai,  un certain nombre de pistes pour le rendre plus attrayant aux yeux de celles et ceux qui entendraient le rejoindre, plus dynamique, plus performant.

J’estime que la campagne présidentielle reste « la reine des batailles » comme aime souvent à le répéter Jean-Marie Le Pen, la plus médiatisée,  celle qui assure la visibilité maximale à une sensibilité politique donnée,  LE grand rendez-vous avec les Français.

Directeur de campagne de Jean-Marie Le Pen en 2002, ayant  imprimé à cette occasion ma marque dans le choix des thèmes et leur traitement politique, j’ai constaté comme vous  l’impact qu’a eu cette qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour. Il y a eu un avant et un après 2002. Cela a  fortement contribué à populariser  notre programme auprès des Français, à le rendre incontournable, à mettre nos idées  sur la place publique. Un bon score à la présidentielle est aussi très souvent la garantie d’enclencher une belle  dynamique aux élections législatives.

Cela étant dit, j’adhère également à votre point de vue : l’enracinement communal, local, régional, provincial du FN  doit être une des grandes priorités du FN. Cela passe selon moi par toute une série de mesures.

Il me paraît ainsi urgent d’améliorer la concertation entre nos structures départementales et notre siège national dans un sens tendant à  renforcer les moyens matériels des premières. Ce qui commande de réaliser un audit approfondi des fédérations départementales,  avant la nomination de nouveaux secrétaires départementaux.

Je souhaite  relancer les cercles nationaux s’occupant d’action sociale, culturelle, familiale, éducative, caritative, etc.. Il est tout aussi impératif de créer une école  des cadres assurant aux militants une solide formation doctrinale.

Ce point touche à mon avis au fond même de votre question : la puissance de feu d’un Mouvement découle  de la solidité de ces combattants, et une bonne  formation rend solide, convaincant, attrayant.  L’enracinement dans la durée du Front  nécessite  que nous soyons en capacité  de former des cadres de valeurs qui eux-mêmes, seront à même,  par leur qualité,  leur rayonnement d’attirer au FN  des électeurs, des sympathisants, des adhérents, des « notables »…

Je propose également, notamment dans un but de cohésion,  la reparution d’un journal officiel du FN sur le modèle de feu Français d’Abord, organe de liaison très apprécié de la communauté des adhérents qui, à l’heure d’internet, pourrait être bien évidemment décliné en une version électronique. Je souhaite pareillement la renaissance de la fête annuelle des BBR, grand moment politique et d’amitiés françaises, que je souhaiterai ouvrir  à l’ensemble des  composantes de la mouvance nationale et nationaliste.

Terrorisme intellectuel et immigration

Jean-Yves (Lorraine) : l’imposture antiraciste, la dictature du politiquement correct est en train de s’effondrer (…),  les Français ouvrent les yeux, internet a beaucoup contribué à cette nouvelle situation (…) les Français prennent conscience de leur identité comme jamais au moment ou celle-ci est menacée de disparaître (…). Marine est une bonne débatteuse (…)  mais je lui reproche  d’utiliser les mots et les expressions de l’adversaire (…) de céder au « terrorisme intellectuel ».  Il faut parler de « français  de souche » « d’identité charnelle » de « civilisation française et européenne », de « religion autochtone », plutôt que d’employer les mots « république », « laïcité »,  « droits de l’homme »,  etc.,  comme à l’UMP et au PS (…) ; Il faut rompre   avec le langage utilisé par tous les professionnels de l’antiracisme républicain, laïc et obligatoire  (Mrap, Licra, sos racisme, etc).  Je ne suis pas le seul au FN à le penser, et il me semble que vous êtes sur la même longueur d’onde ».

Réponse de Bruno Gollnisch

Le problème du terrorisme intellectuel qui sévit dans notre pays est en effet une question centrale, vous avez raison de le souligner. Terrorisme intellectuel  qui consiste à mettre en face d’une catégorie de suspects de coupables présumés, la plupart du temps  les défenseurs de l’identité française qui refusent l’immigration de peuplement,  une catégorie accusatrice, les grands  prêtres du culte cosmopolite et autres « autorités morales ».

