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Lectures (Histoire)

Léon le Magnifique

Francis Bergeron s’est attaché à faire connaître un personnage extraordinairement fascinant, sorti tout droit du XVIe siècle, compagnon en quelque sorte de Rabelais : Léon Daudet . Il a été, tour à tour ou simultanément, médecin, romancier, critique, mémorialiste, biographe, pamphlétaire, activiste, exilé, député, grand orateur, journaliste, historien, républicain et monarchiste, épicurien, bon père de famille, chef de l’Action Française et auteur de plus de 100 livres. Il est dit que s’il avait réuni tous ses articles truculents, passionnants, virulents, cela aurait représenté plusieurs centaines de volumes. Fils d’Alphonse Daudet, Léon était un personnage de roman à la Dumas avec une vie aux multiples rebondissements, trahisons, amours et morts tragiques. Il faut remercier vivement Francis Bergeron, fin connaisseur de la droite nationaliste, de nous faire revivre ce patriote magnifique qui mérite d’être, à bien des égards, un exemple.

Léon Daudet, Editions Pardes – Collection “Qui suis-je” – 12 euros

Maurice Barrès

Maurice Barrès “tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change” demeure un drôle de pistolet : anarchiste à vingt ans, anti-dreyfusien à trente, traditionaliste, patriote lorrain, grand lecteur de Pascal…, la seule valeur à laquelle il ne dérogera pas reste l’ironie. Le temps n’est plus de convoquer Barrès au tribunal de l’histoire, mais de redécouvrir un grand écrivain déchiré entre la passion nationale, le désir de servir et la solitude de l’écriture. Conspué, hué, sommé de s’expliquer de tous côtés, l’homme Barrès verra aussi son œuvre pillée… Certains pourtant ont reconnu l’héritage : Aragon, mais surtout Montherlant et Mauriac lui restent fidèles ; enfin, l’antidestin de Malraux est barrésien, comme l’est Le premier homme d’Albert Camus. De Barrès, on ne croit savoir que deux choses, son antisémitisme et son attachement à l’Action française : deux allégations qui demandent correction, comme le montre Sarah Vajda dans une biographie exceptionnelle d’intelligence, qui sait replacer les débats d’idées de l’époque avec clarté et nous faire découvrir l’un des écrivains majeurs de ce siècle.

Maurice Barrès – Editions Flammarion – 23 euros

La France en Afrique

Jean-Paul Gourévitch est un expert international, spécialiste reconnu des questions africaines et enseignant à l’université Paris XII. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages portant sur l’Afrique mais aussi l’économie informelle et l’immigration, Gourévitch continue son travail de lutte contre le mensonge ou la désinformation et s’attache, dans la “France en Afrique”, à l’analyse de la présence française sur ce continent. L’image manichéenne qui est donnée de l’Afrique d’aujourd’hui rejaillit sur l’histoire de son passé.
Quel est le bilan de cinq siècles de présence de la France en Afrique ? La colonisation fut-elle un esclavage ? L’auteur fait le tri entre ce sur quoi les historiens s’accordent, les zones d’ombre qui restent à explorer, les points de vue contradictoires des chercheurs. Jean-Paul Gourévitch, avec lucidité et objectivité, mène une réflexion lucide et documentée qui bouscule quelques préjugés et fait tomber plusieurs tabous. Le travail s’inscrit parfaitement dans la lignée de celui réalisé depuis plusieurs années par Bernard Lugan.

