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Commentaire par Bruno Gollnisch de la décision disciplinaire dont il est objet

Une décision stupéfiante

Doit-on perdre sa chaire ou aller en prison pour dire que des questions historiques remontant à 60 ans relèvent de l’examen des historiens ? Telle est la question que, mû par je ne sais quel pressentiment, je posais lors de ma conférence de presse du 11 octobre dernier.
Eh bien, il semble que oui, du moins quand on s’appelle Bruno Gollnisch, et quand on est élu du Front National. Non certes quand on s’appelle Boudarel. Le traître protégé par la gauche, démasqué par M. Beucler, Secrétaire d’Etat aux Anciens combattants. Boudarel, le kapo des camps de la mort communistes en Indochine, où le taux de mortalité égalait ou dépassait celui des camps allemands, et qui, devenu maître de conférence dans l’Université française, n’a jamais été inquiété, ni pénalement ni professionnellement.

Que m’est-il reproché au juste ? Je ne le sais toujours pas !

D’avoir parlé des chambres à gaz ? Mais dois-je le répéter une fois de plus, je n’ai fait rigoureusement aucune espèce de « déclaration » sur les chambres à gaz malgré les mensonges que l’on continue à diffuser en boucle ; contrairement à M. Eric Conan, co-auteur d’un livre avec M. Rousso, qui a, lui, discuté dans l’Express, l’authenticité de celle d’Auschwitz, ou à Claude Lanzmann réalisateur du film Shoah, qui, sur Europe 1, avait déclaré à M. Michel Noir qu’il se trompait en affirmant qu’elles avaient fonctionné à Mauthausen, ou contrairement encore à M. Bedarida, prédécesseur de M. Rousso à la tête de l’Institut d’Histoire du Temps présent, qui, dans un article du Monde, divisait par quatre le nombre de morts jusque là admis à Auschwitz. Aucun de ceux-là n’a jamais été inquiété, et d’ailleurs je ne demande pas qu’ils le soient!

De n’avoir pas fait de distinctions entre les divers camps de l’Allemagne Nationale Socialiste ? Mais, outre que je ne suis pas spécialiste, je l’ai faite d’entrée de jeu, puisque, à la question de M. Rivet-Paturel, journaliste du Progrès, j’ai répondu en lui demandant : « de quel camp parlez-vous ? »

D’avoir dit que M. Rousso, historien estimable d’origine juive, aurait pu, de prime abord, paraître un écrivain engagé ? Mais M. Rousso est un auteur engagé ! Si un universitaire tenait dans les locaux de Lyon III un colloque intitulé « Rencontres contre le Parti Socialiste », on dirait qu’il est engagé ! Or, j’ai ici le programme d’un colloque organisé le 12 janvier 1991 dans l’amphithéâtre Richelieu, à la Sorbonne, à l’initiative de M. Cambadélis, intitulé « Rencontres contre le Front National », et auquel participait M. Rousso !

D’avoir « porté atteinte au crédit des historiens ? » Je ne l’ai évidemment point fait, me bornant à m’en remettre à leurs études. Il est donc absurde de m’imputer ce grief. Cette réserve ne peut bien sûr au contraire recevoir d’autre interprétation qu’un hommage à leurs compétences. Mais, en outre, si je l’avais fait, si j’avais critiqué les positions de tel ou tel historien, et même de tous les historiens, ce n’en serait pas moins mon droit le plus strict ! Mon droit d’homme politique, mon droit d’universitaire, et mon droit de citoyen. On voit par là d’ailleurs le caractère contradictoire des attaques portées contre moi par M. le Recteur Morvan, qui me reproche de m’être abstenu de prendre parti, déclinant ma compétence au profit des historiens spécialistes, et par d’autre comme le Président Lavorel ou par « Ciné Revue », qui me reprochent de m’être immiscé dans le travail de ces mêmes « historiens » Il faudrait savoir !