Preuve de cette dérive sectaire et totalitaire, il est d’ailleurs significatif que  derrière l’emploi de termes comme « raciste » et « antiraciste », nous ne trouvons pas une doctrine susceptible d’être réfutée. Il s’agit d’une pure logomachie, jusqu’ici d’une surprenante efficacité, bref d’une réussite dans une de ses opérations de guerre sémantique qui caractérise notre époque. J’avais écrit il y a quelques années une tribune libre dans Le Figaro consacrée justement  à  « la bataille du vocabulaire », aux mots piégés que veulent nous imposer nos adversaires.

Pour nos adversaires justement  nous sommes d’ailleurs forcément et par nature « anti-républicains », « anti-démocrates », « anti-laïcs » puisque nous défendons non  pas une vision abstraite de la France, réduite à « une république  des droits de l’homme née en 1789 »,  de son peuple, vu comme un simple agrégat d’individus, mais une France enracinée et une identité française  faite de chair et de sang…

Le but de cette opération de diversion menée par la caste politico-médiatique et ses relais intellectuels  est d’interdire d’examiner avec le sang froid nécessaire le type d’invasion que subit la France sous le nom d’immigration, d’évaluer les dommages déjà faits à l’identité française et de décider de la forme que doit prendre  la résistance. Le but de cette grosse diversion, « l’opération antiracisme », est de faire en sorte que la situation ne soit pas examinée.

L’antiracisme des idéologues français, chez ceux qui ont réellement un projet, une volonté politique de modifier la teneur de la population française, ferait que   le terme France, en cas de réussite de cette opération d’invasion acceptée, change tout à fait de sens. Mais comme nous l’avons vu, le mot France n’a justement pas le même sens pout eux et pour nous…

Supposons cette opération réussie, l’idée de la France comme œuvre historique de lignées où le regard rétrospectif de l’observateur peut discerner quelques chose comme une volonté, comme une collectivité ayant une mémoire, étant un passé et se concevant elle-même comme le présent et le passé, cette idée est effacée. Il n’y a plus de France.

Alors certes, nous sommes « sur la même longueur d’onde », je crois qu’il  nous faut opposer à cette opération là, visant à couper la France et les Français de  leur longue  mémoire, de leurs  repères  culturels et civilisationnels.

C’est en effet une course contre la montre dans laquelle nous sommes engagés, et c’est justement au moment où comme vous le soulignez fort justement les mensonges du Système ne tiennent plus devant la prise de conscience générale  de la réalité, qu’il s’agit pour les gardiens du « dogme »  mondialiste de semer la confusion et de multiplier les procès en excommunication. En un mot, notre combat pour une renaissance française passe  aussi clairement par le vocabulaire, tant il est vrai que les mots ne sont pas neutres !

Que pensez-vous de « Fdesouche.com » ?

Question : Etienne, Louis, Guillaume (« Lycéens charentais ») : Nous avons été choqués de constater qu’un «  cadre FN »  qui soutient officiellement  Marine,  Christian Bouchet,  se soit réjoui  de la fermeture très provisoire du site fdesouche, au motif que ce site, que nous apprécions beaucoup pour sa  dénonciation de la racaille était  « sioniste ». Qu’en pensez-vous ? Nous aimerions être rassurés sur ce point, car fdesouche est une référence sur internet pour les Français qui en ont ras le bol de l’immigration, de la propagande des islamistes (…), de la langue de bois (…).

Réponse de Bruno Gollnisch

Je ne suis pas de ceux qui se réjouissent quand un  média d’opinion met la clé sous la porte, même quand les opinions en question ne sont pas les miennes. Je suis par principe totalement opposé à toute censure  visant à réprimer, sur internet ou ailleurs,  la libre expression des idées et des opinions. A fortiori  quand celles-ci sont exprimées sans provocations et  excès inutiles. Le site fdesouche permet  à nos compatriotes de prendre conscience des mensonges de l’idéologie dominante,  des dérives gravissimes qu’entraînent l’immigration de peuplement et le communautarisme.  Je suis heureux que le problème  rencontré par Fdesouche ait été provisoire, je   souhaite longue vie à  ce blog  et bon courage à ses animateurs.

