Monsieur le Président, conformément à l’article 122, dans l’ancien règlement, 145, dans le nouveau règlement de notre Parlement, j’ai l’honneur d’intervenir pour fait personnel.
J’ai eu en effet l’immense surprise d’apprendre, Monsieur le Président, premièrement, que vous m’aviez gravement mis en cause lors d’une conférence de presse tenue en présence de Mme Leyla Zana; deuxièmement, que vous aviez rédigé un communiqué d’une extrême violence contre moi en date du 14 octobre et, troisièmement, que vous vous référiez à une condamnation du Bureau du Parlement en date du 13 octobre, laquelle figure en effet au point 15 du relevé de décisions de ce Bureau et vous inviterait à condamner mes prétendus, je cite, « propos négationnistes ». Or, il se trouve, Monsieur le Président, que je n’ai tenu aucun propos négationniste au sens que vous donnez, je pense, à ce terme.
L’agence FrancePresse, en grève le jour de ma conférence mais y représentée par un journaliste, a rectifié pleinement ce qu’avait donné à penser une dépêche journalistique tronquée, déformée, malveillante. L’hebdomadaire lyonnais Vox, dont le directeur de la publication, M. Florent Dessus, journaliste estimé à Lyon, ancien président du parti radical, adversaire politique de toujours, et encore mon concurrent lors des dernières élections, mais qui était, lui, présent à cette conférence, me rend justice dans ces termes: « toutes ces réactions, tout ce tollé auraient été parfaitement concevables, si M. Gollnisch avait effectivement nié l’existence des chambres à gaz, ce qui n’est pas le cas. S’il avait tenu les propos qu’on lui prête, nous aurions été les premiers à les dénoncer, mais il se trouve qu’on ne peut pas lui faire dire le contraire de ce qu’il a dit », et il publie intégralement ma conférence de presse.
Je peux comprendre, Monsieur le Président, que certains individus aient reproduit, amplifié ou déformé une dépêche fausse, tronquée et malveillante. Mais je vous avoue, avec le respect que j’ai et pour votre personne et pour votre fonction, que je ne comprends pas que vous, Président de ce Parlement, homme politique averti, gardien de la liberté des débats, des droits des parlementaires, et le Bureau de ce Parlement qui n’a de cesse de donner des conseils à la terre entière sur les droits de l’homme, ayez pu me condamner sans m’entendre, sans même d’ailleurs chercher à m’entendre, et sans même me notifier votre condamnation, et ceci sur la dénonciation prématurée de deux ou trois de mes adversaires politiques. Ce faisant, Monsieur le Président, je pense que vous n’avez pas respecté le principe du contradictoire, la déclaration des droits de l’homme et les principes généraux du droit européen. Permettezmoi de vous rappeller, à cet égard, que même dans les procès staliniens, on faisait semblant de faire comparaître l’accusé en personne. C’est la raison pour laquelle, Monsieur le Président, je me permettrai, au cours de cette session, de vous demander un entretien afin que nous envisagions ensemble, si vous le voulez bien, les modalités de la réparation morale à laquelle j’aspire et à laquelle j’ai droit.
(Applaudissements)