D’avoir dit qu’ils ne pouvaient pas se contenter de reprendre intégralement les actes de Nuremberg ? Et d’en avoir donné comme illustration le massacre de Katyn ? Mais l’écrivain et éditorialiste Jacques-Pierre Amette dans le journal le Point, 25 novembre 2004, page 56, a pu récemment déclarer, je le cite, « Avec le mur de Berlin tombé en novembre 1989 tombaient aussi les vérités simplistes du Tribunal de Nuremberg aussi bien que les slogans et le glacis idéologique soviétique», sans que personne ne s’en émeuve ! Et dans le Monde d’hier, vous pouvez lire la légitime protestation des députés polonais qui s’indignent à juste titre de ce que le Bureau du Parlement européen se refuse à commémorer le massacre de Katyn !

On touche là d’ailleurs au cœur du problème : le véritable scandale tient au fait que la lutte contre un prétendu négationnisme tend en réalité à en instaurer un autre : celui qui masque les crimes du communisme.

Me reproche-t-on d’avoir critiqué la loi Gayssot ? Mais critiquer une loi, ce n’est pas l’enfreindre ! Et je me serais trouvé en bonne compagnie ! Dois-je vous rappeler que, lors de l’adoption de cette loi, 256 députés de l’opposition d’alors ont voté contre, parmi lesquels un certain Jacques Chirac, aujourd’hui, je crois, Président de la République, Pierre Mazeau, aujourd’hui Président du Conseil Constitutionnel, Jean-Louis Debré, aujourd’hui Président de l’Assemblée Nationale,…François Fillon, , aujourd’hui Ministre de l’Education, et Dominique Perben, aujourd’hui Ministre de la Justice ! Tous ces gens-là ont voté contre cette loi, et ont déclaré alors avec Jacques Toubon,…futur Ministre de la Justice & Garde des Sceaux, ami politique et prédécesseur du titulaire actuel, M. Perben :« Ce que vous êtes en train de faire, un certain Staline l’a fait » (J.O. des débats de l’Assemblée Nationale). Et quand ils sont au pouvoir, au lieu de préparer son abrogation, ils se targuent d’en faire une application particulière à leur adversaire politique que je suis ! Incidemment, dans cette action, transparaît l’attitude constante de la « droite » parlementaire, dans ce domaine comme dans tous les autres : reniement de ses convictions, et trahison de ses électeurs.

Après l’adoption, de cette loi, les critiques n’ont pas cessé. Voyez par exemple :
Le Figaro, 3 mai 1996, l’article : « Une loi néfaste-Le député RPR Jean-Louis Masson invite à une réflexion » , et dans le même numéro, sur une demi-page, la critique très argumentée également de M. Max Clos, éditorialiste respecté. Dans les colonnes du même journal, Mme Annie Kriegel, journaliste et philosophe d’origine juive, parlera d’une « insupportable police de la pensée ».

Dans Le Monde, 21 mai 1996, « Contre la loi Gayssot par Madeleine Rebérioux ».
Mme Rebérioux, décédée le mois dernier, était historienne, vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, et …ancienne militante communiste. :
« Ce texte est hautement critiquable pour trois raisons :
– il confie à la loi ce qui est de l’ordre du normatif et au juge chargé de son application la charge de dire la vérité en histoire alors que la vérité historique récuse toute autorité officielle. L’URSS a payé assez cher son comportement en ce domaine pour que la République française ne marche pas sur ses traces. (…) »

Dans le même sens, Mme Rebérioux a écrit un article dans la revue « L’Histoire » (N°138, novembre 1990) qu’il serait trop long de citer ici intégralement.

Alain Griotteray, résistant indiscutable et de la première heure, dans le Figaro : « (…/…) L’autre loi Gayssot, immatérielle celle-là, présente l’intérêt supplémentaire d’être rétroactive : elle travaille à revisiter l’Histoire. Elle inspecte les écrits et les dires du temps jadis, se moque des anachronismes, et tranche du bien comme du mal. Au point d’instaurer une nouvelle morale bourgeoise, bien plus forte que la morale victorienne : les bons sentiments y règnent en maîtres, l’hypocrisie et la lâcheté aussi. »

Pierre Vidal-Naquet : « J’ai toujours été absolument contre cette loi, avec d’ailleurs la grande majorité des historiens. Elle risque de nous ramener aux vérités d’État et de transformer des zéros intellectuels en martyrs. L’expérience soviétique a montré où menaient les vérités d’État. La loi de 1972 contre le racisme suffit amplement. »

L’une des critiques les plus complètes, les plus justes, les plus acerbes et les plus récentes de la loi Gayssot se trouve dans le livre de M. Philippe Nemo, Qu’est-ce que l’Occident ? * (note 64 , pp. 143-144) publié en octobre 2004 aux Presses Universitaires de France…dont M. le recteur Morvan fait partie du Conseil de surveillance !