Le FN et l’oncle Sam…

Question de Dimitri (Nord-Pas-de-Calais) : il est évident aux yeux de beaucoup de français que le FN est clairement un parti « anti-américain » comme le prouve votre montée au filet contre les deux guerres contre l’Irak, l’intervention de l’Otan contre les serbes en 99, et la présence française en Afghanistan (…). Je pourrai aussi évoquer les attaques du FN contre l’OMC et les « diktats de l’oncle Sam » (…) . Partagez vous entièrement cette ligne anti américaine ou cela changera-t-il si vous remplacez JMLP ? Sa fille est plus silencieuse sur ces questions. »

Réponse de Bruno Gollnisch

J’estime qu’il faut se garder  d’un alignement sommaire sur les Américains, c’est-à-dire  d’un philo-américanisme systématique, mais aussi  d’un antiaméricanisme systématique.

Dans le passé, les nationaux que nous sommes avons été partisans de la solidarité occidentale face au totalitarisme soviétique. Aujourd’hui que ce péril n’existe plus, la superpuissance américaine demeure, même déclinante. Et elle ne nous fait pas de cadeaux –au nom de quoi le ferait-elle d’ailleurs- comme l’illustre actuellement, exemple emblématique pris parmi beaucoup d’autres, la féroce guerre commerciale que se livre Boeing et Airbus.

La politique intérieure, et la politique internationale plus encore, n’est pas le règne de la douceur, de la modération, de la parfaite équité, du droit. En tout cas elle ne l’est pas de façon spontanée.

Donc cette superpuissance américaine tend à devenir un empire, et à imposer son pouvoir. Je crois que s’il n’y a pas de contre poids, s’il n’y a pas de résistance, nous serons réduits à l’état de servitude, laquelle se vérifie déjà dans de nombreux domaines. La nature a horreur du vide…

Cette volonté de puissance américaine est exclusivement ordonnée à la défense des intérêts américains, ou ce qui est appréhendé » comme tel par les dirigeants en poste à Washington. Intérêts géopolitiques, en Irak, en Afghanistan, au Moyen-Orient etc., stratégiques,  commerciaux, économiques qui ne  sont  pas toujours, très loin s’en faut,  les nôtres. Même si les dirigeants américains se parent, comme toujours, de prétentions morales, de « grands principes » qui passent par la diabolisation de leurs adversaires …Nous n’avons ainsi  certainement pas  intérêt à voir les anglo-saxons s’arroger le monopole des ressources du pétrole.

Par conséquent je crois que nous devons marquer notre différence et nous opposer à cette politique plutôt  que de réintégrer l’Otan et de se réfugier derrière l’Europe bruxelloise, première étape vers une gouvernance mondiale qui a aux yeux de nos dirigeants mondialistes l’immense avantage  de les relever de leur responsabilité…

Mais encore une fois, les Américains, et pas seulement eux, sont forts de nos faiblesses, de notre refus de la puissance. Il faut  en vouloir aux politiques français et européens de ne pas assez défendre leurs intérêts face aux Etats-Unis et non blâmer les Américains de lutter pour sauvegarder les leurs !

Ce qui compte, c’est notre détermination et notre volonté d’être indépendants, personne ne le sera pour nous et personne ne défendra notre indépendance à notre place. En revanche, si nous affirmons notre indépendance, si nous prenons des positions à l’ONU, sur la scène internationale qui sans être systématiquement antiaméricaines, manifestent justement la volonté de refuser le mondialisme, les mécanismes niveleurs, de résister à l’impérialisme culturel et économique du monde anglo-saxon,  de maintenir un concert international de nations libres et souveraines, nous  trouverons des alliés.