La France en Afrique, Editions Acropole, 16 euros, www. editions -acropole.com

La véritable histoire des Cristéros

À plusieurs époques de son histoire, la très catholique nation mexicaine a connu la présence du martyre comme au XVIe siècle où se produit celui de trois enfants tlaxaltecas assassinés parce qu’ils tentaient de convertir leurs aînés à la foi catholique. Mais c’est bien évidemment au XXe siècle que la persécution voulue par le président Calles va entreprendre de démembrer morceau par morceau toute la société mexicaine. Il va ruiner le peuple mexicain par sa sinistre “réforme agraire”, instituer la pire des dictatures et se lancer dans l’éradication (“la défanatisation”) totale du culte catholique.
Face à la force, aux mitrailleuses et aux canons, face à cet obscurantisme (qui n’avait pas épargné la France vingt ans auparavant), la nation tout entière va se mobiliser sous les drapeaux de Dieu. Armé de machettes et de vieux fusils, le peuple va aller au combat et au martyre en entonnant le chant du “Christus Vincit”.
Hugues Kéraly, qui a fait un travail remarquable, nous fait découvrir un pan effroyable et longtemps caché de l’histoire du Mexique et de notre civilisation. Photos et documents à l’appui, il nous offre un récit poignant de ces Cristeros. Il appuie son récit sur les témoignages de survivants et fait revivre devant nous cet acte incroyable : entre 1927 et 1929, un gouvernement d’extrême gauche soutenu par la Maison-Blanche et les chancelleries du monde entier a brûlé des milliers de villages, jeté des millions de civils sur les routes, entre les mitrailleuses de l’armée, il a déporté des populations entières parquées dans des camps… C’est tout l’honneur des Editions de “L’homme nouveau” et de l’auteur Hugues Kéraly de nous permettre de ne pas méconnaître ou oublier la véritable et bouleversante histoire des Cristeros.

“La véritable histoire des Cristeros”, Hugues Kéraly, 20 euros.Editions de L’homme nouveau, 10 rue de Rosenwald 75015 Paris, 01 53 68 99 77 www.hommenouveau.fr

Staline la Cour du Tsar Rouge

On peut qualifier d’essentielle figure la somme de 700 pages rédigée avec vivacité et talent par Simon Sebag Montefiore. Cet historien de 40 ans a fait ses études à Cambridge et s’est rapidement spécialisé dans l’histoire complexe de la Russie. Méticuleusement, scrupuleusement, s’appuyant sur des centaines d’ouvrages, des milliers de témoignages souvent inédits, Montefiore a réalisé un des livres les plus justes et les plus complets sur le stalinisme.
Unanimement reconnu et salué, Staline – la cour du tsar rouge a été publié dans plus de vingt pays et a reçu le très prestigieux prix du livre d’histoire par le British Book Awards. Montefiore a pris le parti judicieux de suivre pas à pas “le camarade” Iossif (Joseph) Staline, né Djougachvili, surnommé “Sosso” et “Koba”, secrétaire du parti bolchevique de 1922 à 1953, président du Conseil des ministres de 1941 à 1953, maréchal et généralissime. Cette biographie, à travers ses relations avec sa famille et sa clique, son armée et les potentats du régime, dresse le tableau totalement et réellement effroyable de l’idéologie communiste.
Au-delà se dessine la complexité d’un système totalitaire imposant la brutalité la plus impitoyable et la plus abjecte. Anne Applebaum, auteur du remarquable Goulag, évoque “un livre qui amène un éclairage à tous ceux qui sont fascinés par la nature du Mal et par les effets du pouvoir absolu sur les relations humaines”. Un éclairage d’autant plus effrayant que les criminels comparses de Staline ont mené une politique systématique d’anéantissement qui s’est conclue par plus de vingt millions de victimes et la déportation dans des camps de concentration de dizaines de millions d’autres. Un éclairage d’autant plus terrifiant que tous ces meurtriers sont morts bien souvent dans leur lit, bénéficiant encore et toujours de la mansuétude et de l’indulgence coupable de l’Occident. Il n’y a jamais eu de véritable procès du communisme ! Dans ces conditions, il faut se féliciter que des écrivains et des historiens continuent de montrer le vrai visage d’une idéologie meurtrière portée par Lénine, Staline, Trotski, Pol Pot ou Mao.

Staline, la cour du Ttar rouge, Éditions des Syrtes, 29,50 euros.