Avec nombre de juristes, d’universitaires et d’hommes politiques dénonçant publiquement une loi qu’ils qualifiaient parfois de « scélérate », j’ai donc non seulement le droit en tant que citoyen, mais encore le devoir en tant que parlementaire, d’en réclamer l’abrogation.
Rien ne tient donc, dans le procès qui m’est fait. La décision que me frappe est totalement illégale, contraire aux principes fondamentaux de notre droit, et à cette indépendance des professeurs d’université dont j’ai appris hier, à la lecture d’un article juridique, qu’elle constituait un principe constitutionnel commun aux diverses nations d’Europe. Six raisons péremptoires consacrent cette illégalité :

Comme je l’ai déclaré dans un communiqué, j’ai donc été condamné pour des propos. Mais quels ont été ces propos? Je ne le sais toujours pas. Personne ne le sait. Mais mes juges nécessairement le savent. Or ils ne les disent pas. A aucun moment ils ne les citent précisément. Pourquoi ne les disent-ils pas?
Ils les cachent ? Pourquoi les cacheraient-ils?
A dix reprises on s’attend à voir apparaître ces propos. A dix reprises nous ne les voyons pas apparaître.

Or, là encore, la jurisprudence est formelle. Dans l’affaire Notin, le Conseil d’Etat, juge administratif suprême, avait cassé une décision du CNESER intervenue en matière disciplinaire, au motif que celle-ci se bornait à incriminer l’article publié par l’universitaire déféré devant lui, sans préciser exactement les passages de nature à justifier une sanction et sans qualifier chacun d’entre eux (Conseil d’Etat, 4 / 1 SSR, 1993-05-19, 125948, Publié au Recueil Lebon) : « Considérant qu’en se référant globalement à la publication de cet article signé par M. Notin, sans préciser ni analyser quels passages excédaient les limites de la liberté d’expression des enseignants-chercheurs et sans qualifier la nature et la gravité des fautes commises dans chaque cas par l’auteur, la décision attaquée est entachée d’une insuffisance de motivation, qu’elle doit, par suite, être annulée. »

Or, cette décision particulièrement nette avait trait à une affaire dans laquelle pourtant la matérialité des propos (un article signé par son auteur) ne faisait l’objet d’aucun doute ni d’aucune discussion.

A fortiori aurait-on du appliquer ce principe s’agissant de propos rapportés de façon généralement contradictoire par divers organes de presse, formellement contestés dans plusieurs cas, et ayant fait l’objet de mises au point, de droits de réponse, et même dans certains cas de procédures en diffamation.

En réalité, il est d’autre part dit explicitement que je suis condamné en fonction des réactions de certains. Réactions de la presse, à la fois acteur et témoin, réactions « d’autorités administratives » ou d’organisations…qui sont depuis 20 ans mes adversaires politiques! Ces procédés intellectuels justifieraient évidemment n’importe quelle condamnation.
Incidemment, dans ces réactions, on ne prend aucunement en compte :
Ni le comité des cent juristes éminents, qui s’est constitué pour me défendre, et qui sont aujourd’hui plus de trois cents,
Ni la déclaration très claire en ma faveur de cinq députés européens polonais,
Ni la très belle missive du vice-président du Parlement russe,
Ni celle du Secrétaire de l’Union des écrivains russes, et de beaucoup d’autres encore, français ou étrangers, qui me parviennent chaque jour.

Ces procédés sont totalitaires

Je n’ai pas la prétention absurde et ridicule de me comparer avec les victimes des procès illustres que je vais citer. Mais dans le mot procédé, il y a procès, et j’ai le droit de comparer les procédés de ces procès, qui se fondent, non sur les faits reprochés à l’accusé, mais en réalité sur les réactions qu’ils suscitent chez les adversaires de celui-ci.