Identité nationale

Adrien et Sybille : Récents adhérents (adhésion couple) au FN, nous sommes comme beaucoup déçus par Sarkozy et les dérives de l’UMP dont nous avons été adhérents pendant trois ans (…). Nous espérons que le FN gardera la bonne  ligne droite (…) mais une déclaration de Marine sur l’identité nationale, retrouvée sur internet,   nous a inquiétés car  elle est similaire à celle de la gauche ou du catastrophique Eric Besson (…). Marine a  déclaré en 2006 dans le quotidien le Monde que « la candidature de rassemblement du peuple français, débarrassée des spécificités religieuses, ethniques ou même politiques, c’est la candidature de Jean-Marie Le Pen ». Est-ce votre vision de l’identité française ? Si c’est le cas quelle différence sur cette question entre le FN et les autres partis ? (…).

Réponse de Bruno Gollnisch

Je suis intimement persuadé que ce sont justement  les spécificités culturelles, religieuses, ethniques, provinciales qui fondent l’identité de notre pays  et qu’il s’agit de conserver et de transmettre. La France n’est pas née en 1789, elle plonge ses racines dans une histoire multiséculaire qui l’arrime à une civilisation helléno-chrétienne dont la beauté, la force,  la hauteur de vue et l’intelligence sont sans commune mesure.

Je rejette  toute définition  abstraite, matérialiste,  purement géographique et administrative de la France et des Français.  L’une des grandes missions du FN, mission historique s’il en est,  est justement de défendre les « spécificités françaises » qui font encore  la richesse et la grandeur  de notre pays, de  reconnaître la  réalité tangible, charnelle, spirituelle de notre nation et de notre peuple,  que les partisans du mondialisme s’acharnent à faire disparaître.

Bruno, Marine et Jean-Marie…

Isabelle : Je voterai pour vous lors du congrès mais je ne veux pas que mon vote soit interprété comme un désaveu de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine.  Je suis adhérente dans une fédération dont le responsable est très mariniste (…).

Réponse de Bruno Gollnisch

Votre vote Isabelle sera d’autant moins interprété comme un désaveu que je ne suis pas un adversaire politique du Front National mais un de ses dirigeants depuis 27 ans !

Avant d’être « pro-Marine », comme votre responsable départemental,  ou « pro-Bruno » comme d’autres, il ne faut jamais oublier que  les frontistes sont avant tout des…frontistes, c’est-à-dire des hommes et des femmes soudés par un idéal commun. C’est pourquoi ma démarche est placée sous  le signe du rassemblement, de la cohésion, de l’unité du FN et  de notre famille de pensée.

J’ai toujours affirmé également ce que l’Opposition nationale doit à la « bête politique » qu’est Jean-Marie Le Pen, à son formidable charisme,  et reconnu  le talent et les qualités de  Marine ; j’entretiens d’ailleurs avec eux des relations de confiance, franches et cordiales. En outre, ils ont tous deux souligné la légitimité de ma candidature et il n’y a aucune raison pour qu’ils contestent  le choix qui s’exprimera à l’occasion du Congrès de Tours, éventuellement en faveur de mon accession à la présidence de notre Mouvement. Le  respect du choix de nos adhérents s’imposera à tous et en premier lieu aux membres,   cadres et élus du FN.

Enfin, ils resteront tous deux, quoi qu’il arrive, des personnalités aux responsabilités  de tout premier plan du FN, c’est en tout cas mon souhait et je crois, celui de la très grande majorité des  frontistes.

Le FN et Israël

Emmanuel (Bas-Rhin) : Des sites extrémistes ont contesté le droit de Mme Le Pen de faire partie du groupe France-Israël au parlement européen. Adhérent du FN,   je suis issu d’une famille juive  très patriote, ma question est donc simple : partagez-vous cet antisionisme obsessionnel et comment jugez-vous Israël ?

Réponse de Bruno Gollnisch

Merci de votre question Emmanuel, et je tiens de prime abord à vous rassurer : je ne souffre au quotidien  d’aucune obsession, si ce n’est celle de sauver la France du gouffre vers lequel elle est en train de plonger !

