Monsieur le Président, mes chers collègues,
La réforme du pacte de stabilité que l’on nous propose aujourd’hui n’est que marginale, mais elle n’en est pas moins importante. Ce qui est regrettable, c’est qu’il aura fallu huit ans pour se rendre compte que l’appréciation des déficits ne se faisait pas sur le seul fondement du chiffre fatidique et parfaitement arbitraire de 3 % du PIB, mais aussi en fonction de « facteurs pertinents » : une croissance durablement faible, le vieillissement des populations, les conséquences de l’élargissement bâclé de l’UE ou de la mondialisation sauvage… Il était temps. Mais ce n’est pas suffisant.
L’Europe de Bruxelles vient de passer les dix dernières années à sacrifier des millions d’emploi au respect d’objectifs chiffrés dogmatiques (3 % du PIB pour le déficit public, 60 % pour la dette publique, ou encore une inflation maximale que la Banque centrale européenne a fixée à 2 %…). Il faut aujourd’hui qu’elle fasse de l’emploi et de la prospérité des peuples son premier objectif, auquel tous, absolument tous les autres, devront se plier, n’en déplaise à la banque de Francfort, aux sectateurs de la concurrence pure et parfaite ou à ceux du libre-échange mondial sans aucune entrave.