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Le Français D’Abord quotidien de Georges Moreau

Une instrumentalisation « au mépris des règles démocratiques »

Décidément, contre le candidat de l’Union patriotique, tous les coups sont permis. Même si le microcosme politico-médiatique s’échine à faire monter la mayonnaise Bayrou pour en faire le seul « troisième homme » crédible face aux candidats de l’UMPS, la peur de voir Jean-Marie Le Pen accéder au second tour est bien réelle. Preuve que les résultats des sondages publiés dernièrement ne sont pas jugés, pour le moins, comme infaillibles par les instituts et leurs commanditaires… BVA a ainsi réalisé une enquête pour le magazine Citato du mois de février dans lequel on apprend que les jeunes de 15-25 ans seraient 44 % à « manifester dans la rue » contre Jean-Marie Le Pen si celui-ci parvenait au second tour de la présidentielle. Enquête qui « porte doublement atteinte à la démocratie », a relevé le président du FN, « en demandant à des mineurs s’il faut empêcher Jean-Marie Le Pen d’être candidat, et s’ils sont prêts à manifester dans la rue si Jean-Marie Le Pen parvient au second tour de la présidentielle ». « La commission des sondages a le devoir de rappeler à BVA que le respect du suffrage populaire s’impose à tous, et que c’est d’abord un devoir civique d’apprendre ce respect aux mineurs, au lieu de les inciter à mépriser les règles démocratiques », a-t-il encore relevé. Bien formatés par les médias et l’Education dite « nationale », par antiphrase, 50 % des jeunes sondés approuvent en effet l’idée qu’il faudrait « empêcher [Jean-Marie Le Pen] de se présenter », 73 % estiment que la présence du candidat de l’Union patriotique au second tour serait une « mauvaise chose pour la France ». A contrario, un jeune sur quatre est d’un avis contraire (9 % jugent que ce serait une « bonne chose », 16 % pensent que « cela n’a pas d’importance »). Reste que cette jeunesse, comme ses aînés, sera rattrapée par le réel et amenée à remettre en question la propagande anti-nationale qu’elle subit. Rappelons qu’une enquête CSA « sortie des urnes » le 21 avril 2002 démontrait que le président du FN était arrivé en tête des candidats, chez les 18-24 ans, avec un score d’environ 20 %.

« Les digues sont brisées » : le tsunami Le Pen arrive

L’hebdomadaire Marianne a consacré pas moins de 8 pages dans son dernier numéro (édition du 27 janvier au 2 février) aux « nouveaux électeurs de Le Pen », soit le résultat d’une enquête plutôt bien ficelée et objective, au-delà des quelques commentaires d’usage… Les journalistes de Marianne constatent que « la lepénisation a gagné de nouveaux territoires. En Le Pen, se reconnaissent ceux qui veulent faire sauter l’aristocratie économico-médiatique, ceux qui veulent secouer le système. Et ils ne se cachent plus ». Marianne a donc été à la rencontre de « la France d’en bas », ruraux, ouvriers, Français d’origine maghrébine, diplômés, qui s’apprêtent à voter Le Pen jusque dans des régions jusque-là rétives au vote national, comme la Bretagne. Des témoignages qui sonnent justes : « qu’est-ce qui a changé ? La situation économique ? Les banlieues vont mieux depuis que Sarkozy est là ? Et Royal, que sait-elle de ce que c’est que de vivre avec moins de 1 000 euros par mois ? », explique un habitant d’un petit village de l’Aisne. « La classe politique dans son ensemble n’a cessé de nous vanter les bienfaits de la mondialisation, Jean-Marie Le Pen a été le seul à nous mettre en garde. Et il avait raison… On a massacré les entreprises françaises », relève Abdallah, 54 ans, qui, à l’image des jeunes des cités interrogés sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’ils ont été instrumentalisés par l’UMPS. Jeunes banlieusards qui, pour certains, disent vouloir voter Le Pen. Signe des temps, la radio de la communauté maghrébine, Beur FM, qui avait « toujours boycotté le FN », « a invité Marine Le Pen ». L’un des animateurs de cette antenne, Ahmed El-Keiy, observe que les beurs « ne sont pas un bloc monolithique » et qu’il y a « des déçus » « qui se tournent vers le FN ». Vice-président du Conseil général du Morbihan, le socialiste Christian Couet confirme que « rien n’a changé. [Les électeurs lepénistes] ne reviendront pas dans le giron des partis traditionnels ». Enfin, l’hebdomadaire clôt son enquête sur la « colère » du « Tiers-Etat intellectuel » qui se tourne lui aussi vers le candidat de l’Union patriotique. « Le Pen fera-t-il une percée chez les diplômés qui, jusqu’à présent, le boudaient ? Une chose est sûre : les digues sont brisées. Le Pen n’effraie plus comme avant, et ils seront nombreux, beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit, à jubiler secrètement si le premier tour devait être un remake du 21 avril 2002 », conclut cette enquête.