Car c’est en effet avec de telles méthodes que l’on condamne par exemple Jésus de Nazareth pour rébellion contre César, non à cause de ce qu’il a fait, mais à cause des réactions haineuses que sa prédication a suscitées chez les Pharisiens. C’est ainsi que l’on condamne Jeanne d’Arc pour Sorcellerie non à cause de ce qu’elle a fait, mais à cause à cause des réactions qu’elle a suscitées chez Anglais. C’est ainsi que l’on condamne Galilée pour Hérésie non à cause de ce qu’il a dit, mais à cause des réactions qu’il a suscitées chez une partie des théologiens romains. C’est ainsi que l’on condamne les victimes de la terreur révolutionnaire, notamment ici à Lyon, pour Fanatisme, non à cause de ce qu’ils ont fait, mais à cause à cause des réactions que leur absence d’enthousiasme a suscitées chez les plus sanguinaires des Sans–culotte. C’est ainsi que l’on condamne le capitaine Dreyfus pour Trahison, non à cause de ce qu’il a fait, mais à cause des réactions qu’a suscitées ce soupçon chez les Officiers d’Etat-Major et des patriotes pourtant sincères. C’est ainsi qu’on condamne, ou tout au moins on garde emprisonnés durant même des années les malheureux accusés d’Outreau pour Pédophilie, à cause des réactions d’indignation que suscite l’imputation de ce crime chez les honnêtes pères et mères de famille. C’est ainsi que l’on condamne médiatiquement Dominique Baudis pour assassinat et actes de barbarie, non à cause de ce qu’il a fait, mais à cause du profit que ses adversaires politiques, ou Karl Zero sur Canal Plus, pensent pouvoir tirer de l’exploitation de ce scandale.
C’est ainsi que l’on condamne Gollnisch pour Négationnisme, non à cause de ce qu’il a dit, mais à cause à cause des réactions que la présentation faussée de ses propos a suscitées chez ses adversaires politiques. Là comme ailleurs, les réaction tiennent lieu de preuves de la culpabilité…Mais les réactions ne sont pas des témoignages !

Dégradation des libertés

Bien au-delà de mon cas personnel, le problème posé par cette affaire est de savoir si nous sommes encore un Etat de droit et de liberté. Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement de la liberté de recherche, ni de la liberté d’expression, ni d’une façon générale des droits des universitaires, mais aussi des droits des parlementaires. En effet, si un parlementaire, qu’il soit universitaire, salarié, ouvrier ou chef d’entreprise, membre d’une profession libérale ou autre, peut être atteint professionnellement en raison de ce qu’il a dit dans l’exercice de ses fonctions politiques, que reste-t-il de son indépendance ? Imagine-t-on un député avocat sanctionné par le Conseil de l’Ordre parce que, comme c’est son devoir, il a critiqué le fonctionnement de la justice, ou un député médecin interdit d’exercer parce qu’il a émis des propos « politiquement incorrects » sur le déficit de la sécurité sociale ou le scandale du sang contaminé ? Certes, un député n’est pas au-dessus des lois, et si, en dehors de l’hémicycle, il commet l’injure ou la diffamation, il peut avoir à en rendre compte. Mais il ne saurait en rendre compte que devant les juridictions de l’ordre judiciaire, et non pas dans sa profession. Ce sont bien les fondements même du régime représentatif qui sont en cause dans cette affaire sans précédent.