En politique étrangère, dans les relations internationales comme en politique intérieure, un patriote doit toujours se demander si son action répond à la défense de l’intérêt national. Bref, le FN n’est dans l’absolu  ni pro ni anti-sioniste, mais pro-français tout simplement !

Il campe sur une position concernant le conflit israélo-palestinien que j’estime juste et mesurée : le droit pour le peuple juif, comme pour le peuple palestinien, de vivre en paix, dans des frontières sûres et reconnues. Un sentiment partagé officiellement,  peu ou prou, par l’ensemble de la classe politique française et européenne.

Cela étant posé, se pose donc  la question, dans toute son acuité, de savoir si le signal envoyé par l’ adhésion de Marine  à ce groupe d’amitié parlementaire  avec Israël, peut être interprété comme une rupture avec la position équilibrée qui est celle du FN et que j’évoquai plus haut. Cette réponse engageant Marine, c’est à elle qu’il faut la demander,  puisque je n’ai pas à interpréter son choix à sa place.

Pour autant,  vous savez que  le FN s’est toujours élevé ces 20 dernières années contre la politique d’agression menée par le Nouvel ordre mondial, notamment au  Proche et au Moyen-Orient.  Or, il ne vous échappe pas qu’Israël, dont nous ne minorons pas encore une fois  les dangers qui l’assaillent,  mène une politique  qui en fait aussi  un relais des intérêts de Washington, un allié du « grand jeu » américain dans cette partie du monde.

Or, les intérêts géopolitiques des Etats-Unis, souvent liés à ceux de Tel-Aviv (et inversement),  ne sont pas toujours, très loin s’en faut, ceux des Français et des Européens, sont très souvent antinomiques avec la traditionnelle  « politique arabe » de la France.

Nous avons vu le résultat de cette volonté de domination  américaine à l’œuvre en Irak, les conséquences désastreuses  de cette guerre menée contre le régime laïc de Saddam Hussein avec le soutien d’Israël. Israéliens qui  eux aussi n’ont pas hésité à « jouer avec  les allumettes » en soutenant pendant de années l’émergence du Hezbollah islamiste afin d’affaiblir les laïcs de l’OLP. Le résultat là aussi ne fut pas très probant et c’est un euphémisme !

Aussi, si nous nous sommes toujours émus des attentats frappant les civils israéliens, nos indignations ne sont pas sélectives et nos critiques n’épargnent pas la politique étrangère israélienne. Au Parlement européen, dans nos communiqués, nos interventions, nos entretiens avec les medias, etc.,  Jean-Marie Le Pen et moi-même notamment, avons toujours clairement  dénoncé les effets  des menées de l’Etat israélien sur la situation des populations arabes, chrétiennes comme musulmanes.  Dernièrement encore nous avons affirmé  notre opposition à la poursuite de la colonisation de la Cisjordanie, notre indignation lors de  l’opération Plomb durci menée par Tsahal en territoire libanais, nos craintes devant les discours des  boutefeux qui pressent à un conflit contre l’Iran …

Cela ne fait pas de nous des « antisionistes » militants mais uniquement des patriotes conscients de la complexité de la partie qui se joue dans cette zone géographique, des hommes politiques qui savent que les habitants et les dirigeants des pays en question  attendent autre chose de la France qu’un alignement servile sur l’Amérique et Israël.

Soit l’avènement en France d’une vraie politique de troisième voie, d’indépendance nationale réaffirmée, de souveraineté, afin de répondre au mieux à ce que devrait être le rayonnement international d’un pays comme le nôtre, qui a toujours eu une place à part dans le concert des nations.  Mais vous en êtes conscient  comme moi, ce retour d’une France libre  nécessite aussi de mettre urgemment  et en priorité un frein à la colonisation intérieure dont notre pays est victime.