Partis de gouvernement ?

L’UMPS s’est (encore) distingué… dans le domaine judiciaire. Le 13 janvier, Bernard Granié, l’ex-maire PS de Fos-sur-Mer, président de la communauté de communes Ouest Provence, a été écroué et mis en examen des chefs de « corruption passive et trafic d’influence commis par une personne exerçant une fonction publique et atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics ». L’information judiciaire porte sur l’attribution par Ouest Provence de marchés à une société spécialisée dans le recyclage de déchets, Provence Recyclage, entre 2003 et 2006. Pour ce qui est du parti de Nicolas Sarkozy, c’est un conseiller municipal UMP d’Orange (Vaucluse), Alain Agostini, qui se retrouve sous les feux de la justice. Lui et son épouse ont été mis en examen la semaine dernière en Avignon pour « proxénétisme en bande organisée ». Une dépêche AFP précise que « M. Agostini avait été interpellé avec son épouse et six autres personnes dans le cadre d’une enquête diligentée par la Sûreté départementale du Vaucluse sur un réseau de prostitution ». Tête de liste de l’UMP face à Jacques Bompard lors des dernières élections municipales, M. Agostini « avait installé un « salon de massage » dans sa villa de Sorgues. En 2006, une quinzaine de femmes âgées de 23 à 49 ans y ont effectué des « prestations » allant de 80 à 300 euros. Elles reversaient la moitié des gains à leur employeur, selon les enquêteurs, qui estiment à quelque 300 000 euros le chiffre d’affaires annuel de la société qui passait des annonces dans les quotidiens régionaux pour attirer les clients ». Selon les enquêteurs, cette somme aurait été utilisée par le couple Agostini non pas pour s’acheter un kärcher mais pour faire construire notamment une piscine dans leur propriété. Une piscine gigantesque certainement…

« Jusqu’à présent… »

Les émeutes inter-ethniques qui ont embrasé la ville d’Alcorcon (160 000 habitants), en périphérie de Madrid, se sont poursuivies cette fin de semaine, mettant aux prises immigrés originaires d’Amérique latine, Espagnols et policiers (FDA Quotidien du 29/01/2007). Dans son édition en date du 29 janvier, le quotidien Le Matin affirme que les altercations qui ont éclaté dans cette ville ont opposé « des policiers à des jeunes Espagnols rassemblés à l’appel de groupuscules d’extrême droite opposés à l’immigration […]. Les jeunes Espagnols d’Alcorcon interrogés par les médias avaient exprimé leur ras-le-bol du racket et des agressions quotidiennes auxquels se livrent selon eux des adolescents sud-américains dans cette commune. L’Espagne a accueilli au cours de la dernière décennie trois millions d’immigrants, en majorité des hispanophones venant d’Amérique latine. Jusqu’à présent, cela n’a jamais causé de graves problèmes de cohabitation ». Jusqu’à présent…

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