La sottise se même à l’odieux

J’entends bien que des cris de joie ont « salué » cette décision inique. Ils n’ont pas manqué, depuis le recteur Morvan « Ne boudons pas notre plaisir » (sic), jusqu’à l’inévitable et mesquin Raphaël Ruffier de Lyon Capitale.
Il est assez naturel qu’à ces « coups de pied de l’âne » on ajoute quelques âneries. On a prétendu ainsi, dans un grand journal du soir qui n’en est plus à une approximation près, mais que copient imperturbablement ses confrères, que lorsque les cinq années de suspension que l’on prétend m’infliger seraient écoulées, je serais à l’âge de la retraite. Non. J’ai 55 ans ; dans cinq ans, si Dieu me prête vie, j’en aurai 60 ; l’âge de la retraite des professeurs d’université est à 65 ans, et même à 66 lorsque comme moi ils ont élevé au moins trois enfants. Il peut même aller jusqu’à 69, si l’on « joue les prolongations ».
On a aussi écrit que je perdais avec mon enseignement la respectabilité que je tirais de cette fonction. Rien n’est plus faux. Je tire ma respectabilité du fait que je suis respectable. Que je suis un homme courageux et intègre ; que je suis un citoyen exemplaire, qui a toujours servi son pays. Que j’ai construit ma carrière politique exclusivement sur la défense de mes convictions, mon patrimoine sur un travail acharné, et ma famille sur l’amour que je porte aux miens. Incidemment je tire aussi ma respectabilité du fait que j’ai attaqué mes adversaires quand ils étaient puissants, mais pas quand ils étaient à terre, qu’il se soit agi de MM. Marchiani, Mouillot, Carignon, et, plus récemment, Gaymard. A ce propos, M. Gaymard, président de groupe au Conseil régional Rhône-Alpes, avait cru pouvoir apporter sa petite pierre à ma lapidation, en co-signant l’incroyable déclaration du président socialiste Queyranne. Je n’ai pas apporté la mienne à son lynchage médiatique. Mais je préfère être aujourd’hui à ma place qu’à la sienne. Que mes adversaires indignes (il y en eut, comme Raymond Barre, de beaucoup plus corrects), ne se réjouissent donc pas trop tôt.

On a aussi écrit que j’étais accablé. Il en faudrait plus ! Je suis seulement affecté, c’est vrai. Affecté :

M. Morvan à même eu à ce sujet dans Lyon Capitale ce mot admirable :« La virginité, ça se conquiert au fil des actes » (sic). Je pensais pour ma part au contraire qu’elle se perdait plutôt de cette manière…

Je suis donc dans l’état d’esprit du célèbre poème de Rudyard Kipling « Si tu peux… » que ma mère, dans sa traduction française par André Maurois, je crois, avait affichée dans ma chambre d’enfant.

Puisque le recteur Morvan est à l’origine un angliciste (c’est même, figurez-vous un spécialiste de la tolérance dans la littérature anglaise !) je lui dédie ce poème, mais dans sa version originale :

« …If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build’em up with worn-out tools… »

En lui laissant le soin de déterminer qui sont les knaves et qui sont les fools…

Affecté mais pas abattu, je ne me tairai pas : comme l’a très bien dit une de mes collègues FN du Conseil Régional après sa condamnation « pour nous faire taire, il faudra nous fusiller ». Avec d’autres, je vais entreprendre de dénoncer ce système odieux qui pervertit les exigences légitimes de la mémoire des souffrances passées, pour en faire une arme d’oppression politique, morale, judiciaire, et financière.

Je ne cèderai pas à la tentation, qui pourrait me saisir, de partir dispenser mon enseignement à l’étranger, comme me l’ont déjà proposé trois universités étrangères.

Je vais donc me battre de plus fort :

Enfin, sur le plan politique, je fais campagne avec une ardeur renouvelée et une totale disponibilité contre la Constitution européenne, l’adhésion de la Turquie, et la directive Bolkenstein, qui détruirait dans notre pays ce qu’il reste de services publics.

J’espère en un sursaut de notre peuple contre ce système de mensonge et d’oppression.

*
Philippe Nemo , normalien,docteur d’État, enseigne les Sciences sociales et politiques à H.E.C et à l’École supérieure de commerce de Paris. Il a aussi enseigné à l’institut Auguste Comte, à l’Université de Tours, et à l’École pratique des Hautes Etudes. Chroniqueur à France Culture sur l’histoire de la philosophie et des religions.

Outre de nombreux articles, il a publié quelques ouvrages très remarqués de philosophie : « L’homme structural », « La matière, cette inconnue » (en collaboration avec le prix Nobel de physique Alfred Kastler), « Job et l’excès du mal », « Éthique et infini » (avec Emmanuel Lévinas), « La Société de droit selon F.A. Hayek », et, sur l’ensignement : « Pourquoi ont-ils tué Jules Ferry ? » ; « Le Chaos pédagogique » Il a publié ces dernières années les deux premiers tomes d’un ouvrage monumental en trois volumes sur l’histoire des civilisations.

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