Valeurs traditionnelles, IVG, mariage homo…

Question de Caroline (Hérault) : Vous êtes plus « marqué » que Marine sur le sujet de la défense des valeurs chrétiennes, de la famille traditionnelle à l’heure où le mode de fonctionnement de nos compatriotes dans ce domaine  (familles recomposées, recours au PACS) a énormément changé  (…). Etes-vous arc-bouté sur la défense intransigeante de la famille classique ?  Contre l’IVG ? Contre le mariage homo ? Si oui,  vos  positions   ne risquent-t-elle pas de vous couper du vote de beaucoup de Français(es) ?

Réponse de Bruno Gollnisch

Le FN n’entend pas   dicter aux gens leur mode de vie. Il ya des options de vie au sujet desquelles nous pouvons avoir notre préférence personnelle, mais dont l’Etat n’a pas à se préoccuper lorsqu’ils ne mettent pas en péril l’ordre public.

Le problème est de savoir ce que l’Etat doit favoriser, ou si l’Etat doit favoriser quelque chose. Je considère personnellement que l’Etat doit favoriser une forme d’association qui est le mariage hétérosexuel, ce qui doit être précisé aujourd’hui même si encore hier cela  allait  de soi !

Pourquoi ? Parce que c’est l’élément qui, de façon naturelle, constitue la cellule stable la mieux à même d’accueillir la vie et de perpétuer la société. Jusqu’à preuve du contraire, les enfants se font par l’association d’un homme et d’une femme. Je suis de ceux, au risque d’être taxé d’intolérable réactionnaire, qui osent dire que les enfants forment beaucoup mieux leur personnalité s’ils sont élevés par un papa et une maman.

Or, il se trouve que non seulement la législation n’a pas été neutre, mais elle a été systématiquement hostile à la famille, depuis ces trente-cinq dernières années. Avec les conséquences que l’on sait sur la natalité française et la mise en place planifiée, ceci expliquant cela, d’une recours à la démographie non européenne pour pallier ce déficit des naissances et mettre en place cette société plurielle qui, il s’agit de ne pas l’oublier, fut un  des axes de campagnes commun de M.  Sarkozy et de Mme Royal en 2007…

La démographie française se porte en effet  très mal, malgré la propagande officielle, et son solde (légèrement) positif est le fait quasi exclusif de l’immigration. Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’aux 200 000 immigrés entrant chaque année officiellement sur notre territoire, correspondent les 200 000 IVG pratiquées chaque année en France. Comparaison n’est pas raison, mais tout de même…

Alors que faire ? Il est certain qu’on ne décrète pas l’obligation de faire des bébés ! Partisan d’une politique d’accueil de la vie, défenseur il est vrai de la famille traditionnelle, j’estime qu’il est possible et même éminemment souhaitable de mettre en place une politique permettant de soutenir et d’aider « l’accession à la natalité ». Il faut   convertir la famille en priorité politique.

Vous évoquez une piste, celle de  la coercition, de l’interdiction de l’IVG, avortement auquel je suis personnellement opposé au nom de la foi et des valeurs chrétiennes qui sont les miennes.  Mais il est important de souligner que la  simple mise en  place d’une politique volontariste, permettrait  de réduire très drastiquement le nombre des  avortements. Je pense à  celle qu’a su entreprendre un pays comme la Croatie, qui grâce à la mise en place d’une politique familiale ambitieuse et financée, de programmes éducatifs, a réussi à faire chuter le nombre d’IVG de 82% depuis 1992 !  Sans interdire pour autant le recours à l’avortement, puisque la législation croate est dans ce domaine, avec la France notamment, l’une des plus libérales du monde. Une piste à explorer sans aucun doute.

Le FN et son programme économique

Roger (PACA) : « Chef d’entreprise, une petite PME de douze employés (…),  adhérent au FN depuis 2006 (…) , les questions économiques sont pour moi au moins aussi importante que la partie du programme concernant l’immigration ou l’insécurité (…). Si vous êtes élu au congrès du FN,  je n’y verrai pas d’inconvénient, donnerez vous une  importance plus grande à cette partie du programme du FN pas vraiment mis en avant par les medias ? ».