Mao

Jung Chang et Jon Halliday ont mené dix années de recherches avant de rédiger un énorme ouvrage de 850 pages consacré à “Mao Tsé-toung” qui pendant vingt-sept ans détint un pouvoir absolu sur un quart de la population du globe et “fut responsable de la mort d’au moins soixante-dix millions de personnes en temps de paix, plus que tout autre dirigeant au XXe siècle”. S’appuyant sur des fonds d’archives longtemps interdits ou inaccessibles, les auteurs livrent une somme remarquable sur, comme l’a écrit Simon Leys, “le suprême despote totalitaire”.
Maître du Parti communiste chinois à la fin des années 1939, puis, en 1949, de tous les leviers de commande de son pays, le plus grand criminel de l’Histoire imposa à son peuple un état permanent de mobilisation quasi militaire et une existence de terreur. La poursuite du rêve de Mao de faire de la Chine une superpuissance entraîna l’effroyable mort de 38 millions de ses compatriotes, au cours de la plus grande famine du XXe siècle. La mise en lumière de cet aspect est un des chapitres les plus intéressants d’un ouvrage qui évoque de manière passionnante le mythe de la Longue Marche, les liens étroits de Mao avec Staline, sa vie sentimentale peu ragoûtante, etc. Seule réserve à apporter à l’implacable démonstration des auteurs : la thèse selon laquelle Mao Tsé-toung n’était mû ni par l’idéalisme ni par l’idéologie. S’il adhéra au marxisme-léninisme, c’est avant tout parce que cette doctrine lui permettrait de s’emparer du redoutable instrument de pouvoir qu’avait créé Lénine : le parti unique. Si le fait est invraisemblable, il n’en reste pas moins que Mao fut le porteur d’une idéologie intrinsèquement criminelle.
Facile à lire, incroyable et effarant de bout en bout, le “Mao” de Chang et Halliday fourmille de très nombreuses anecdotes qui rappellent aussi avec quelle ignominieuse complaisance et quel aveuglement les milieux intellectuels, notamment en France, ont soutenu, honoré et glorifié ce monstre.

“Mao” Jung Chang et Jon Halliday – Biographies, Gallimard, 28 euros.

Hommes à poigne et dictateurs oubliés de l’Amérique exotique

Depuis “Pronunciamento sous les Tropiques” en 1992, Jean – Claude Rolinat, spécialiste de politique étrangère, a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels on retiendra des analyses particulièrement convaincantes sur Israël, le Québec ou la Rhodésie ou le “Dictionnaire des États éphémères ou disparus de 1900 à nos jours” (Dualpha, 2005). Cette fois-ci, dans sa quête d’originalité, Jean-Claude Rolinat s’attaque aux hommes à poigne et dictateurs oubliés de l’Amérique exotique.
Une savoureuse galerie de portraits dont la bande dessinée s’est souvent emparée mais qui ne doit pas faire oublier que derrière des dictateurs ou des régimes de pacotille se cachaient des atmosphères extraordinaires de violence et de cupidité et des idéologies criminelles. Esquisses de roitelets et autres tyranneaux, courtes biographies d’hommes à poigne féroces, insolites ou héroïques qui ont fait ou font encore l’actualité en Amérique latine aux XXe et XXIe siècles, le livre de Jean-Claude Rolinat se lit comme un document historique, un ouvrage dépaysant, un recueil d’anecdotes et une pressante et irrésistible invitation au voyage.

“Hommes à poigne et dictateurs oubliés” – Jean-Claude Rolinat. Éditions Pardes, 20 euros – 44 rue Wilso,, 77880 Gietz-sur-Loing).

Moyen Orient… cent ans de mensonges

En août 1944, lors de l’évacuation de Paris par les troupes d’occupation, le jeune Roger Holeindre enlève seul aux Allemands deux mitrailleuses jumelées. Ce jeune garçon de 15 ans, né à Corrano en Corse, fait preuve d’un courage dont il ne se départira plus. Toujours fidèle à ses premiers engagements, Roger Holeindre continue par sa parole, ses écrits et ses actes, son combat en faveur de la grandeur et de la fierté de la France.
Auteur d’une trentaine de livres à succès, l’ancien grand reporter de Paris- Match, offre avec Moyen-Orient… Cent ans de mensonges un regard sans concession sur la dernière guerre du Liban et décortique dans le même temps, toute l’histoire officielle du Moyen-Orient, de l’Irak à l’Algérie. Comme le rappelle Thibault de La Tocnaye dans la préface de l’ouvrage : “Comprendre ce qui se passe en Asie occidentale, du Golfe à la mer Rouge, est fondamental pour tout observateur désireux de protéger les intérêts de la France et de l’Europe, et plus généralement de garantir la paix et la prospérité dans le monde.”
Roger Holeindre, avec le talent et la précision qu’on lui connaît, passe en revue un siècle de falsification officielle et lance un appel solennel et vibrant : “ Dans l’état où est la France aujourd’hui, rassemblons sous nos couleurs ceux qui aiment la France ou qui peuvent l’aimer demain… quand, grâce à nous, elle sera à nouveau la France que nos enfants pourront considérer comme leur patrie ! Sans cela, nous pourrions connaître les mêmes problèmes que le Liban.”

“Moyen-Orient… cent ans de mensonges !” Roger Holeindre, Éditions Héligoland, 20 euros.

 

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