Réponse de Bruno Gollnisch

Ayant supervisé et participé depuis 1984 à l’élaboration du programme du Front National, je mesure toute l’importance des questions sociales et économiques, mais aussi la cohérence et la crédibilité de nos réponses aux défis qui se posent à la France et aux Français dans ce domaine.

Il est aussi  certain que si  les medias tentent de cantonner le FN sur les thématiques, certes centrales, de l’immigration et de l’insécurité, ce n’est pas de notre fait. Je suis tout à fait prêt à rompre des lances avec mes adversaires politiques sur des sujets spécifiquement économiques, à exposer nos alternatives   à la pensée unique socialo ou libérale-mondialiste…

Vous touchez dans votre courriel à un point très important : beaucoup de nos  compatriotes nous créditent déjà d’une vraie lucidité sur les questions ayant trait à l’immigration et à l’insécurité. Cela explique pourquoi le microcosme médiatique ne souhaite pas exposer plus avant les   analyses développées dans le programme de notre Mouvement sur d’autres points essentiels. En cette période de crise, qui est celle de tout un système,  il importe pour les « faiseurs d’opinion »  que les Français ne  se rendent compte que le FN dispose d’un programme complet…

C’est donc  aussi pour cela que vos préoccupations rejoignent les miennes, car  je suis convaincu que c’est aussi  en  faisant mieux connaitre   nos propositions dans le domaine économique, très influencées comme vous le savez par les travaux de l’unique prix Nobel français d’économie, Maurice Allais,  que nous étayerons notre légitimité à gouverner et que nous élargirons notre audience.

Mérites de Marine, mérites de Bruno

Pascale (Gard) :   Fille  et petite fille de pied-noir,  j’ai un grand respect pour votre parcours politique et votre fidélité, votre maîtrise des medias (…). Mais Marine Le Pen  me semble tenir la corde dans le duel amical qui vous oppose. Ne le prenez pas mal (…) mais ne pensez vous pas qu’avec les très beaux scores de Marine dans le Nord lors des dernières élections, il est logique qu’elle obtienne la présidence du FN au mérite ?

Réponse de Bruno Gollnisch

Merci Pascale pour vos compliments, ils me vont droit au cœur. Les mérites de Marine sont réels et je ne les ai jamais contestés ! J’estime cependant que j’en ai d’autres à faire valoir et qui ne se résument  d’ailleurs pas  à la combativité sur le terrain électoral, domaine dans lequel je crois,  j’ai démontré  aussi quelques qualités de courage et de persévérance.

Pour répondre précisément à votre question, je pense en effet comme vous que la promotion au mérite est la plus saine qui soit,  mais dans le  domaine électoral,   celui-ci ne se mesure pas toujours, hélas, aux résultats arithmétiques  obtenus dans les urnes. Les pourcentages  ne traduisent pas toujours  l’énergie déployée par nos candidats et nos militants lors des campagnes. Ce constat, encore une fois, ne vise pas à minorer les belles réussites, le dynamisme  de Marine et des militants FN du Nord-Pas-de-Calais  et d’Hénin-Beaumont.

Je me présente pour ma part  sans discontinuer  depuis 1984 dans mon département du Rhône,   ma région Rhône-Alpes et, depuis le redécoupage des circonscriptions électorales aux élections européennes, dans la circonscription  « Grand Est ». J’ai refusé de céder  aux « conseils » de certains qui me pressait ces derniers mois  de quitter ma région, devenu plus difficile pour le FN, afin d’aller me faire élire sur des terres plus favorables. J’ai refusé par solidarité avec les militants, les cadres et élus locaux, par fidélité avec les électeurs qui, élection après élection, me renouvelait leur confiance.

Vous noterez avec moi que cela s’est avéré finalement très payant pour le FN,  comme le révèle la comparaison entre le score obtenu dans ma région  par Jean-Marie Le Pen aux européennes de juin 2009 ( la région Rhône-Alpes est  rattachée à  la  circonscription européenne Sud Est où il se présentait), avec le résultat obtenu par la liste régionale que je conduisais en mars dernier.

J’ai ainsi  enregistré de toutes les têtes de liste  du FN, la plus forte progression régionale  entre ces deux scrutins,  le score du Front passant  de 6% en juin 2009, à 15,22% le 21 mars dernier. Et pourtant, tous les pronostics journalistiques   annonçaient un FN incapable de retrouver les bancs du Conseil régional…

Très modestement, je crois que la campagne très dynamique que j’ai mené,  mes mérites, conjugués à  ceux de mes colistiers et des militants, y sont un peu pour quelque chose.

En tout état de cause, il appartiendra  aux « adhérents-électeurs » du FN de désigner celui ou celle qui leur apparaît le plus apte à succéder  à Jean-Marie Le Pen !

Le FN et l’UMP

Alain (Yvelines) : j’aime Marine, son bagout, son talent qui fait mouche dans les débats (…), mais ma préférence va à votre candidature, vos qualités d’homme d’Etat me semble plus évidentes (…). Mais répondez franchement à cette question : Certains m’ont dit que vous étiez prêt à une alliance avec l’UMP. Ce sera sans moi si c’est le cas ! Je suis certain de votre sincérité (…) mais pouvez vous dissiper toute ambiguïté  sur cette question ?

Réponse de Bruno Gollnisch

Rassurez-vous Alain, je ne combat pas dans les rangs du FN depuis 27 ans pour me vendre pour un plat de lentilles ! Je campe sur  une ligne invariable : je préfère être battu avec mes idées que de gagner avec celles des autres.

On me prête, avec raison,d’avoir mis au point  lors des régionales de 1998, et avec l’accord de Jean-Marie Le Pen et du Bureau Politique du Front National,  une stratégie visant à faire élire plusieurs présidents de région avec l’appui du FN pour faire barrage aux socialo-communistes Une stratégie qui n’a échoué que sur l’opposition de Chirac, mais qui a surtout eu pour effet de  mettre la « droite »  face à ses contradictions, puisque en refusant notre  main tendue, elle a révélé au plus grand nombre sa nature profonde…

Mon parcours politique, je crois, plaide pour moi, j’ai lutté contre la nocivité de la politique de la droite mondialiste avec  la même énergie que contre  la gauche (alter)mondialiste. Mais en politique tout est question de rapport de forces, et si demain nous savons recueillir le soutien de nouveaux électeurs, le FN pourra se tailler dans le paysage politique la place de tout premier plan qui lui revient. C’est alors que  les hommes et les femmes de l’actuelle  majorité et  qui se reconnaissent dans les valeurs patriotiques que nous défendons  –il y en a !-  pourront peut être  s’affranchir des consignes en provenance des états-majors  parisiens et des groupes de pression…

Je pense d’ailleurs plus largement  que je rassemblement que je propose a d’ailleurs aussi vocation à amener dans l’orbite du FN  les électeurs d’une certaine gauche patriotique.

Aurez-vous  le temps de tout faire ?

«Ardéchois cœur fidèle, adhérent depuis 2004 » : J’ai lu il y a quelques mois, c’était dans Le Figaro je crois (…) que vous figuriez dans la liste des députés européens les plus assidus, toutes étiquettes politiques confondues.  Si vous êtes élus en janvier à la présidence du FN, comment allez-vous pouvoir  être président à temps plein et poursuivre avec la même vigueur votre remarquable travail au Parlement européen ?

Réponse de Bruno Gollnisch

Et bien je me sens capable de mener les deux de front ! Je mesure parfaitement l’ampleur des responsabilités et la charge que représente de veiller à la bonne marche  du FN, mais  l’exercice de la présidence  n’est pas dans mon esprit  un exercice solitaire.  Si les adhérents manifestent majoritairement le souhait de me  désigner  comme  successeur de Jean-Marie Le Pen, je sais pouvoir compter sur une excellente équipe de collaborateurs et  de cadres frontistes  de tout premier plan.

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